PABLO PICASSO (1881-1973)
No VAT will be charged on the hammer price, but VA… Read more COLLECTION PRIVEE PARISIENNE
PABLO PICASSO (1881-1973)

Nu allongé

Details
PABLO PICASSO (1881-1973)
Nu allongé
signé 'Picasso' (en bas à gauche); daté '28.12.38.' (en haut à droite)
aquarelle, encre brune, crayon gras et encre de Chine sur papier
27.1 x 35.2 cm. (10¾ x 13 7/8 in.)
Exécuté le 28 décembre 1938
Provenance
Don de l'artiste à la famille du propriétaire actuel, dans les années 1940-50.
Special Notice
No VAT will be charged on the hammer price, but VAT payable at 19.6% (5.5% for books) will be added to the buyer’s premium which is invoiced on a VAT inclusive basis
Further Details
'RECLINING NUDE'; SIGNED LOWER LEFT; DATED UPPER RIGHT; WATERCOLOUR, BROWN INK, WAX CRAYON AND INDIA INK ON PAPER.
Sale Room Notice
Madame Maya Widmaier-Picasso a confirmé l'authenticité de cette oeuvre.

Un certificat d'authenticité de Monsieur Claude Picasso sera remis à l'acquéreur.

Lot Essay

"Aussi loin que le regard se porte dans l'oeuvre de Pablo Picasso, la question du corps et la relation que le peintre entretient avec elle apparaissent prédominantes" (in Picasso, la passion du dessin, catalogue d'exposition, Musée Picasso, Paris, 2006, p. 83). En effet, le traitement du corps féminin fait l'objet, tout au long de sa carrière, d'importantes recherches formelles entretenant toutes un rapport plus ou moins marqué avec sa vie sentimentale. Exécuté en 1938, ce nu allongé, témoigne des tourments qui l'habitent. Il est divisé entre ses sentiments pour Dora Maar, récemment rencontrée et Marie-Thérèse Walter dont il partageait la vie depuis une dizaine d'années.

A partir de 1925, sa relation clandestine avec la jeune Marie-Thérèse Walter (fig. 2), alors à peine âgée de seize ans tandis que l'artiste de quarante-quatre ans est marié à Olga Khokhlova, et la passion qui unit les deux amants va faire de cette période la plus érotique de son oeuvre. Dès ce moment et tout au long des années 1930, "le corps Picassien [...] se développe [...] s'incarnant dans la sexualité. L'admiration de Picasso pour le corps féminin qu'il ne se lasse pas d'explorer dans sa vie et dans son oeuvre, finit dans la violence subversive d'un corps magnifié par le sexe" (ibid, p. 91).

En 1936, Picasso fait la connaissance de la photographe Surréaliste Dora Maar (fig. 3). Il s'éloigne alors peu à peu de Marie-Thérèse mais peint l'une et l'autre jusqu'en 1939. On retrouve dans ce Nu allongé, la présence des deux modèles. Le pouvoir érotique qu'a exercé Marie-Thérèse sur Picasso est très présent. En témoignent les distorsions anatomiques que l'artiste fait subir à ce corps, attirant le regard sur les attributs sexuels de la femme, transformant certains membres de celle-ci en symboles phalliques. Mais le traitement habituel de la douce Marie-Thérèse, caractérisé par des lignes courbes et fluides cède la place à un trait discontinu, plus cassant. Le visage se fait anguleux, le regard plus dur. L'érotisation des dessins se teinte d'une violence nouvelle. Il est probable que la brutalité des évènements qui se déroulent au même moment en Espagne, soient liés à la dureté du traitement de l'image de Dora. Ainsi, l'image de la photographe se trouve liée à ce contexte politique bouleversant. "Le corps devient la métaphore de l'effondrement de l'humanisme face à la barbarie mais exprime aussi la peur viscérale de Picasso face à la mort" (ibid, p. 100).

Néanmoins, l'artiste semble puiser également dans un répertoire plus large, comme si il cherchait à retranscrire l'image de la femme et ses multiples facettes. Sa formation classique a fortement marqué son répertoire pictural, et il est fort probable que l'artiste ait longuement admiré l'oeuvre des grands Maîtres de la peinture Espagnole dans sa jeunesse. La position du présent nu n'est d'ailleurs pas sans rappeler La maja nuda de Francisco de Goya (fig. 1).

The year the present drawing was executed, Picasso was literally torn between two women - the gentle Marie-Thérèse Walter (fig. 2), whom Picasso had met as early as 1927 - and the tempestuous Dora Maar (fig. 3), with whom Picasso had also been seeing since 1936. From this point on, and throughout the 1930s, "the Picasso-esque body incarnates sexuality. Picasso's admiration for the feminine form, tirelessly explored in his life and in his work, ends up in the subversive violence of a body magnified by sex." (in Picasso, la passion du dessin, exh. cat. Musée Picasso, Paris, 2006, p. 91).

In 1936, Picasso met the Surrealist photographer Dora Maar, and gradually distanced himself from his former lover. However both of their likenesses appear in his work up until 1939. These two relationships are clearly in evidence in
Nu allongé, where the erotic power that Marie-Thérèse exercised over Picasso is still very present. Her rounded forms still influence the depiction of the figure's body, even transforming her limbs into phallic motifs. However the memory of Marie-Thérèse soon gives way to a dashed, then broken, line, surrounded in the physical space with cross-hatching so often seen in his drawings of Dora. Visible here is Picasso's characteristic Dora visage, with her nose angled to one side, as if seen in profile, while her eyes and mouth are seen from head-on; the expression is harder.

It is possible that the brutality of events taking place at that time in Spain are also related to Picasso's more aggressive depiction of Dora. If the image of the photographer is related to this turbulent political context, it would not be surprising. "The body becomes a metaphor for the collapse of humanism as a result of barbarity but also expresses Picasso's deep-rooted fear of death"
(ibid., p. 100).

Nevertheless, the artist seems to also draw on a wider repository, as if he were seeking to re-transcribe the female image and its many facets. Picasso's classical training as an artist clearly influenced his pictorial repertoire, and the accomplishments of the Spanish Old Masters were certainly well-known to the artist. The position of the present reclining nude is not without recalling
La maja nuda of Francisco de Goya (fig. 1).

(fig. 1) Francisco de Goya La maja nuda, 1800.
Museo del Prado, Madrid.
(fig. 2) Pablo Picasso, Femme allongée au livre, 1939.
Collection particulière.
(fig. 3) Pablo Picasso, Femme allongée sur un canapé, 1939.
Collection particulière.

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