EDOUARD VUILLARD (1868-1940)
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EDOUARD VUILLARD (1868-1940)

Nu couché

Details
EDOUARD VUILLARD (1868-1940)
Nu couché
signé 'E. Vuillard' (en bas à gauche)
huile sur toile
72.6 x 60.2 cm. (28 5/8 x 23¾ in.)
Peint vers 1903
Provenance
André Schoeller, Paris.
Gabriel et Madeleine Fodor, Paris (acquis auprès de celui-ci, 1949).
Puis par descendance au propriétaire actuel.
Literature
A. Salomon et G. Cogeval, Vuillard, le regard innombrable: Catalogue critique des peintures et pastels, Paris, 2003, vol. II, p. 654, no. VII-224 (illustré en couleur; erronément décrit comme huile sur carton).
Exhibited
Paris, Musée de l'Orangerie, Edouard Vuillard - K.X. Roussel, mai-septembre 1968 (h.c.).
Londres, Royal Academy of Arts, From Private Collections in France. French Paintings since 1900, août-novembre 1969, no. 156.
Special Notice
No VAT will be charged on the hammer price, but VAT payable at 19.6% (5.5% for books) will be added to the buyer’s premium which is invoiced on a VAT inclusive basis
Further Details
'RECLINING NUDE'; SIGNED LOWER LEFT; OIL ON CANVAS.

Lot Essay

Le traitement du nu féminin est bien plus rare dans l'oeuvre de Vuillard qu'il ne l'était chez ses contemporains, et les toiles qu'il consacra à ce thème sont bien moins nombreuses que celles de Bonnard ou de Degas. C'est d'ailleurs ce qui les rend si intéressantes et particulièrement complexes, par l'interprétation de la figure féminine et de l'identité de la femme qu'elles donnent à voir.

Tandis que les Impressionnistes s'inspiraient de leurs épouses ou de leurs maîtresses, Vuillard, lui, avait pour modèle principal sa mère, modeste couseuse. L'artiste était en réalité un "célibataire endurci et, par dessus tout, attaché à sa mère, sa muse comme il l'appelait, et avec qui il vivra jusqu'à sa mort en 1928 alors qu'il avait 60 ans" (S. Preston, Vuillard, New York, 1985, p. 7). Ainsi, la relative absence de nus dans l'oeuvre de Vuillard peut s'expliquer par des raisons à la fois pratiques - comment se sentir à l'aise pour peindre des modèles dénudés dans la maison qu'il partageait avec sa mère? - et, dans une certaine mesure, psychologiques car il se sentait intimement lié à une conception désexualisée de la femme, en qui il ne voyait que l'image d'une mère bienveillante.

Il n'est donc guère surprenant que le modèle de nu présenté ici se pelotonne, sagement tourné vers le lit, enveloppant sa poitrine de ses bras. Comme l'écrit Andrew Carduff Ritchie, ici est présentée "la relation tranquille, ordinaire de l'animé et de l'inanimé, la fusion de la personne et de la chose jusqu'à ce que les deux se confondent" (in Vuillard, catalogue d'exposition, Museum of Modern Art, New York, 1954, p. 22).

The nude proved to be a much more rare subject for Vuillard than is was for his contemporaries, and his canvasses devoted to the subject are far fewer in number than in Pierre Bonnard's or Edgar Degas' work. It is indeed this rarity that renders Vuillard's nudes especially interesting and particularly complex in their interpretations of the feminine form and female identity.

While other Impressionists relied on their wives or model-mistresses for inspiration, Vuillard's seamstress mother is well-known to have been the dominant woman in his life. Indeed, he was a "dedicated bachelor attached above all to his mother, his 'muse' as he called her, with whom he lived until her death in 1928 when he was sixty years old" (S. Preston,
Vuillard, New York, 1985, p. 7). Thus the relative dearth of nudes in Vuillard's oeuvre can be attributed to causes both practical - he likely would have felt uncomfortable painting nudes in the home he shared with his mother - and, to some extent, psychological, for he clearly felt tied to a conception of a woman as a desexualized maternal caregiver.

Thus it is not surprising that the nude model in the present picture modestly curls inward toward the bed, demurely covering her breasts with enfolded arms. Vuillard presents here, as Andrew Carduff Ritchie has observed, "the quiet, ordinary relationships of the animate and the inanimate, the fusion of person and thing until both become one." (in
Vuillard, exh. cat., Museum of Modern Art, New York, 1954, p. 22).

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