Lot Essay
Une attestation d'inclusion au catalogue raisonné de l'oeuvre de Kees van Dongen actuellement en préparation par Monsieur Jacques Chalom Descordes sous l'égide de l'Institut Wildenstein sera remise à l'acquéreur.
Veuillez noter que le Musée des Beaux-Arts de Montréal et le Nouveau Musée National de Monaco ont fait une demande de prêt pour inclure cette oeuvre dans l'exposition van Dongen, qui se tiendra de l'été 2008 à l'été 2009.
Please note this work has been requested for inclusion in the upcoming exhibition,van Dongen, to be held from summer 2008 to summer 2009 at the Musée des Beaux-Arts de Montréal and at the Nouveau Musée National de Monaco.
Dans les années 1904-06, époque d'exécution du présent tableau, Kees van Dongen vit à Paris entouré de ses amis artistes Maurice de Vlaminck, André Derain et Maximilien Luce, faisant difficilement survivre son ménage bien que ses talents d'illustrateur et de coloriste soient déjà connus. En effet, depuis 1901 il collabore à plusieurs revues satiriques telles que l'Assiette au Beurre, Gil Blas ou encore la Revue Blanche qui lui assurent un grand succès populaire. Mais c'est en 1904 que la Galerie Ambroise Vollard lui donne ses galons d'artiste en organisant sa première exposition personnelle, rapidement suivie d'expositions chez Berthe Weill et chez Druet.
Van Dongen est revigoré par cette nouvelle popularité et, fidèle à lui même, la célèbre dans ses lieux d'inspiration: les bals et fêtes semi-mondaines très courrus du quartier de la Butte Montmartre. Il aime se perdre au milieu de ce monde qui nourrit son art. Les oiseaux de nuit qu'il croise sont fardés de couleurs franches, déguisés à l'extrême et parfois même emplumés. Léger et ivre de musique et de danse, il peut alors jeter ses impressions et ses fantasmes de la nuit sur les toiles de son atelier de l'impasse Girardon.
Les couleurs que l'artiste choisit pour rendre compte de ce monde qui le fascine explosent littéralement sur la toile, elles sont franches et souvent s'affrontent. Il ne peint pas la réalité mais bien l'idée qu'il s'en fait, les souvenirs qu'il en garde. Ce goût pour les artifices qu'il gardera toute sa vie se manifeste dans ses portraits de femme violemment maquillées comme le modèle du premier plan du Moulin de la Galette. Les femmes deviennent icônes. Pierre Schneider soulignait que "la couleur réveille Byzance endormie dans Pigalle" et que "le style fauve sacralise la toile en la grimant de couleurs, comme son masque de fards change la putain en idole" (P. Schneider, Matisse, Paris, 1984, p. 233).
La jeune femme représentée au premier plan du Moulin de la Galette est cette idole. Son regard étincelant est rivé sur le spectateur, déstabilisant tant il est provocant et suggestif. Elle semble indifférente au tumulte qui l'entoure, aux lumières crues qui l'éclairent. Souvent dans les tableaux de van Dongen et en particulier dans ceux de la période fauve, les modèles semblent être éclairés par des lumières électriques dures, parfois par des feux tournants utilisés au cirque, au music-hall ou dans les salles de bal. Le Moulin de la Galette est un parfait exemple de cette traduction de la lumière en couleurs, traitée à la manière d'une explosion qui éclabousse tous les protagonistes de ses pigments vifs, jusqu'à les dissoudre dans un tourbillon chromatique. Plus que jamais à cette époque de sa carrière, van Dongen rend hommage à ces influences artistiques, à commencer par les Néo-Impressionnistes et plus particulièrement le pointilliste Georges Seurat. Cependant, il brouille les pistes, adaptant à son goût les styles empruntés. Les petits points deviennent des tâches de couleur pure et irrégulière. Sa peinture n'est pas, la plus part du temps, pudique et réservée, elle est audacieuse.
Dans la plus pure tradition fauviste, van Dongen ne copie pas le réel mais le traduit, l'interprétant comme bon lui semble, libéré comme l'étaient avant lui les Impressionnistes, des diktats de l'art académique. "Il ne faut pas être l'esclave de la nature, ce qui briderait l'imagination": Vincent Van Gogh avait jeté les bases de ce nouveau rapport de l'artiste à la nature, anticipant la libération des couleurs qui serait par la suite le bagage idéologique principal de tout le mouvement Fauve. Van Gogh recommandait d'employer les couleurs de manière crue, arbitraire, préconisant "des endroits de la toile pas couverts par-ci, par-là, des coins laissés complètement inachevés, des reprises, des brutalités" (P. Bonafoux, Van Gogh par Vincent, Paris, 1986, lettres no. 238 NI 489 et B3F III).
Cette influence est palpable dans Le Moulin de la Galette qui pourrait être rapproché du Café de nuit à Arles de Van Gogh (fig. 2) tant on retrouve le même traitement de la lumière dans les deux oeuvres: crue, forte, aveuglante presque, fonçant les ombres qui se détachent sur le sol. Elle crée des halos jaunes et oranges vifs semblables à ceux qui se détachent sur le fond du Moulin de la Galette et même sur le chapeau de la jeune femme au premier plan.
Si la couleur est en effet libérée et exaltée, elle n'est pas pour autant porteuse chez les Fauves d'une signification symbolique comme elle l'était chez Van Gogh. La couleur est dissociée de sa référence au réel, la primauté étant accordée aux sensations.
Kees van Dongen interpelle le spectateur, le provoque, le met presque au défi de le suivre à travers la foule du Moulin de la Galette. Ce sentiment est encore plus exacerbé lorque l'on pense qu'à l'origine l'artiste avait peint une toile aux dimensions imposantes mais qu'il préféra plus tard diviser. Moulin de la Galette, partie centrale de l'oeuvre, est un parfait témoignage d'une période charnière de la carrière de Kees van Dongen.
At the time the present work was painted, van Dongen lived in Paris, surrounded by his artist friends Maurice de Vlaminck, André Derain and Maximilien Luce. He made ends meet with his illustrations in the satirical revues such as Assiette au Beurre, Gil Blas and the Revue Blanche, which brought him great popular acclaim and recognition as an illustrator and colourist. The turning point of his career, however, came in 1904 with his first solo exhibition at the Galerie Ambroise Vollard, soon followed by exhibitions at the Galerie Berthe Weil and Galerie Druet, which cemented his reputation as an artist.
Invigorated by his succes, in true form, van Dongen celebrated in the places from which he drew his inspiration - the thronging dance halls and ribald parties of Montmartre. He loved to lose himself amongst this world which nourished his art. The night-owls he mixed with extravagent personalities, dressed in daring colours and with bold style. Once carefree and drunk on music and dancing, he could translate his nighttime impressions and fantasies onto the canvasses once back in his studio in the Impasse Girardon.
The bold fauve colours chosen by the artist to illustrate this world which he found so fascinating leap from the canvas. This taste for exagerration, which he would maintain throughout his life, is demonstrated in his portraits of wildly made-up women such as the figure in the foreground of Moulin de la Galette. Pierre Schneider stressed that "colour awakens the Byzantium which lies in Pigalle" and that "the impassioned style sanctifies the canvas by adorning it in colour, just as heavy make-up transforms the whore into a goddess" (P. Schneider, Matisse, Paris, 1984, p. 233).
The young woman in the foreground is this goddess; her petalled eyes fixed on the spectator are provocative and suggestive enough to be unsettling. She is indifferent to the tumult surrounding her and to the bare lights overhead. As frequently paintings by van Dongen and particulary those from the Fauve period, the subjects appear to be lit by harsh electric lights, such as the rotating balls used in circuses, music halls and dance halls. Le Moulin de la Galette is a fine example of this translation of light into colour, treated like a burst of light showering its subjects with its bright pigments until they dissolve into a swirl of colour.
More than ever at this point in his career, van Dongen pays homage to his artistic influences, starting with the Neo-Impressionists, most notably the pointillist Georges Seurat. However he covers his tracks well, adapting the borrowed styles to his own artistic aesthetic. Here Seurat's fine, pointillist dots have been transformed into wild swaths of daring colour. Hardly modest, van Dongen attacked his subjects with a virulent force.
In the pure Fauve tradition, van Dongen does not copy reality, but rather translates it, interpreting it as he sees fit - liberated - as the Impressionists were before him, from the dictas of academic art. With the following phrase, "One must not be a slave of nature, as that would curb the imagination", Vincent Van Gogh laid the foundations of this new relationship between the artist and nature, anticipating the liberation of colour which would subsequently be the ideological canon of the entire Fauve mouvment. Van Gogh advised the brutal, arbitrary use of colour, recommending "uncovered areas of the canvas here and there, corners left totally unfinished, reworkings, roughness" (P. Bonafoux, Van Gogh par Vincent, Paris, 1986, letters no. 238 NI 489 and B3F III). His influence on the artistic evolution of van Dongen is palpable, especially his Café de Nuit à Arles, such is the similarity in the light source of each work: brutal, strong, nearly blinding, darkening the shadows which stand out from the floor (fig. 2). Its' bright yellow and orange halos find echo in Le Moulin de la Galette. While in van Dongen's work colour is certainly liberated and exalted, it does not necessarily bear a symbolic meaning as it did for Van Gogh. Here coulour is dissociated from its reference to reality, with precedence given to sensations.
In the present work, van Dongen calls upon the spectator, provoking, even challenging him to follow the painter through the crowd. This sensation is heightened when one considers that the present work was once part of an imposingly large canvas for the 1906 Salon des Indépendants. Later in his career, he divided the work in a number of varying sized compositions, the present work conserving the central and most important aspect.
(fig. 1) Intérieur du Moulin de la Galette, vers 1898.
Photographie de la Bibliothèque Nationale de France, Paris.
(fig. 2) Vincent Van Gogh, Café de nuit à Arles, 1888.
Yale University Art Gallery.
Veuillez noter que le Musée des Beaux-Arts de Montréal et le Nouveau Musée National de Monaco ont fait une demande de prêt pour inclure cette oeuvre dans l'exposition van Dongen, qui se tiendra de l'été 2008 à l'été 2009.
Please note this work has been requested for inclusion in the upcoming exhibition,van Dongen, to be held from summer 2008 to summer 2009 at the Musée des Beaux-Arts de Montréal and at the Nouveau Musée National de Monaco.
Dans les années 1904-06, époque d'exécution du présent tableau, Kees van Dongen vit à Paris entouré de ses amis artistes Maurice de Vlaminck, André Derain et Maximilien Luce, faisant difficilement survivre son ménage bien que ses talents d'illustrateur et de coloriste soient déjà connus. En effet, depuis 1901 il collabore à plusieurs revues satiriques telles que l'Assiette au Beurre, Gil Blas ou encore la Revue Blanche qui lui assurent un grand succès populaire. Mais c'est en 1904 que la Galerie Ambroise Vollard lui donne ses galons d'artiste en organisant sa première exposition personnelle, rapidement suivie d'expositions chez Berthe Weill et chez Druet.
Van Dongen est revigoré par cette nouvelle popularité et, fidèle à lui même, la célèbre dans ses lieux d'inspiration: les bals et fêtes semi-mondaines très courrus du quartier de la Butte Montmartre. Il aime se perdre au milieu de ce monde qui nourrit son art. Les oiseaux de nuit qu'il croise sont fardés de couleurs franches, déguisés à l'extrême et parfois même emplumés. Léger et ivre de musique et de danse, il peut alors jeter ses impressions et ses fantasmes de la nuit sur les toiles de son atelier de l'impasse Girardon.
Les couleurs que l'artiste choisit pour rendre compte de ce monde qui le fascine explosent littéralement sur la toile, elles sont franches et souvent s'affrontent. Il ne peint pas la réalité mais bien l'idée qu'il s'en fait, les souvenirs qu'il en garde. Ce goût pour les artifices qu'il gardera toute sa vie se manifeste dans ses portraits de femme violemment maquillées comme le modèle du premier plan du Moulin de la Galette. Les femmes deviennent icônes. Pierre Schneider soulignait que "la couleur réveille Byzance endormie dans Pigalle" et que "le style fauve sacralise la toile en la grimant de couleurs, comme son masque de fards change la putain en idole" (P. Schneider, Matisse, Paris, 1984, p. 233).
La jeune femme représentée au premier plan du Moulin de la Galette est cette idole. Son regard étincelant est rivé sur le spectateur, déstabilisant tant il est provocant et suggestif. Elle semble indifférente au tumulte qui l'entoure, aux lumières crues qui l'éclairent. Souvent dans les tableaux de van Dongen et en particulier dans ceux de la période fauve, les modèles semblent être éclairés par des lumières électriques dures, parfois par des feux tournants utilisés au cirque, au music-hall ou dans les salles de bal. Le Moulin de la Galette est un parfait exemple de cette traduction de la lumière en couleurs, traitée à la manière d'une explosion qui éclabousse tous les protagonistes de ses pigments vifs, jusqu'à les dissoudre dans un tourbillon chromatique. Plus que jamais à cette époque de sa carrière, van Dongen rend hommage à ces influences artistiques, à commencer par les Néo-Impressionnistes et plus particulièrement le pointilliste Georges Seurat. Cependant, il brouille les pistes, adaptant à son goût les styles empruntés. Les petits points deviennent des tâches de couleur pure et irrégulière. Sa peinture n'est pas, la plus part du temps, pudique et réservée, elle est audacieuse.
Dans la plus pure tradition fauviste, van Dongen ne copie pas le réel mais le traduit, l'interprétant comme bon lui semble, libéré comme l'étaient avant lui les Impressionnistes, des diktats de l'art académique. "Il ne faut pas être l'esclave de la nature, ce qui briderait l'imagination": Vincent Van Gogh avait jeté les bases de ce nouveau rapport de l'artiste à la nature, anticipant la libération des couleurs qui serait par la suite le bagage idéologique principal de tout le mouvement Fauve. Van Gogh recommandait d'employer les couleurs de manière crue, arbitraire, préconisant "des endroits de la toile pas couverts par-ci, par-là, des coins laissés complètement inachevés, des reprises, des brutalités" (P. Bonafoux, Van Gogh par Vincent, Paris, 1986, lettres no. 238 NI 489 et B3F III).
Cette influence est palpable dans Le Moulin de la Galette qui pourrait être rapproché du Café de nuit à Arles de Van Gogh (fig. 2) tant on retrouve le même traitement de la lumière dans les deux oeuvres: crue, forte, aveuglante presque, fonçant les ombres qui se détachent sur le sol. Elle crée des halos jaunes et oranges vifs semblables à ceux qui se détachent sur le fond du Moulin de la Galette et même sur le chapeau de la jeune femme au premier plan.
Si la couleur est en effet libérée et exaltée, elle n'est pas pour autant porteuse chez les Fauves d'une signification symbolique comme elle l'était chez Van Gogh. La couleur est dissociée de sa référence au réel, la primauté étant accordée aux sensations.
Kees van Dongen interpelle le spectateur, le provoque, le met presque au défi de le suivre à travers la foule du Moulin de la Galette. Ce sentiment est encore plus exacerbé lorque l'on pense qu'à l'origine l'artiste avait peint une toile aux dimensions imposantes mais qu'il préféra plus tard diviser. Moulin de la Galette, partie centrale de l'oeuvre, est un parfait témoignage d'une période charnière de la carrière de Kees van Dongen.
At the time the present work was painted, van Dongen lived in Paris, surrounded by his artist friends Maurice de Vlaminck, André Derain and Maximilien Luce. He made ends meet with his illustrations in the satirical revues such as Assiette au Beurre, Gil Blas and the Revue Blanche, which brought him great popular acclaim and recognition as an illustrator and colourist. The turning point of his career, however, came in 1904 with his first solo exhibition at the Galerie Ambroise Vollard, soon followed by exhibitions at the Galerie Berthe Weil and Galerie Druet, which cemented his reputation as an artist.
Invigorated by his succes, in true form, van Dongen celebrated in the places from which he drew his inspiration - the thronging dance halls and ribald parties of Montmartre. He loved to lose himself amongst this world which nourished his art. The night-owls he mixed with extravagent personalities, dressed in daring colours and with bold style. Once carefree and drunk on music and dancing, he could translate his nighttime impressions and fantasies onto the canvasses once back in his studio in the Impasse Girardon.
The bold fauve colours chosen by the artist to illustrate this world which he found so fascinating leap from the canvas. This taste for exagerration, which he would maintain throughout his life, is demonstrated in his portraits of wildly made-up women such as the figure in the foreground of Moulin de la Galette. Pierre Schneider stressed that "colour awakens the Byzantium which lies in Pigalle" and that "the impassioned style sanctifies the canvas by adorning it in colour, just as heavy make-up transforms the whore into a goddess" (P. Schneider, Matisse, Paris, 1984, p. 233).
The young woman in the foreground is this goddess; her petalled eyes fixed on the spectator are provocative and suggestive enough to be unsettling. She is indifferent to the tumult surrounding her and to the bare lights overhead. As frequently paintings by van Dongen and particulary those from the Fauve period, the subjects appear to be lit by harsh electric lights, such as the rotating balls used in circuses, music halls and dance halls. Le Moulin de la Galette is a fine example of this translation of light into colour, treated like a burst of light showering its subjects with its bright pigments until they dissolve into a swirl of colour.
More than ever at this point in his career, van Dongen pays homage to his artistic influences, starting with the Neo-Impressionists, most notably the pointillist Georges Seurat. However he covers his tracks well, adapting the borrowed styles to his own artistic aesthetic. Here Seurat's fine, pointillist dots have been transformed into wild swaths of daring colour. Hardly modest, van Dongen attacked his subjects with a virulent force.
In the pure Fauve tradition, van Dongen does not copy reality, but rather translates it, interpreting it as he sees fit - liberated - as the Impressionists were before him, from the dictas of academic art. With the following phrase, "One must not be a slave of nature, as that would curb the imagination", Vincent Van Gogh laid the foundations of this new relationship between the artist and nature, anticipating the liberation of colour which would subsequently be the ideological canon of the entire Fauve mouvment. Van Gogh advised the brutal, arbitrary use of colour, recommending "uncovered areas of the canvas here and there, corners left totally unfinished, reworkings, roughness" (P. Bonafoux, Van Gogh par Vincent, Paris, 1986, letters no. 238 NI 489 and B3F III). His influence on the artistic evolution of van Dongen is palpable, especially his Café de Nuit à Arles, such is the similarity in the light source of each work: brutal, strong, nearly blinding, darkening the shadows which stand out from the floor (fig. 2). Its' bright yellow and orange halos find echo in Le Moulin de la Galette. While in van Dongen's work colour is certainly liberated and exalted, it does not necessarily bear a symbolic meaning as it did for Van Gogh. Here coulour is dissociated from its reference to reality, with precedence given to sensations.
In the present work, van Dongen calls upon the spectator, provoking, even challenging him to follow the painter through the crowd. This sensation is heightened when one considers that the present work was once part of an imposingly large canvas for the 1906 Salon des Indépendants. Later in his career, he divided the work in a number of varying sized compositions, the present work conserving the central and most important aspect.
(fig. 1) Intérieur du Moulin de la Galette, vers 1898.
Photographie de la Bibliothèque Nationale de France, Paris.
(fig. 2) Vincent Van Gogh, Café de nuit à Arles, 1888.
Yale University Art Gallery.