PAUL SIGNAC (1863-1935)
No VAT will be charged on the hammer price, but VA… Read more COLLECTION PRIVEE EUROPEENNE
PAUL SIGNAC (1863-1935)

La Cité. Paris

Details
PAUL SIGNAC (1863-1935)
La Cité. Paris
signé et daté 'P.Signac 1934' (en bas à gauche)
huile sur toile
60.3 x 73.1 cm. (23¾ x 28¾ in.)
Peint en 1934
Provenance
Atelier de l'artiste.
Ginette Signac, Paris (par descendance).
Galerie Lucie Weil, Paris (acquis auprès de celle-ci, mai 1972).
Vente, M. Motte, M. Bianchi et Me J.J. Marquet, Sporting-Club d'Hiver, Monte-Carlo, 16 août 1972, lot 50.
Acquis au cours de cette vente par le propriétaire actuel.
Literature
F. Cachin, Signac, catalogue raisonné de l'oeuvre peint, Paris, 2000, p. 340, no. 609 (illustré).
Exhibited
Paris, Grand Palais, 45ème Exposition de la Société des Artistes Indépendants, exposition du cinquantenaire, février-mars 1934, no. 4108.
Berlin, Paris im Bild seiner Maler XV-XX Jahrundert, mai 1954, no. 30.
Special Notice
No VAT will be charged on the hammer price, but VAT payable at 19.6% (5.5% for books) will be added to the buyer’s premium which is invoiced on a VAT inclusive basis
Further Details
'LA CITE. PARIS'; SIGNED AND DATED LOWER LEFT; OIL ON CANVAS.

Lot Essay

Si le motif de l'eau et du ciel sont au coeur de l'oeuvre de Paul Signac dès le début de sa carrière de peintre, l'attrait de l'artiste pour les ponts de Paris se perçoit d'avantage en 1910-11 lorsque celui-ci leur consacre une série d'aquarelles. En effet, au début du siècle, lorsqu'il ne visite pas les grands ports européens, ce navigateur passionné et marin de haute mer (fig. 1) initié à la voile par Gustave Caillebotte, réside à Paris et travaille à peu de distance du Pont-Neuf. De son atelier situé rue de l'Abbaye, il se plaît à se promener le long des quais de Seine et à admirer la succession de ponts reliant les deux rives de Paris. Ici, la vue, prise semble-t-il depuis l'île Saint-Louis se concentre sur les bâtiments du quai Montebello et plus particulièrement sur Notre-Dame de Paris, qui s'élève, majestueuse, à l'arrière-plan.

Cette oeuvre, exécutée en pleine maturité, témoigne de l'aboutissement des recherches menées par l'artiste. Bien que ce dernier ait, dès son plus jeune âge, une révélation pour la peinture impressionniste en visitant l'exposition consacrée à Claude Monet, ce n'est que quatre ans plus tard, lorsqu'il rencontre Georges Seurat, qu'il trouve auprès de celui-ci et de ses conceptions de la peinture la réponse à ce qu'il ne parvenait pas à conceptualiser. De cette rencontre naît une amitié fidèle entre les deux jeunes hommes et de nombreux échanges qui donneront naissance au pointillisme. Seurat cherche alors à théoriser une organisation rationnelle de la couleur, de la ligne et du contraste en étudiant notamment les lois optiques. Ses échanges avec Signac vont lui permettre de réaliser l'importance de l'emploi de la couleur pure, héritée de la manière des impressionnistes.

Toutefois, l'artiste délaisse peu à peu cette quête du beau par la mesure mathématique des rythmes au profit d'une création plus spontanée. La découverte du Japonisme ainsi qu'un premier voyage en Italie au tournant du siècle n'y sont d'ailleurs pas étrangers. Les points minuscules, juxtaposés de manière quasi mécanique cèdent alors la place à une touche un peu plus large, sans doute inspirée par les mosaïques byzantines tant admirées à Venise, permettant à la couleur de donner sa pleine expression. Les compositions de l'artiste, bien qu'elles s'appuient toujours sur une construction réfléchie deviennent plus souples, plus décoratives. Signac cherche à transcrire un art de sensations, plus libre. La Cité. Paris, illustre bien cette volonté de faire cohabiter une structure: la succession de plans et la profondeur sont dessinés par les lignes des quais, les arches du pont et Notre-Dame de Paris; et une impression de mouvement: par les arabesques formées par le tronc d'arbre à gauche et les nuages dans le ciel. C'est de ce jeu de contraste entre l'architecture, hiératique, et les éléments de la nature, mobiles, que l'artiste fait naître l'impression de mouvement. Ainsi, le feuillage des arbres, les volutes des nuages et les clapotis de la Seine s'animent sous l'oeil du spectateur.

L'impact du pointillisme sur les mouvements contemporains ne peut être ignoré. Comme en témoigne Le Pont de Charing Cross, Londres, peint en 1906 par André Derain (fig. 2), cette évolution vers un goût de la couleur expressive impulsée par Signac aura sans doute contribué à l'éclosion du fauvisme au tournant du siècle. Guillaume Apollinaire dira d'ailleurs à ce propos: "cette école [Pointilliste]... est peut-être celle qui a le plus libéré la conscience artistique des jeunes générations (in F. Cachin, Signac, p. 73).

While the water and sky motif was always central to the work of Paul Signac, the artist's interest in the bridges of Paris took on increased importance around 1910-11 when he devoted a series of watercolours to them. It is well-known that Signac was an avid sailor of the high seas (fig. 1), and when he was not visiting the ports of France, he was based in a studio on the Rue de l'Abbaye, near the Pont Neuf, from where he could admire the succession of bridges linking Paris' two banks. The present view of the Quai de Montebello, with Notre-Dame rising majestically in the background, was painted from the eastern end of the Ile Saint-Louis.

La Cité, Paris, executed at the height of the artist's powers, testifies to Signac's mastery of the technique and style he made uniquely his own. While the early influences on his work were more in the Impressionist vain, it was Signac's encounter with Georges Seurat during the preparation for the 1884 Salon des Indépendants which proved to be the decisive moment in his artistic development. At this time Seurat sought to theorize a rational organization of colour, lines and contrast through the study of the law of optics, and Signac could be considered his finest pupil, putting into practice these theories with an avid devotion, all the while advancing his own unique pictorial aesthetic.

Signac gradually abandoned this strict mathematical theorem, extremely costly in terms of execution time, in favour of more spontaneous creation.
Japonisme, as well as Signac's first visit to Italy at the turn of the twentieth century, inspired a new turn in the artist's work. Small dots now gave way to larger, heavily-impastoed brush strokes, undoubtedly inspired by the Byzantine mosaics which he has seen during his trips to Venice. In seeking to more freely transcribe his emotions, Signac's compositions themselves became freer, even more ornamental. While in the present work the construction of the pictorial plane remains traditional -- the lines of the banks, the arches of the bridge and Notre-Dame as the vanishing point create perspective and depth -- the arabesques formed by the tree trunk at left and the clouds in the sky create a tempest of movement. With this play of contrasts between the stylized architecture and the natural, mobile elements, the Seine comes alive under the viewer's gaze.

The impact of Seurat's and Signac's pointillist developments on successive movements can not be understated. This evolution toward the expressive nature of colour was especially important in the development of the Fauve group, as witnessed by André Derain's early works (fig. 2). As Guillaume Apollinaire had stated, "This school [pointillism]... is perhaps the one which has most liberated the artistic conscience of the new generations" (quoted in F. Cachin, op. cit., p. 73).


(fig. 1) Paul Signac à la barre de l'Olympia, vers 1895.
(fig. 2) André Derain, Le Pont de Charing Cross, Londres, 1906.
National Gallery of Art, Washington, D.C.

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