PIERRE CHAREAU (1883-1950)
No VAT will be charged on the hammer price, but VA… Read more Fernand Simon et Pierre Chareau Récemment encore, les relations entre Fernand Simon et Pierre Chareau restaient très peu documentées. Si le patronyme Simon apparaît bien dans les archives Chareau, aucune information précise ne permet de définir plus précisément la teneur des commandes passées. Seul fait établi : Fernand Simon était également client d'Emile-Jacques Ruhlmann, à qui il commanda une chambre à coucher complète, dont le modèle de lit fût nommé 'Simon' dans les archives Ruhlmann. Fernand Simon (1890-1940), est né à Metz en Lorraine, région très prospère dans les années 1920, dans une famille aisée. C'est alors le berceau d'une industrie textile, chimique, minière, métallurgique et automobile dynamique et florissante. Doté d'une forte personnalité, ouvert d'esprit, républicain, patriote et progressiste, c'est un avocat reconnu établi à Mulhouse, qui vit dans un imposant hôtel particulier sur la colline du Rebberg. La découverte récente de photographies familiales témoigne des intérieurs créés par Chareau pour cette maison, notamment un salon de musique, un petit salon et une salle à manger. La mémoire familiale, tout comme les documents retrouvés, situent la commande en 1926. Nous ne pouvons que spéculer sur les circonstances de la première rencontre entre le décorateur et son commanditaire, deux caractères partageant un même esprit résolument moderne. Fernand Simon découvre-t-il le travail de Pierre Chareau lors d'une visite à Paris, au Salon d'Automne par exemple, auquel celui-ci participe régulièrement depuis 1919 ? Ou bien voit-il ses créations en 1925 lors de l'Exposition Internationale des Arts Décoratifs et Industriels Modernes ? Chareau y présente le célèbre bureau-bibliothèque pour une ambassade française, aux luxueux lambris en palmier. Mais il est tout aussi probable que la rencontre entre ces deux personnalités résulte du goût de Fernand Simon pour les artistes de son temps. Il achète notamment des oeuvres de Jean Lurçat auprès de Jeanne Bucher (1872-1946), elle-même originaire de Strasbourg. Arrivée à Paris en 1920 elle rejoint très vite le cercle d'Edmond Bernheim, Jean Lurçat, Jean Dalsace, Dollie et Pierre Chareau eux-mêmes. Elle inaugure sa première galerie en 1925, investissant un petit local jouxtant l'espace d'exposition de Pierre Chareau, 'La Boutique', rue du Cherche-Midi, où elle montre des artistes d'avant-garde. Cette hypothèse est peut-être encore étayée par d'autres liens possibles avec l'Alsace, résultant d'un mariage entre la famille Bucher et une autre famille strasbourgeoise, les Jaeger. Jean-François Jaeger, le petit-neveu de Jeanne, reprendra d'ailleurs la galerie à sa mort en 1947. Le très bel ensemble de mobilier en amaranthe réuni dans cette collection et conservé dans la famille jusqu'à ce jour, illustre l'éventail des créations emblématiques de Pierre Chareau vers 1925. Il est enrichi par deux pièces plus tardives : l'exceptionnel vase sculptural en albâtre 'PF213' ainsi que la classique petite table 'Fumeur' en métal. La présence de ces deux oeuvres plus tardives semble indiquer que les relations entre Fernand Simon et Pierre Chareau ont perduré au-delà de la commande initiale. La simplicité, l'élégance et la force du dessin de ces meubles traduisent la volonté constante de Pierre Chareau de parvenir à une harmonie entre ses créations et les lieux auxquels elles sont destinées. Il conçoit son mobilier en termes de volumes pour des espaces spécifiques, visant à créer des environnements calmes et organisés, adaptés à la vie et à la pensée d'un homme moderne. Mystery has hitherto always surrounded the association of Fernand Simon and designer Pierre Chareau. Simon's name features in period documents as a collector of works by Chareau, though until now no specific details had been known regarding their encounter or the objects commissioned. The only other established fact was that Simon was also a client of Emile-Jacques Ruhlmann, from whom he commissioned a complete bedroom - hence the name 'Simon' given to a model of bed in the Ruhlmann archives. Fernand Simon (1890-1940) was born into a wealthy family in the region of Lorraine - associated in the 1920s with flourishing textile, chemical, mining, metallurgy and motor industries. A strong, open-minded character, republican, patriotic and progressive, Simon established a successful law practice in the city of Mulhouse and lived in a large townhouse on the Rebberg hill. Recently discovered family photographs confirm that Chareau created interiors for this house, notably a music salon, a 'petit salon' and a dining room. Family documents date the commission to 1926, though we can only speculate as to the circumstances of the first encounter between the designer and his patron, two characters sharing a committed modernist spirit. Perhaps Simon first saw works by Chareau on a trip to Paris as a visitor to the Salons d'Automne in wich the architect/decorator took part regularly from 1919. Or did he see his creations at the 1925 Paris 'Exposition Internationale des Arts Décoratifs et Industriels Modernes', where Chareau presented the now famous bureau/bibliotheque for a French embassy, with its luxurious palm wood paneling. Quite possibly the connection was made through Fernand Simon's activities as a collector of contemporary art. He bought works by Jean Lurçat from dealer Jeanne Bucher (1872-1946). She was from Strasbourg in Alsace and may well be the link. She moved to Paris in 1920 and soon entered the circle of Edmond Bernheim, Jean Lurçat, Jean Dalsace, as well as Dollie and Pierre Chareau themselves. Bucher opened her first gallery in 1925 in an annex of Pierre Chareau's exhibition space, 'La Boutique', rue du Cherche-Midi, where she concentrated on avant-garde artists. The Alsace link is consolidated by a marriage between the Bucher and Jaeger families, the latter also from Strasbourg. Jeanne's grand-nephew Jean-Francois Jaeger was to manage the gallery after her death in 1947. This beautiful suite of amaranth furniture, preserved within the family till today, comprises classic designs by Chareau, emblematic examples of his work at that period, enriched by two later creations: the exceptionnal sculpted alabaster vase 'PF213', and the classic small metal smoker's table, both circa 1930. The presence of these two later works confirms that the Chareau-Simon relationship extended beyond the initial commission. The pure geometric forms of this furniture and the sense of simplicity, strength and elegance that they achieve perfectly express Pierre Chareau's constant concern to achieve a harmony between his designs and the spaces for which they were destined. He conceived his furniture in terms of volumes for specific spaces, seeking to create calm and considered environments that invited the occupants to think and live in a modern way
PIERRE CHAREAU (1883-1950)

TABLE BASSE 'MB106', VERS 1924

Details
PIERRE CHAREAU (1883-1950)
TABLE BASSE 'MB106', VERS 1924
En acajou, composée de quatre tables gigognes aux plateaux triangulaires se déployant en éventail autour d'un pied commun
Hauteur : 55,5 cm. (21 7/8 in.) ; Longueur : 61,5 cm. (24¼ in.) ; Largeur fermée : 38 cm. (15 in.)
Estampillée PC au revers du plateau de la plus petite table
Provenance
Fernand Simon, commanditaire.
Dans la famille depuis lors.
Special Notice
No VAT will be charged on the hammer price, but VAT payable at 19.6% (5.5% for books) will be added to the buyer’s premium which is invoiced on a VAT inclusive basis
Further Details
'MB106', A MAHOGANY OCCASIONAL TABLE BY PIERRE CHAREAU, CIRCA 1924

Lot Essay

Cf. : Pierre Chareau, architecte, un art intérieur, Centre Georges Pompidou, catalogue d'exposition, Paris, 1993, p. 10 et p. 139 pour le dessin du modèle, p. 160 pour une vue du modèle in situ dans le salon de Pierre Chareau, rue Nollet, vers 1927, Paris
Brian Brace Taylor, Pierre Chareau Designer and Architect, Taschen, Cologne, 1992, notamment p. 50 pour une vue in situ du salon de Madame Hélène Bernheim présentant ce modèle
Ernest Tisserand, L'entrée du logis, dans L'Art Vivant, 15 février 1926, n. 28, p. 148
André Levinson, Pour la demeure contemporaine, dans La Demeure Française, été 1925, p. 35
Francis Jourdain, L'Art International d'Aujourd'hui, vol. 6, éditions Charles Moreau, Paris, pl. 5 pour une vue in situ du living-room de Madame L. B. présentant ce modèle

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