Lot Essay
Maître incontesté de l'imagerie fantastique, Odilon Redon fut un admirable utilisateur du fusain auquel il donna ses lettres de noblesse au sein du courant symboliste européen. Ses "noirs", ainsi que les nommait l'artiste, occupèrent l'essentiel de son activité entre les décennies 1870 et 1890. Pendant cette période, il s'adonna aussi à la technique lithographique, essentiellement en noir et blanc, et conçut plusieurs albums regroupant ses visions fantastiques imprégnées du questionnement sur le mystère de la vie.
Il y a peut-être une vision première essayée dans la fleur exprime toute la poésie de la pensée spiritualiste et fabuleuse de Redon. Inspiré par les écrits d'Edgar Allen Poe, Redon fut l'un des premiers explorateurs des méandres de l'inconscient en cultivant à travers son art ses visions intimes de façon obsédante. Il transforma son angoisse personnelle en une matière inspiratrice et féconde. Cette oeuvre donne à voir une étrange fleur isolée dans le halo d'une insolente clarté. Le noir profond qui l'entoure met en valeur la protubérance presque monstrueuse des pétales épanouis et bubons d'où semble émerger la tête d'un homme primitif.
La mise en scène presque christique peut évoquer le rayonnement d'une icône sainte dans son nimbe de lumière. Parfaitement fantastique, elle est aussi une de ces fleurs du mal baudelairienne, au caractère vénéneux et captivant, mêlant la réalité au sublime. Odilon Redon était un fin connaisseur de la science botanique, à laquelle il avait été initié par son ami Armand Clavaud. Le suicide de ce dernier au cours de l'année 1890 marqua considérablement le peintre qui lui dédia Les Songes, recueil paru en 1891.
Il y a peut-être une vision première essayée dans la fleur exprime toute la poésie de la pensée spiritualiste et fabuleuse de Redon. Inspiré par les écrits d'Edgar Allen Poe, Redon fut l'un des premiers explorateurs des méandres de l'inconscient en cultivant à travers son art ses visions intimes de façon obsédante. Il transforma son angoisse personnelle en une matière inspiratrice et féconde. Cette oeuvre donne à voir une étrange fleur isolée dans le halo d'une insolente clarté. Le noir profond qui l'entoure met en valeur la protubérance presque monstrueuse des pétales épanouis et bubons d'où semble émerger la tête d'un homme primitif.
La mise en scène presque christique peut évoquer le rayonnement d'une icône sainte dans son nimbe de lumière. Parfaitement fantastique, elle est aussi une de ces fleurs du mal baudelairienne, au caractère vénéneux et captivant, mêlant la réalité au sublime. Odilon Redon était un fin connaisseur de la science botanique, à laquelle il avait été initié par son ami Armand Clavaud. Le suicide de ce dernier au cours de l'année 1890 marqua considérablement le peintre qui lui dédia Les Songes, recueil paru en 1891.