JAMES ENSOR (1860-1949)
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JAMES ENSOR (1860-1949)

Au Conservatoire

Details
JAMES ENSOR (1860-1949)
Au Conservatoire
signé et dédicacé 'au futur Baron Rinskopf ENSOR' (en bas à droite); signé et titré 'James Ensor au conservatoire' (au revers)
huile sur toile marouflée sur panneau
56 x 71.5 cm. (22 1/8 x 28 1/8 in.)
Peint en 1902
Provenance
Atelier de l'artiste.
André Joiris, Liège (acquis avant 1972).
Galerie Tarica, Paris.
Acquis auprès de celle-ci par Yves Saint Laurent et Pierre Bergé.
Literature
E. Verhaeren, James Ensor, Bruxelles, 1908, p. 122.
G. Le Roy, James Ensor, Bruxelles, 1922, p. 188.
J.D. Farmer, James Ensor, New York, 1976, p. 40, no. 32 (illustré en couleur, p. 32).
X. Tricot, James Ensor, catalogue raisonné des peintures, Anvers, 1992, vol. II, p. 401, no. 389 (illustré).
F.-C. Legrand, Ensor, la mort et le charme: Un autre Ensor, Anvers, 1993, pp. 49 et 73 (illustré, p. 73).
Exhibited
Bruxelles, Palais des Beaux-Arts, James Ensor, janvier-février 1929, p. 10, no. 241.
Amsterdam, Kunsthandel Huinck & Scherjon, Werken door James Ensor, décembre 1930, no. 25.
Ostende, Kursaal, Oeuvres de James Ensor, août 1931, no. 58.
Ostende, Galerie Studio, Salon des humoristes, novembre-décembre 1931, no. 14.
Stuttgart, Württembergischer Kunstverein, Ensor, ein Maler aus der spätten 19 Jahrhundert, mars-mai 1972, no. 9 (illustré; daté '1880').
Zurich, Kunsthaus, Karikaturen-Karikaturen, septembre-novembre 1972, p. 100, no. G216 (illustré en couleur).
The Art Institute of Chicago et New York, The Solomon R. Guggenheim Museum, James Ensor, novembre 1976-janvier 1977, no. 32 (illustré en couleur).
Bruxelles, Maison du Spectacle - La Bellone, Les symbolistes et Richard Wagner, octobre-novembre 1991, p. 203 (daté '1890').
Madrid, Banco Bilbao, James Ensor, mars-mai 1996, pl. 128 (illustré en couleur).
Ostende, Museum voor Modern Kunst, D'Ensor à Delvaux, octobre 1996- février 1997, p. 137 (illustré en couleur).
Londres, The Barbican Art Gallery, James Ensor 1860-1949: Theatre of Masks, septembre-décembre 1997, pp. 126 et 132, no. 47 (illustré en couleur, p. 127).
Bruxelles, Musées Royaux des Beaux-Arts, Ensor, septembre 1999-février 2000, p. 208, no. 145 (illustré en couleur).
Francfort, Schirn Kunsthalle, James Ensor, décembre 2005-mars 2006, p. 210 (illustré en couleur, p. 211).
Ostende, Musée d'Art Moderne, Ensor et les Avant-gardes à la Mer, septembre 2006-février 2007, p. 254 (illustré en couleur, p. 181).
Special Notice
No VAT will be charged on the hammer price, but VAT payable at 19.6% (5.5% for books) will be added to the buyer’s premium which is invoiced on a VAT inclusive basis ''For lots subject to the artist''s resale right, and marked with the ''Artist''s Resale Right symbol'' will collect from the buyer, on behalf of and in the name of the seller, a sum equal to the resale right payable on the lot. Christie''s will pay this sum on to the collecting agency, or if applicable, directly to the artist.''
Further Details
'AT THE CONSERVATORY'; SIGNED AND DEDICATED LOWER RIGHT; SIGNED AND TITLED ON THE REVERSE; OIL ON CANVAS LAID DOWN ON PANEL.


Unapologetically satirical, the Belgian painter James Ensor delivers here a caricature of Brussels' official music circle. In a remarkable composition, the artist sketches figures from the Royal Conservatory, including anonymous singers as well as famous musicians such as the renowned violinist Eugène Ysaye, and Gustave Poncelet, who created the first clarinet ensemble at the end of the 19th century.

Even Madame Cornelis Servais, the famous singing teacher, is not spared. Placed in the middle of the composition, she holds in her hands the vocal score for Walkyrie, a twist on the famous opera by Richard Wagner and re-rendered to create a play on words. Wagner himself presides as a living portrait hanging over the scene, showing obvious displeasure at what he sees. After 1870, the German composer did, in actual fact, identify the Théâtre de la Monnaie as the ideal setting for creating his works in French, making Brussels the capital of Wagnerism. Fingers in ears and weeping at the sacrilege being done to his work, the composer, who had passed away twenty years earlier, is subjected to the conversion of his opera into a cacophony of noise. Flowers and laurel wreaths rain down amongst a range of more absurd objects being thrown into the air by the audience, including a duck, a carrot and a cat.

The charismatic character of Wagner appears to be ridiculed and humiliated, shunned by the living. A spider wove a web on his portrait and the frame's cord evokes a hanged man. Once again, Ensor stigmatises the vulgarity of the protagonists with laser-like skill. The painter takes pleasure in emphasising the lack of humility and elegance shown by the musicians, lost in a cloud of spit and facial expressions contorted in a grotesque fashion. Here, the treatment of the subjects' faces falls in line with one of Ensor's iconic themes, that of carnival masks and travesty, indicating the depth with which he questioned the emptiness of the human race. The scene from Conservatoire reveals his recurring preference for the expression of monstrosity, setting the his art on a par with the heritage of the Dutch master Jérôme Bosch and the contemporary works of German expressionist, Otto Dix.

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Lot Essay

Volontiers satyrique, le peintre belge James Ensor livre ici une caricature cocasse du milieu de la musique officielle bruxelloise. Dans une remarquable composition burlesque, l'artiste croque des personnalités du Conservatoire Royal: des choristes anonymes mais également des musiciens connus, tels que le célèbre violoniste Eugène Ysaye et Gustave Poncelet, créateur du premier ensemble de clarinettistes à la toute fin du XXe siècle.

Madame Cornelis Servais, célèbre professeur de chant, n'est pas épargnée. Placée au centre de la composition, elle tient entre ses mains la partition chantée de Walkyrie, fameux opéra de Richard Wagner dont le nom et l'ouverture sont retranscrits par le peintre sous forme de calembour. Wagner, justement, préside avec un visible mécontentement à la scène sous la forme d'un portrait vivant pendu au dessus des artistes. Après 1870, le compositeur allemand avait effectivement trouvé au Théâtre de la Monnaie le lieu idéal pour créer ses oeuvres en langue française, faisant de Bruxelles la capitale du Wagnérisme. Se bouchant les oreilles, versant quelques larmes sur l'atteinte portée à son oeuvre, le musicien disparu depuis une vingtaine d'années subit la conversion de son opéra en véritable cacophonie. Fleurs et couronnes de lauriers pleuvent pourtant, projetés dans les airs par le public. Mais Ensor a ajouté des éléments incongrus, un canard, une carotte, un chat.
La personnalité charismatique de Wagner semble ignorée des vivants, bafouée et humiliée. Une araigne a tissé sa toile sur son portrait, et la corde qui suspend le tableau évoque celle d'un pendu. Une nouvelle fois, Ensor stigmatise avec un talent acerbe la grossièreté des protagonistes. Le peintre se plaît à souligner le manque d'humilité et d'élégance des interprètes, perdus dans leurs postillons et les traits du visage profondément enlaidis. Le traitement de physionomies rejoint ici l'un des thèmes fétiches d'Ensor, celui des masques de carnaval et du travestissement, qui dénote la profondeur de son questionnement sur la vacuité du genre humain. La scène du Conservatoire témoigne du goût d'Ensor pour l'expression des monstruosités, et inscrit à la fois son art dans l'héritage du maître néerlandais Jérôme Bosch et dans la contemporanéité de l'expressionniste allemand Otto Dix.

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