Lot Essay
Les Della Robbia
Famille italienne de sculpteurs et céramistes florentins, dont les origines artistiques débutent avec Luca (vers 1400-1482), sculpteur qui travaille avec les plus grands de son époque tels Nanni di Banco ou Lorenzo Ghiberti. Luca met au point, au début du XVème siècle, le procédé de la terracotta invetriata (sculpture en terre cuite émaillée) associant à la pratique de la terre cuite modelée l'utilisation de l'émail acquis de l'art de la majolique. Artiste reconnu et apprécié de ses pairs comme du public, il s'associe avec son neveu Andrea (1435-1525) qui assure la continuité de l'atelier familial en s'entourant de cinq de ses fils dont les plus connus sont Giovanni (1469-1529) et Girolamo (vers 1488-1566). Ce dernier s'installe définitivement en France en 1527, signant ainsi l'arrêt progressif de l'atelier italien. Giovanni se démarque par une accentuation du caractère polychrome de ses oeuvres avec un jaune plus vif et une plus large palette de nuances pour le bleu et le vert.
Pour une étude détaillée de la production de l'atelier des Della Robbia, voir par Jean-René Gaborit, le catalogue d'exposition Les Della Robbia, sculptures en terre cuite émaillée de la Renaissance italienne, Paris, 2002.
Les sources
Le général Holopherne, envoyé par le roi Nabuchodonosor, assiège la ville de Bethulie en Judée, pendant la guerre contre le roi de Perse. Judith, belle et jeune veuve, décide de sauver sa ville et séduit Holopherne lors d'un banquet organisé au camp militaire de ce dernier. Après l'avoir enivré elle le décapite et revient à Bethulie avec la tête de son ennemi. Les soldats qui découvrent leur chef assassiné s'enfuient.
Ce thème biblique (Ancien Testament, Bible de Jérusalem, Livre de Judith, chapitre 13) fut largement représenté à la Renaissance, notamment par Donatello, Botticelli ou Mantegna et l'atelier des Della Robbia en produisit plusieurs versions.
Les comparatifs
Ce groupe représentant Judith et Holopherne fait partie de la "petite sculpture", destinée à orner l'intérieur des demeures aristocratiques et bourgeoises de Florence et plus largement, de la Toscane. Ces sculptures sont composées de plusieurs moules assemblés et présentent quelques variantes.
Notons quatre modèles proches et conservés principalement dans des collections publiques:
- le premier conservé au Porzellansammlung de Dresde (inv.Nr.43518), illustré dans le catalogue d'exposition Götter, Helden und Grotesken, das Goldene Zeitalter des Majolika, Italie, 2006, p.86, n.36.
- le deuxième conservé au Museum of Fine Art de Boston (inv. 46.839)
- le troisième conservé au Fitzwilliam Museum de Cambridge (inv.48211)
- le quatrième apparu récemment sur le marché de l'art international.
Nous remercions Monsieur Justin Raccanello pour ses aimables précisions concernant les deux derniers modèles.
Ces trois exemples présentent Judith dans une attitude similaire.
Nous pouvons aussi rapprocher le présent modèle de trois autres groupes qui illustrent un tout autre sujet tels:
- l'Abondance, conservé au Museum of Fine Arts de Boston (inv. 46.840)
- la Charité, conservé au musée du Louvre (inv. ML. 123.) et illustré dans le catalogue d'exposition Les Della Robbia, sculptures en terre cuite émaillée de la Renaissance italienne, Paris, 2002, p.131, n.VI.2.
- David tenant la tête de Goliath, conservé au musée de Rouen (inv. 932.), illustré dans le catalogue d'exposition Op. cit., Paris, 2002, p.132, n.VI.3. Ce dernier présente une posture très semblable au groupe qui nous intéresse.
Famille italienne de sculpteurs et céramistes florentins, dont les origines artistiques débutent avec Luca (vers 1400-1482), sculpteur qui travaille avec les plus grands de son époque tels Nanni di Banco ou Lorenzo Ghiberti. Luca met au point, au début du XVème siècle, le procédé de la terracotta invetriata (sculpture en terre cuite émaillée) associant à la pratique de la terre cuite modelée l'utilisation de l'émail acquis de l'art de la majolique. Artiste reconnu et apprécié de ses pairs comme du public, il s'associe avec son neveu Andrea (1435-1525) qui assure la continuité de l'atelier familial en s'entourant de cinq de ses fils dont les plus connus sont Giovanni (1469-1529) et Girolamo (vers 1488-1566). Ce dernier s'installe définitivement en France en 1527, signant ainsi l'arrêt progressif de l'atelier italien. Giovanni se démarque par une accentuation du caractère polychrome de ses oeuvres avec un jaune plus vif et une plus large palette de nuances pour le bleu et le vert.
Pour une étude détaillée de la production de l'atelier des Della Robbia, voir par Jean-René Gaborit, le catalogue d'exposition Les Della Robbia, sculptures en terre cuite émaillée de la Renaissance italienne, Paris, 2002.
Les sources
Le général Holopherne, envoyé par le roi Nabuchodonosor, assiège la ville de Bethulie en Judée, pendant la guerre contre le roi de Perse. Judith, belle et jeune veuve, décide de sauver sa ville et séduit Holopherne lors d'un banquet organisé au camp militaire de ce dernier. Après l'avoir enivré elle le décapite et revient à Bethulie avec la tête de son ennemi. Les soldats qui découvrent leur chef assassiné s'enfuient.
Ce thème biblique (Ancien Testament, Bible de Jérusalem, Livre de Judith, chapitre 13) fut largement représenté à la Renaissance, notamment par Donatello, Botticelli ou Mantegna et l'atelier des Della Robbia en produisit plusieurs versions.
Les comparatifs
Ce groupe représentant Judith et Holopherne fait partie de la "petite sculpture", destinée à orner l'intérieur des demeures aristocratiques et bourgeoises de Florence et plus largement, de la Toscane. Ces sculptures sont composées de plusieurs moules assemblés et présentent quelques variantes.
Notons quatre modèles proches et conservés principalement dans des collections publiques:
- le premier conservé au Porzellansammlung de Dresde (inv.Nr.43518), illustré dans le catalogue d'exposition Götter, Helden und Grotesken, das Goldene Zeitalter des Majolika, Italie, 2006, p.86, n.36.
- le deuxième conservé au Museum of Fine Art de Boston (inv. 46.839)
- le troisième conservé au Fitzwilliam Museum de Cambridge (inv.48211)
- le quatrième apparu récemment sur le marché de l'art international.
Nous remercions Monsieur Justin Raccanello pour ses aimables précisions concernant les deux derniers modèles.
Ces trois exemples présentent Judith dans une attitude similaire.
Nous pouvons aussi rapprocher le présent modèle de trois autres groupes qui illustrent un tout autre sujet tels:
- l'Abondance, conservé au Museum of Fine Arts de Boston (inv. 46.840)
- la Charité, conservé au musée du Louvre (inv. ML. 123.) et illustré dans le catalogue d'exposition Les Della Robbia, sculptures en terre cuite émaillée de la Renaissance italienne, Paris, 2002, p.131, n.VI.2.
- David tenant la tête de Goliath, conservé au musée de Rouen (inv. 932.), illustré dans le catalogue d'exposition Op. cit., Paris, 2002, p.132, n.VI.3. Ce dernier présente une posture très semblable au groupe qui nous intéresse.