Lot Essay
Cette paire de meubles de minéralogie illustre l'engouement pour les marbres et les pierres dures qui renaît avec l'époque néoclassique. Cette vogue s'explique en premier lieu par l'essor du Grand Tour. De nombreux mécènes voyagent en Italie ; ils y achètent ou commandent des objets ou des meubles qui mettent en valeur les marbres et les pierres dures, des plus modestes aux plus exceptionnels - à l'image du Badminton Cabinet-. Joseph Jérôme de Lalande rapporte dans son Voyage d'un français en Italie (publié en 1769) qu'un "marbrier très intelligent nommé Antonio Minelli (...) fait des tables de 170 sortes de marbre, qui ont huit palmes de long sur quatre de large, qui sont bordées de fleur de pêcher, sorte de marbre très agréable à la vue ; elles ne coûtent que 25 sequins. Ce même marbrier a fait une table en pièces rapportées dans le goût des pierres dures de Florence, qui ne vaut que 50 sequins, elle a été faite pour Monsieur Cotel de Grand-Maison, riche et curieux amateur qui récolté les belles choses depuis plusieurs années".
Cet engouement s'explique aussi par la passion pour les cabinets de curiosité et les recensements en tous genres ; on pense en particulier au meuble de minéralogie offert par le roi Gustave III de Suède au prince de Condé en 1774 dans lequel le prince conservait sa collection de minéraux.
Sur la plupart de ces meubles, l'emploi de marbres répond tant à un souhait esthétique qu'à une volonté didactique.
Un des meubles les plus emblématiques de cette vogue pour la minéralogie est indubitablement la table dite de Saxe Teschen qui fut offerte en 1779 au Baron de Breteuil par l'Impératrice d'Autriche Marie-Thérèse. Cette table, oeuvre du joaillier de la cour de Dresde Johann-Christian Neuber, présente un plateau ovale pavé de centaines de pierres dures, de pierres semi-précieuses et de bois pétrifiés.
Signalons à ce sujet l'intéressante citation de Bergeret de Grancourt dans son Voyage d'Italie (publié en 1773-74) : "Nous avons dîné chez Monsieur de Breteuil, ambassadeur de Malte, très amateur et curieux des arts de toute espèce. Il possédait des marbres précieux et pierres qu'il a été porté de rassembler depuis quinze ans".
Citons également le remarquable secrétaire à abattant de Jean-François Leleu décoré de deux cent quarante cinq échantillons de marbre. Ce meuble (vente Christie's, Monaco, 17 juin 2000, n 364) est illustré dans J. Dubarry de Lasalle, Utilisation des marbres, Dourdan, 2005, p. 65.
La vogue pour les meubles de minéralogie et pour les meubles mettant en valeur pierres dures et marbres survit à l'époque Louis XVI et se prolonge tout au long au XIXe siecle, qui voit la création de meubles phares à l'exemple des cabinets Beckford (collection Safra ; vente Sotheby's, New York, 3 novembre 2005, lot 190).
Cet engouement s'explique aussi par la passion pour les cabinets de curiosité et les recensements en tous genres ; on pense en particulier au meuble de minéralogie offert par le roi Gustave III de Suède au prince de Condé en 1774 dans lequel le prince conservait sa collection de minéraux.
Sur la plupart de ces meubles, l'emploi de marbres répond tant à un souhait esthétique qu'à une volonté didactique.
Un des meubles les plus emblématiques de cette vogue pour la minéralogie est indubitablement la table dite de Saxe Teschen qui fut offerte en 1779 au Baron de Breteuil par l'Impératrice d'Autriche Marie-Thérèse. Cette table, oeuvre du joaillier de la cour de Dresde Johann-Christian Neuber, présente un plateau ovale pavé de centaines de pierres dures, de pierres semi-précieuses et de bois pétrifiés.
Signalons à ce sujet l'intéressante citation de Bergeret de Grancourt dans son Voyage d'Italie (publié en 1773-74) : "Nous avons dîné chez Monsieur de Breteuil, ambassadeur de Malte, très amateur et curieux des arts de toute espèce. Il possédait des marbres précieux et pierres qu'il a été porté de rassembler depuis quinze ans".
Citons également le remarquable secrétaire à abattant de Jean-François Leleu décoré de deux cent quarante cinq échantillons de marbre. Ce meuble (vente Christie's, Monaco, 17 juin 2000, n 364) est illustré dans J. Dubarry de Lasalle, Utilisation des marbres, Dourdan, 2005, p. 65.
La vogue pour les meubles de minéralogie et pour les meubles mettant en valeur pierres dures et marbres survit à l'époque Louis XVI et se prolonge tout au long au XIXe siecle, qui voit la création de meubles phares à l'exemple des cabinets Beckford (collection Safra ; vente Sotheby's, New York, 3 novembre 2005, lot 190).