Lot Essay
Peinture 97 x 130 cm, 15 août 1961 marque une étape importante dans la carrière de Pierre Soulages, dont la récente rétrospective à Paris au Centre Georges Pompidou a confirmé la renommée comme l'un des plus grands peintres français de l'après-guerre. En effet, l'année précédente, Soulages avait eu les honneurs d'une première rétrospective internationale itinérante qui avait débuté au Kestner-Gesellschaft de Hanovre, s'était poursuivie au Folkwang Museum d'Essen, puis au Gemeente Museum de La Haye avant de s'installer au Kunsthaus de Zürich en 1961. La reconnaissance de Soulages comme pionnier de la peinture abstraite, renforcée par la publication de l'article de son ami Roger Vailland dans l'Oeil deux mois avant la réalisation de cette oeuvre, ne fit que croître.
Peinture 97 x 130 cm, 15 août 1961 se caractérise par la vivacité des coups de pinceau traçant des barres de noir épais qui traversent la surface en nette contraste avec le rougeoiement du fond. Alors que le contraste entre le clair et le foncé, entre la couleur et le noir, était depuis longtemps un sujet de fascination pour Soulages, ce n'est que récemment qu'il a développé ce qui est aujourd'hui une technique d'expression et d'exploitation de ces contrastes quasi emblématique bien qu'abstraite. La pesanteur des traits noirs tracés au pinceau, et la masse même de l'empâtement, contrastent avec les couleurs vives des braises du fond, créant une interaction complexe qu'accentue la composition soignée et équilibrée du tableau dans son ensemble. Soulages a souvent utilisé d'autres outils comme la spatule pour appliquer la peinture, la rendant plus énergique, plus massive. Perfectionniste dans l'âme, l'artiste allait jusqu'à brûler les toiles qui ne lui donnaient pas entière satisfaction.
A la fin de 1960, Soulages partit à Sète, où il put renaître au contact de la nature qui l'avait si longtemps fasciné. Il a souvent raconté que lorsqu'il était enfant, il avait été captivé par la masse noire des arbres et de leurs branches en hiver lorsqu'ils sont dépourvus de leur feuillage. La rectitude géométrique de la nature fut ce qui alimenta ses premières oeuvres, comme chez Piet Mondrian ; et cette influence est réapparue au premier plan dans les oeuvres que Soulages créa après son départ pour Sète, même celles qu'il peignit dans son atelier parisien. Au milieu de la campagne, sa fascination pour les rythmes visuels et les contrastes de la nature se poursuivit jusque dans son propre jardin, où se dressaient des conifères sombres et des arbres au feuillage léger créant un effet de clair-obscur organique que l'on retrouve dans les formes imbriquées et vigoureuses de Peintures 97 x 130 cm, 15 août 1961.
"Peinture 97x130 cm, 15 août 1961" dates from an important moment in the career of Pierre Soulages, whose recent retrospective at the Centre Georges Pompidou, Paris, has confirmed his reputation as one of the most important of France's post-War painters. Indeed, during the year before this work was created, Soulages had been granted the privilege of his first international retrospective, which travelled from Hanover's Kestner Gesellschaft to the Folkwang Museum, Essen, The Gemeente Museum, The Hague before finally reaching the Kunsthaus, Zurich in 1961. Soulages was being granted increasing recognition as a pioneer of abstract painting, and this was consolidated by the article written by his friend Roger Vailland published in "L'Oeil" only a couple of months before this work was painted.
"Peinture 97x130 cm, 15 août 1961" is characterised by the bold, weighty black bar-like brushstrokes which cross the surface, providing a heavy contrast with the glowing colour behind. Indeed, while the contrast between light and dark, and indeed between colour and black, had long fascinated Soulages, it was only recently that he had developed what is now and almost iconic, though abstract, technique of expressing and exploiting them. The heaviness of the black brushstrokes, and indeed the sheer mass of the impasto, contrast with the colourful embers of the background, creating a complex interplay that is accentuated by the careful, balanced composition of the picture as a whole. Soulages often used other implements such as his palette knife in order to apply the paint, making it more emphatic, more massive. It is an indication of his perfectionism in this that he would burn the canvases with which he was not entirely satisfied.
At the end of 1960, Soulages had moved to Sète, where he had been able te re-emerge himself in the nature that had so long fascinated him. He often referred to the fact that, as a child, he had been fascinated by the dark mass of the trees and their branches in Winter, when they had no leaves. The abrupt geometry of nature was what fuelled his earliest pictures, as was the case with Piet Mondrian; and this influence was able to come to the fore once more in the pictures that Soulages created after moving to Sète. Even those that came from his studio in Paris. In the countryside, his fascination with the visual rhythms and contrasts of Nature extended to his own garden, wich featured dark conifers and trees with light foliage creating and organic "chiaroscuro" effect which is echoed in the intricate, forceful forms of "Peinture 97x130 cm, 15 août 1961".
Peinture 97 x 130 cm, 15 août 1961 se caractérise par la vivacité des coups de pinceau traçant des barres de noir épais qui traversent la surface en nette contraste avec le rougeoiement du fond. Alors que le contraste entre le clair et le foncé, entre la couleur et le noir, était depuis longtemps un sujet de fascination pour Soulages, ce n'est que récemment qu'il a développé ce qui est aujourd'hui une technique d'expression et d'exploitation de ces contrastes quasi emblématique bien qu'abstraite. La pesanteur des traits noirs tracés au pinceau, et la masse même de l'empâtement, contrastent avec les couleurs vives des braises du fond, créant une interaction complexe qu'accentue la composition soignée et équilibrée du tableau dans son ensemble. Soulages a souvent utilisé d'autres outils comme la spatule pour appliquer la peinture, la rendant plus énergique, plus massive. Perfectionniste dans l'âme, l'artiste allait jusqu'à brûler les toiles qui ne lui donnaient pas entière satisfaction.
A la fin de 1960, Soulages partit à Sète, où il put renaître au contact de la nature qui l'avait si longtemps fasciné. Il a souvent raconté que lorsqu'il était enfant, il avait été captivé par la masse noire des arbres et de leurs branches en hiver lorsqu'ils sont dépourvus de leur feuillage. La rectitude géométrique de la nature fut ce qui alimenta ses premières oeuvres, comme chez Piet Mondrian ; et cette influence est réapparue au premier plan dans les oeuvres que Soulages créa après son départ pour Sète, même celles qu'il peignit dans son atelier parisien. Au milieu de la campagne, sa fascination pour les rythmes visuels et les contrastes de la nature se poursuivit jusque dans son propre jardin, où se dressaient des conifères sombres et des arbres au feuillage léger créant un effet de clair-obscur organique que l'on retrouve dans les formes imbriquées et vigoureuses de Peintures 97 x 130 cm, 15 août 1961.
"Peinture 97x130 cm, 15 août 1961" dates from an important moment in the career of Pierre Soulages, whose recent retrospective at the Centre Georges Pompidou, Paris, has confirmed his reputation as one of the most important of France's post-War painters. Indeed, during the year before this work was created, Soulages had been granted the privilege of his first international retrospective, which travelled from Hanover's Kestner Gesellschaft to the Folkwang Museum, Essen, The Gemeente Museum, The Hague before finally reaching the Kunsthaus, Zurich in 1961. Soulages was being granted increasing recognition as a pioneer of abstract painting, and this was consolidated by the article written by his friend Roger Vailland published in "L'Oeil" only a couple of months before this work was painted.
"Peinture 97x130 cm, 15 août 1961" is characterised by the bold, weighty black bar-like brushstrokes which cross the surface, providing a heavy contrast with the glowing colour behind. Indeed, while the contrast between light and dark, and indeed between colour and black, had long fascinated Soulages, it was only recently that he had developed what is now and almost iconic, though abstract, technique of expressing and exploiting them. The heaviness of the black brushstrokes, and indeed the sheer mass of the impasto, contrast with the colourful embers of the background, creating a complex interplay that is accentuated by the careful, balanced composition of the picture as a whole. Soulages often used other implements such as his palette knife in order to apply the paint, making it more emphatic, more massive. It is an indication of his perfectionism in this that he would burn the canvases with which he was not entirely satisfied.
At the end of 1960, Soulages had moved to Sète, where he had been able te re-emerge himself in the nature that had so long fascinated him. He often referred to the fact that, as a child, he had been fascinated by the dark mass of the trees and their branches in Winter, when they had no leaves. The abrupt geometry of nature was what fuelled his earliest pictures, as was the case with Piet Mondrian; and this influence was able to come to the fore once more in the pictures that Soulages created after moving to Sète. Even those that came from his studio in Paris. In the countryside, his fascination with the visual rhythms and contrasts of Nature extended to his own garden, wich featured dark conifers and trees with light foliage creating and organic "chiaroscuro" effect which is echoed in the intricate, forceful forms of "Peinture 97x130 cm, 15 août 1961".