ZAO WOU-KI (NE EN 1921)
COLLECTION PRIVEE, FRANCE
ZAO WOU-KI (NE EN 1921)

22-11-63, Hommage à John F. Kennedy

Details
ZAO WOU-KI (NE EN 1921)
22-11-63, Hommage à John F. Kennedy
signé en chinois et signé 'ZAO' (en bas à droite)
huile sur toile
116 x 81 cm. (45 5/8 x 31 7/8 in.)
Peint en 1963.
Provenance
Galerie de France, Paris
Acquis auprès de celle-ci par le propriétaire actuel en 1978
Literature
J. Leymarie, Zao Wou-Ki, Paris, 1978, No. 320 (illustré p. 288).
Further Details
'22-11-63'; SIGNED LOWER RIGHT; OIL ON CANVAS.

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Eloïse Peyre
Eloïse Peyre

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Lot Essay

L'art de Zao Wou-Ki puise à la fois ses racines dans la grande tradition chinoise de la peinture de paysage et dans l'abstraction occidentale. Les montagnes embrumées, les arbres tortueux accrochés aux falaises, les ravins et les crevasses que l'on observe par exemple chez Kuo Hsi, trouvent avec Zao une expression nouvelle, plus libre puisqu'elle s'est affranchie de la contrainte de la représentation.

Engagé depuis 1953 sur la voie de l'abstraction, Zao s'attelle, au tournant des années 1960, à réduire sa palette à quelques teintes, beiges, jaunes, noires et ocre, appliquant la couleur par touches puissantes et saccadées, épurant ses oeuvres pour mieux en souligner la force, et progressant un peu plus, toile après toile, dans la quête du vide et du silence que l'on retrouve dans les paysages chinois. En ce sens, 22-11-63 Hommage à John F. Kennedy est emblématique de cette période.

Comme toutes ses oeuvres depuis 1959, cet hommage de Zao est d'abord défini par sa date. "Pourquoi donner un titre? Je ne donne plus que la date. Je ne suis pas un poète. Le titre limite. Je ne veux pas guider celui qui la regarde." (Zao Wou-Ki cité dans Gérard de Cortanze, Zao Wou-Ki, Paris, 1998). Le spectateur est donc laissé parfaitement libre d'interpréter l'oeuvre à sa guise. A lui de naviguer entre le visible et l'invisible qui s'expriment sur la toile. A lui d'y voir des cascades, d'y dénicher des fissures et des frottements; d'y trouver des failles d'où surgit une lumière souterraine. La verticalité de la composition accentue le vertige ressenti face à elle, et la succession de touches sombres qui cisaillent la toile de part en part confère à l'oeuvre un mouvement puissant, comme une vibration tellurique qui happe le spectateur et l'entraîne vers des profondeurs inconnues.
Mais 22-11-63 Hommage à John F. Kennedy est peut-être davantage que tout cela. Réalisée le jour de l'assassinat de John Fitzerald Kennedy, l'oeuvre rend hommage à celui qui aura probablement le mieux incarné la fraîcheur, le dynamisme et la liberté des Etats Unis de l'après-guerre. Lorsqu'il exécute cette oeuvre, Zao a déjà effectué plusieurs voyages en Amérique, notamment en 1957 lorsqu'il rend visite à son frère à New York puis traverse le pays en compagnie de Pierre et Colette Soulages. C'est avec eux qu'il découvre l'expressionisme abstrait, mouvement qu'il jugera beaucoup plus frais et spontané que l'art européen de l'époque. Jusqu'en 1965, il retournera presque chaque année à New York.

Dès lors, en rendant hommage à l'Américain John Fitzgerald Kennedy, Zao, Chinois d'origine mais vivant en France depuis la fin des années 1940, exprime l'essence de sa triple identité: ses racines chinoises, son ancrage européen et l'influence des plus récentes découvertes picturales effectuées aux Etats-Unis. Et surtout, il salue en JFK celui qui, comme lui, aura mis toutes ses forces au service de la liberté. Sur la toile, c'est cette énergie qui perdure pour toujours.


Zao Wou-Ki's art draws both on his roots in the great Chinese tradition of landscape painting and on Western abstraction. The misty mountains, the twisting trees clinging to the cliff-face, the ravines and crevasses which can be seen, for instance, in Kuo Hsi, are expressed in a new, freer way by Zao, since they are released from the constraint of representation.

Having begun to explore abstraction in 1953, at the start of the 1960s Zao reduced his palette to a few browns, beiges, yellows, blacks and ochres, applying colour in powerful, staccato strokes, purifying his works to better emphasize their power, and gradually progressing, canvass by canvass, in his quest for the emptiness and silence which can be found in Chinese landscapes. In this respect, 22-11-63 Hommage John F. Kennedy [22-11-63 Tribute to John F. Kennedy] is symbolic of this period.

Like all his works after 1959, this tribute from Zao is primarily defined by its date. "Why give a title? I only give the date. I am not a poet. Titles are restrictive. I don't want to guide the person looking at it." (Zao Wou-Ki quoted in Grard de Cortanze, Zao Wou-Ki, Paris, 1998). The spectator is therefore completely free to interpret the work however he wishes. It is up to him to navigate between the visible and the invisible expressed on the canvass. Up to him to see waterfalls, to unearth the fissures and friction, to find the fault lines revealing a burst of subterranean light. The verticality of the composition accentuates the vertigo it inspires and the series of dark strokes which cut right across the canvass give the work powerful movement, like an earth tremor seizing the spectator and dragging him down to unknown depths.


But 22-11-63 Hommage John F. Kennedy may be more than this. Produced on the day of JFK's assasination, the work pays tribute to the person who probably best imbodied the freshness, dynamism and freedom of post-war America. When he produced this work, Zao has already travelled to the United States several times, particularly in 1957 when he visited his brother in New York before crossing the country with Pierre and Colette Soulages. It was with them that he discovered abstract expressionism, a movement he deemed to be much fresher and more spontaneous than the European art of the period. He would return almost every year to New York up until 1965.

In this tribute to the American John Fitzgerald Kennedy, Zao, who was originally Chinese but had lived in France since the end of the 1940s, expresses the essence of his triple identity: his Chinese roots, his base in Europe and the influence of the latest pictorial discoveries made in the United States. And, above all, he hails in JFK a person who, like him, had done all in his power to promote freedom. It is this energy which will forever shine through the canvass.

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