PIERRE SOULAGES (NE EN 1919)
PIERRE SOULAGES (NE EN 1919)

Peinture 130 x 81 cm, 12 avril 1989

Details
PIERRE SOULAGES (NE EN 1919)
Peinture 130 x 81 cm, 12 avril 1989
signé et daté 'SOULAGES 12 AV. 1989' (au dos)
huile sur toile
130 x 81 cm. (51¼ x 31 7/8 in.)
Peint en 1989.
Provenance
Galerie Fandos, Valence
Galerie Protée, Paris
Collection privée, Paris
Literature
P. Encrevé, Soulages, L'oeuvre complet, Peintures, III. 1979-1997, Paris, 1998, No. 1013 (illustré p. 216)
Exhibited
Valence, Galerie Fandos, Pierre Soulages, décembre 1989 (illustré au catalogue d'exposition).
Paris, Galerie Lansberg, Rétrospective Soulages, octobre-décembre 2009 (illustré en couleurs au catalogue d'exposition p. 55).
Further Details
'PEINTURE 130 x 81 CM, 12 AVRIL 1989'; SIGNED AND DATED ON THE REVERSE; OIL ON CANVAS.

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Eloïse Peyre
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Lot Essay

Un certificat d'authenticité de l'artiste sera remis à l'acquéreur.

Réalisé en 1989, Peinture 130 x 81 cm, 12 avril 1989 est l'un des célèbres tableaux "outrenoir" de Pierre Soulages. C'est le terme qu'il a inventé en 1990 pour les tableaux saturés de noir qu'il créait depuis 1979. Il se situait clairement dans le prolongement de l'exploration des formes rythmiques et des coups de brosse noirs qui dominaient son oeuvre dés l'aprés-guerre, mais leur noirceur totale marquait également un nouveau départ. Soulages se souvient qu'ils sont nés à partir d'un tableau qu'il avait essayé d'abandonner en 1979 ; en y revenant plus tard, il réalisa que le noir appliqué sur la toile reflétait la lumière, et dans ses tableaux suivants il explora la notion d'espace et l'éclat vibrant de la surface visqueuse d'oeuvres telle que Peinture 130 x 81 cm, 12 avril 1989. Toute la surface du tableau est balayée et ponctuée par une texture faite de diagonales noires huileuses et lisses ; l'espace semble presque cadré dans les sillons entre ces andains de peinture, et crée une gamme d'effets de lumière reflétée, le spectateur devient partie intégrante du tableau, conformément au principe de Soulages selon lequel l'experience du tableau doit se faire à travers la présence en tant qu'objet, à travers la présence implicite du peintre et à travers la présence de l'observateur. Ici, la présence de Soulages est puissament évoquée par la surface de peinture travaillée à l'extrême, le spectateur est présent dans les jeux changeants de lumière et de reflets, et le tableau lui-même est un monolithe imposant.

Dans Peinture 130 x 81 cm, 12 avril 1989, les jeux de lumière sont encore intensifiés par les lueurs d'orange qui affleurent comme des flammes au dos de certaines stries noires. Soulages a raconté que lorsqu'il était plus jeune, il utilisait du noir pour souligner par contraste le blanc des paysages enneigés de ses tableaux. Ici, c'est le contraire : ces éclats de couleur vive rendent le noir d'autant plus imposant. Dans le même temps, il accentue la totalité que le noir incarne, et qui est l'une des raisons pour lesquelles Soulages a initulé ces tableaux "outrenoir". Car à travers cette utilisation intense du noir, Soulages révèle qu'il n'est pas d'absence de couleur, mais plutôt présence de toutes les couleurs du spectre. Paradoxalement, c'est donc dans ses tableaux noirs que Soulages a démontré qu'il est en fait un coloriste et un peintre de la lumière.


Painted in 1989, Peinture 130 x 81 cm., 12 avril 1989 is one of Pierre Soulages' celebrated outrenoir pictures. This was a term that he coined in 1990 for the paintings saturated in black that he had created since 1979. While these paintings marked a clear continuation of the exploration of the black brushstrokes and rhythmic forms that had dominated his work since the post-war period, they also marked a new departure in the totality of their blackness. Soulages himself recalls that they were the result of a painting which he intended to abandon in 1979; coming back to it later, he realised that the black on the canvas reflected light, and in his subsequent paintings explored the sense of space and the shimmering glow that emanates from the viscous surface of pictures such as Peinture 130 x 81 cm., 12 avril 1989. In this painting, Soulages has created a textured surface with sweeping diagonals of smooth, oily black punctuating its entirety; between these swathes of paint are areas which seem almost combed in their corrugation, creating a range of flickering light effects that vary with the movements of the viewer. Indeed, in the reflected light, the viewer becomes an integral part of the picture, recalling Soulages' own dictum that the painting should be experienced through its presence as an object, through the implied presence of the painter and through the presence of the observer. Here, the presence of Soulages himself is strongly evoked in the highly-worked paint surface, the viewer is present in the shifting play of light and reflection, and the painting itself is an imposing monolith.

In Peinture 130 x 81 cm., 12 avril 1989, the play of light is made all the more intense by the glimpses of orange which lick like flames around the back of some of the black brushstrokes. Soulages has recalled that when he was younger, he would create pictures in which he used black to make the white of the snow-covered landscapes he was making all the more intense. Here, the opposite is true: the teasing flashes of colour make the black all the more imposing. At the same time, they emphasise the totality that black embodies and which is one of the reasons why Soulages has named these paintings outrenoir. Because through his intense use of black, Soulages reveals that this is not the absence of colour, but instead the presence of all the colours of the spectrum. Thus, paradoxically, it is in his black paintings that Soulages has revealed to what extent he is in fact a colourist and a painter of light.

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