Jacques Adnet (1900-1984) pour la Compagnie des Arts Français
LE LUMINAIRE ET LA MODERNITÉ L'avènement de l'éclairage électrique inventé par Thomas Edison dans les années 1870, coïncide avec la naissance de l'Art Nouveau - école romantique et naturaliste qui célèbre la production artisanale en réaction l'industrie et la production de masse. Ainsi les formes organiques des premiers luminaires créés par Majorelle, Guimard et Gallé au tournant du siècle, cherchent dissimuler l'électricité dans des réalisations qui reproduisent la Nature. Mais le progrès technologique est lancé, symbolisé par la Tour Eiffel illuminée de milliers d'ampoules électriques lors de l'Exposition Universelle de 1900 Paris. Démonstration impressionnante et inaugurale d'un nouveau monde où le métal, l'industrie, l'électricité et les énergies nouvelles s'imposent. Au milieu des années 20, l'exploration des propriétés de l'éclairage électrique sera au coeur de l'architecture moderne et des aménagements intérieurs. Inspirés par les expérimentations rationnelles du Bauhaus, les créateurs et industriels avant-gardistes français vont s'attacher célébrer la lumière électrique. Les nouvelles formes seront modernes et architecturales, mises en valeur par l'utilisation de matériaux innovants qui réfléchissent la lumière comme l'aluminium, le métal chromé et le verre. Tandis que les lustres et lampes de table en acier nickelé de nombreux créateurs, tels Jacques Adnet ou René Herbst, sont des constructions architecturales qui mettent en valeur la modernité éclatante de l'ampoule électrique, d'autres s'attachent explorer les qualités d'une lumière ambiante diffuse. Parmi ces derniers citons les lampes sculpturales d'inspiration cubiste de Jacques Le Chevallier et de Pierre Chareau, ou encore, la somptueuse lampe de table de Louis Sognot en acier nickelé et tubes de verre. Ces formes aux lignes très construites - l'image de nombreuses lampes produites par la Maison Desny, évocatrices d'un gratte-ciel ou d'un composant de machine électro-mécanique - sont représentatives de la pure esthétique industrielle qui ne tardera pas dominer. Dès 1930 matériaux et technologies ne seront plus qu'une partie de cette vague d'influences - incluant présent le cinéma populaire et la photographie - qui permettront la société de mieux comprendre quel usage peut être fait de la lumière. Le chef d'oeuvre de Fritz Lang 'Métropolis', réalisé en 1926, inaugure un environnement moderne et stylisé, caractérisé par un éclairage expressionniste. Les films cinématographiques, produits par les studios hollywoodiens une cadence presque hebdomadaire, racontent des histoires qui mettent la Modernité la portée de tous. L'avant-garde artistique reconnat l'importance du cinéma. Tandis que Pierre Chareau et Robert Mallet-Stevens participent la création de décors de films, les rayographes de Man Ray, qui illustrent souvent des emblèmes de l'électricité, sont exposés aux cotés des oeuvres des membres de l'UAM. C'est l'exploitation de la lumière, symbolisée par l'ampoule incandescente - dont la production de masse est envisageable partir de 1927 - qui stimulera la créativité des artistes, architectes, décorateurs et artisans, révolutionnant ainsi la perception que fait la société de son environnement. LIGHTING AND MODERNISM First developed in the 1870s by Thomas Edison, the harnessing of electric light was to coincide with Art Nouveau - the romantic, naturalistic and craft-based movement that offered a reaction to industry and mass-production. As a consequence, the earliest electric lighting designed by Majorelle, Guimard, and Gallé around the turn of the century, were stylised organic forms that sought to disguise electricity within frameworks that replicated Nature. Technological progress, however, was unstoppable - at the Exposition Universelle of Paris,1900, the Eiffel Tower was illuminated with thousands of electric lights - and through this dramatic statement, a new world, one of metal, industry, electricity and progressive power, was to be inaugurated. By the mid-1920s the exploration of the properties of electric light was at the forefront of modern architecture and design. Motivated by rational experimentation at the Bauhaus, progressive French designers and manufacturers chose to celebrate electric light. The new forms were modern,architectural, and enhanced by the availability of reflective new materials such as aluminium, chrome-plating, and glass. Whilst many designers, such as Jacques Adnet's or René Herbst's nickel-plated steel chandeliers and table lamps, werearchitectural structures that emphasized the brilliant modernity of the exposed light-bulb, other designs sought to explore the ambient, diffused properties of light. Amongst the latter may be included the sculptural, Cubist-inspired lamps by Jacques Le Chevallier and Pierre Chareau, or the magnificent 1930 nickel-plated steel and glass rod table lamp by Louis Sognot. Boldly architectural, and - like many of the lamps produced by Desny - reminiscent of a skyscraper or anelectro-mechanical machine component, these forms are representative of the pure machine aesthetic that soon began to dominate. By 1930 materials and technology were just part of a wave of influences, which now included popular cinema and photography, which had begun to enhance society's perception of how light may be used. Fritz Lang's 1926 masterpiece, 'Metropolis' introduced a stylised, modern environment defined by expressionistic lighting, whilst the cinematic features produced on an almost weekly basis by the Hollywood studios offered a theatrical fantasy that brought Modernism to the masses. The artistic avant-garde recognized the importance of cinema, including Pierre Chareau, and Robert Mallet-Stevens, both of whom participated on the design of cinema sets, whilst the 'Rayographs' of Man Ray, which often featured emblems of electricity, were exhibited alongside works by the members of the UAM. Perfected for mass-production by 1927, it was the incandescent light bulb - the harnessing of light - that enabled the celebration of modernity amongst the creative minds of architects, designers, artists and craftsmen, and in so doing to revolutionise society's interpretation of its environment.
Jacques Adnet (1900-1984) pour la Compagnie des Arts Français

LAMPE À POSER, VERS 1928

Details
Jacques Adnet (1900-1984) pour la Compagnie des Arts Français
Lampe à poser, vers 1928
En métal tubulaire argenté, formée de deux carrés superposés et reliés angle à angle, le carré supérieur muni de quatre néons et doublé d'un cadre tubulaire en léger décroché, la base rectangulaire en ébène massif
Hauteur : 56,6 cm. (22¾ in.)
Provenance
Collection privée, Paris ;
Galerie Doria, Paris.
Further Details
A silvered tubular metal table lamp, formed as two conjoined squares, fitted with tube lights, on ebony platform, by Jacques Adnet for the Compagnie des Arts Français, circa 1928

To date, this is the only example of this design recorded.

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Lot Essay

Cf. : René Prou, Intérieurs au Salon des Artistes Décorateurs, éditions Charles Moreau, Paris, 1928, pl. 44 pour une vue in situ dans la chambre à coucher Jacques Adnet pour la Compagnie des Arts Français ;
C. Geoffrey Holme et Shirley B. Wainwright, Lighting, dans The Decorative Art yearbook, The Studio, Londres, 1929, p. 133 pour la photographie sus-citée et p. 184, n. 7 ;
René Chavance, Les appareils d'éclairage, dans Mobilier et Décoration, tome I, janvier-juin 1929, éditions Edmond Honoré, Sèvres, p. 61 ;
Jean Prouvé, Le métal, dans L'Art International d'Aujourd'hui, éditions Charles Moreau, Paris, 1929, pl. 23 ;
Alain-René Hardy, Gaëlle Millet, Jacques Adnet, l'Amateur éditions, Paris, 2009, p. 68

La lampe présentée ici est le seul exemplaire de ce modèle répertorié à ce jour.

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