Lot Essay
La genèse du paravent 'Briques' nous est bien connue. Dans le cadre du réaménagement de l'appartement de Mme Mathieu-Lévy, Eileen Gray tapisse les murs de l'entrée de petits panneaux plats rectangulaires laqués, organisés comme une paroi de briques, qui se détachent du mur à un point donné pour former des écrans articulés. Ce schéma est finalisé en 1922 ; l'année suivante Eileen Gray expose au Salon des Artistes Décorateurs une 'Chambre boudoir pour Monte Carlo', où elle présente une paire de paravents 'Briques' de couleur blanche.
Par la suite Eileen Gray réalisera un certain nombre de paravents 'Briques' en laque noire, expérimentant différentes tailles et proportions. Six paravents 'Briques' en laque noire sont parfaitement documentés comme étant bien ses créations. Ils sont répertoriés comme suit :
- L'un partie du stock de la galerie Jean Désert, acquis par Jean Badovici, aujourd'hui propriété de la galerie DeLorenzo, New York.
- L'un acquis par Robert Walker auprès d'Eileen Gray en 1970, aujourd'hui dans une collection privée.
- L'un acquis par Mr Charles Handley-Read auprès d'Eileen Gray en 1970 ou 1971, aujourd'hui partie des collections du Victoria & Abert Museum, Londres.
- L'un acquis auprès d'Eileen Gray en 1972, aujourd'hui toujours dans la même collection privée.
- L'un acquis auprès de la succession Eileen Gray en 1978 par le MoMA, New York.
- Le paravent présenté ici, toujours propriété de l'artiste à sa mort et qui sera inclus dans la vente aux enchères de la succession Eileen Gray en 1980.
Ces paravents présentent des variantes dans la taille des 'briques' et leur dessin -- soit simples panneaux lisses et plans, soit doublés d'un autre rectangle plus petit centré en relief sur leur surface --, de même que dans l'organisation du nombre de leurs rangées verticales et horizontales. Notre paravent en est certainement la version la plus aboutie. La plus petite taille des 'briques' qui le composent contribue à sa légèreté visuelle. Notons aussi que sa configuration générale -- neuf rangées verticales et quatre rangées horizontales -- permet l'utilisation d'une 'brique' entière à chaque angle, conférant au dessin d'ensemble une véritable logique et une réelle symétrie.
La datation des six paravents sus-mentionnés demeure incertaine. Seul celui ayant appartenu à Jean Badovici peut être identifié de façon précise sur des photographies datant des années 1920. Les archives restantes, malheureusement incomplètes, font apparatre que Eileen Gray continuera à fabriquer, recomposera ou re-laquera ces paravents jusqu'aux dernières années de sa vie. Notre exemplaire, déjà particulier du fait de ses proportions parfaites, bénéficie par ailleurs d'une provenance idéale, puisqu'il faisait partie de l'univers même d'Eileen Gray : il faisait face à l'un des paravents 'Briques' blancs exposés en 1923, dans l'appartement de l'artiste, rue Bonaparte, comme dans un jeu de miroir.
'L'une des création de [Eileen] Gray les plus saisissantes et les plus élégantes qui fait fonction de mur amovible délimitant l'espace, mais apparait aussi comme une sculpture composée de pleins et de vides, marquée par l'influence du Cubisme".
--Extrait du texte de présentation pour le paravent 'Briques', MomA, New York.
Par la suite Eileen Gray réalisera un certain nombre de paravents 'Briques' en laque noire, expérimentant différentes tailles et proportions. Six paravents 'Briques' en laque noire sont parfaitement documentés comme étant bien ses créations. Ils sont répertoriés comme suit :
- L'un partie du stock de la galerie Jean Désert, acquis par Jean Badovici, aujourd'hui propriété de la galerie DeLorenzo, New York.
- L'un acquis par Robert Walker auprès d'Eileen Gray en 1970, aujourd'hui dans une collection privée.
- L'un acquis par Mr Charles Handley-Read auprès d'Eileen Gray en 1970 ou 1971, aujourd'hui partie des collections du Victoria & Abert Museum, Londres.
- L'un acquis auprès d'Eileen Gray en 1972, aujourd'hui toujours dans la même collection privée.
- L'un acquis auprès de la succession Eileen Gray en 1978 par le MoMA, New York.
- Le paravent présenté ici, toujours propriété de l'artiste à sa mort et qui sera inclus dans la vente aux enchères de la succession Eileen Gray en 1980.
Ces paravents présentent des variantes dans la taille des 'briques' et leur dessin -- soit simples panneaux lisses et plans, soit doublés d'un autre rectangle plus petit centré en relief sur leur surface --, de même que dans l'organisation du nombre de leurs rangées verticales et horizontales. Notre paravent en est certainement la version la plus aboutie. La plus petite taille des 'briques' qui le composent contribue à sa légèreté visuelle. Notons aussi que sa configuration générale -- neuf rangées verticales et quatre rangées horizontales -- permet l'utilisation d'une 'brique' entière à chaque angle, conférant au dessin d'ensemble une véritable logique et une réelle symétrie.
La datation des six paravents sus-mentionnés demeure incertaine. Seul celui ayant appartenu à Jean Badovici peut être identifié de façon précise sur des photographies datant des années 1920. Les archives restantes, malheureusement incomplètes, font apparatre que Eileen Gray continuera à fabriquer, recomposera ou re-laquera ces paravents jusqu'aux dernières années de sa vie. Notre exemplaire, déjà particulier du fait de ses proportions parfaites, bénéficie par ailleurs d'une provenance idéale, puisqu'il faisait partie de l'univers même d'Eileen Gray : il faisait face à l'un des paravents 'Briques' blancs exposés en 1923, dans l'appartement de l'artiste, rue Bonaparte, comme dans un jeu de miroir.
'L'une des création de [Eileen] Gray les plus saisissantes et les plus élégantes qui fait fonction de mur amovible délimitant l'espace, mais apparait aussi comme une sculpture composée de pleins et de vides, marquée par l'influence du Cubisme".
--Extrait du texte de présentation pour le paravent 'Briques', MomA, New York.