Lot Essay
La composition hautement colorée du tableau Ultra-violet démontre l'étonnante maturité du style de peinture qui a dominé les oeuvres de Jean-Michel Basquiat à partir de cette période importante. A ce stade de sa carrière, Basquiat commence à s'intéresser presque exclusivement à la surface peinte, et les spectaculaires blocs picturaux de couleur vive de cette oeuvre reflètent son approche inédite et saisissante de la peinture. Contrairement à ses premières oeuvres, où la surface restait majoritairement vierge de représentation picturale, quasiment toute la toile est ici recouverte d'une palette de couleurs riches et intenses. Des bleu marine aux nuances électriques bleu saphir accompagnés de rouges vifs et profonds, Ultra-violet démontre à quel point ce sens très développé de la couleur est un puissant vecteur de l'expression artistique de Basquiat. Les blocs colorés servent à nier la surface physique de la peinture, propulsent chaque élément au premier plan du tableau et témoignent du retour de l'artiste aux techniques de composition traditionnelles.
La tête qui domine le centre de la composition revient en leitmo tiv dans certaines des meilleures oeuvres de Basquiat. Considérée comme une sorte d'autoportrait, cette grosse tête possède un oeil proéminent dont le regard pénétrant fixe un objet situé hors cadre. Cet oeil symbolise la vision incroyablement perspicace que Basquiat se fait du monde. Ayant grandi à New York dans les années 70 et 80, il tirait son inspiration de la cacophonie de stimuli visuels composant l'expérience urbaine moderne. Cette litanie de références culturelles issues des mondes de la musique, de la télévision, du dessin animé, du cinéma, de l'art, de la culture urbaine, de l'histoire des Noirs et du graffiti constituait pour Basquiat une inépuisable source d'inspiration visuelle. L'oeil aiguisé de l'artiste a réussi à la transformer en cette riche tapisserie iconographique qu'est devenue son oeuvre. Dans un sens, tout comme la lumière ultraviolette nous permet de voir des choses invisibles en temps normal, la vision unique de Basquiat nous permet de réévaluer l'environnement urbain de façon entièrement inédite.
Basquiat est né à Brooklyn en 1960 d'un père haïtien et d'une mère d'origine portoricaine New Yorkaise. Cette dernière a instillé le sens de la créativité chez son fils dès son plus jeune âge. En effet, Basquiat a déclaré que Matilde, sa mère, lui a appris à dessiner et lui a fait découvrir les collections du Brooklyn Museum, du Museum of Modern Art et du Metropolitan Museum of Art: "Je dirais que ma mère m'a offert l'essentiel. Mon art vient d'elle." (J.-M. Basquiat, cité dans S. Hager, Art After Midnight: The East Village Scene, New York, 1986, p. 39).
Presque toujours autobiographique d'une manière ou d'une autre, la peinture de Basquiat est pénétrée par l'idée que l'artiste se parlait à lui-même. Il y exorcisait ses démons, dévoilait des vérités dérangeantes et essayait de s'expliquer le fonctionnement du monde-une recherche de plus en plus prononcée à cette époque. Peint de couleurs vives sur un fond de couches picturales et d'angles architectoniques audacieux, ce portrait spectaculaire et emblématique révèle des présences à la fois puissantes et agressives dont les postures impressionnantes et les traits torturés expriment les propres peurs et angoisses de l'artiste. Interrogé sur sa méthode de construction picturale, Basquiat l'a confirmé: "Je ne pense pas à l'art quand je travaille. J'essaie de penser à la vie." (J.-M. Basquiat, cité in Basquiat, catalogue de l'exposition, Trieste, Museo Revoltella, 1999, p. 67).
La tête qui domine le centre de la composition revient en leitmo tiv dans certaines des meilleures oeuvres de Basquiat. Considérée comme une sorte d'autoportrait, cette grosse tête possède un oeil proéminent dont le regard pénétrant fixe un objet situé hors cadre. Cet oeil symbolise la vision incroyablement perspicace que Basquiat se fait du monde. Ayant grandi à New York dans les années 70 et 80, il tirait son inspiration de la cacophonie de stimuli visuels composant l'expérience urbaine moderne. Cette litanie de références culturelles issues des mondes de la musique, de la télévision, du dessin animé, du cinéma, de l'art, de la culture urbaine, de l'histoire des Noirs et du graffiti constituait pour Basquiat une inépuisable source d'inspiration visuelle. L'oeil aiguisé de l'artiste a réussi à la transformer en cette riche tapisserie iconographique qu'est devenue son oeuvre. Dans un sens, tout comme la lumière ultraviolette nous permet de voir des choses invisibles en temps normal, la vision unique de Basquiat nous permet de réévaluer l'environnement urbain de façon entièrement inédite.
Basquiat est né à Brooklyn en 1960 d'un père haïtien et d'une mère d'origine portoricaine New Yorkaise. Cette dernière a instillé le sens de la créativité chez son fils dès son plus jeune âge. En effet, Basquiat a déclaré que Matilde, sa mère, lui a appris à dessiner et lui a fait découvrir les collections du Brooklyn Museum, du Museum of Modern Art et du Metropolitan Museum of Art: "Je dirais que ma mère m'a offert l'essentiel. Mon art vient d'elle." (J.-M. Basquiat, cité dans S. Hager, Art After Midnight: The East Village Scene, New York, 1986, p. 39).
Presque toujours autobiographique d'une manière ou d'une autre, la peinture de Basquiat est pénétrée par l'idée que l'artiste se parlait à lui-même. Il y exorcisait ses démons, dévoilait des vérités dérangeantes et essayait de s'expliquer le fonctionnement du monde-une recherche de plus en plus prononcée à cette époque. Peint de couleurs vives sur un fond de couches picturales et d'angles architectoniques audacieux, ce portrait spectaculaire et emblématique révèle des présences à la fois puissantes et agressives dont les postures impressionnantes et les traits torturés expriment les propres peurs et angoisses de l'artiste. Interrogé sur sa méthode de construction picturale, Basquiat l'a confirmé: "Je ne pense pas à l'art quand je travaille. J'essaie de penser à la vie." (J.-M. Basquiat, cité in Basquiat, catalogue de l'exposition, Trieste, Museo Revoltella, 1999, p. 67).