Lot Essay
Au cours de la dernière décennie de sa vie, Josef Sima réalise la série des Paysages mentaux. Il signe des peintures dont le style et la composition atteignent une plénitude et une profondeur spirituelle intense. A l'inverse de ses oeuvres de jeunesse dont les thématiques sont le plus souvent sociétales ou mythologiques, les Paysages mentaux laissent place à une réfléxion intérieure et lyrique, détachée de l'actualité éphémère, tendant vers l'abstraction. Luminosité des couleurs, dépouillement des compositions où s'imiscent géologie et géormétrie, Josef Sima puise son inspiration dans l'inconscient. Au coeur de sa démarche artistique figure le monde sensoriel et la posésie, notamment celle de Gérard de Nerval ou de son ami Roger Gilbert Lecomte.
Dans Paysage bleu gris horizontal, le bleu vibrant domine. Ici, il n'existe pas de distinguo entre ciel et terre, entrainant ainsi une sensation de vertige. L'horizon n'est que suggéré par une bande ocre évanescente. Quelques halos subtils procurent une impression d'éblouissement dans un 'continuum de lumière'. Souvenir d'une baignade dans l'Upa de sa Tchécoslovaquie natale, synesthésie sensorielle et aérienne, Josef Sima offre à qui contemple ce tableau, un paysage de l'esprit. Selon toute vraisemblance, l'artiste revendique durant cette période son affiliation à Cézanne. Dans un entretien avec Joachim Gasquet, Cézanne décrit sa démarche créatrice: 'Je commence à me séparer du paysage, à le voir. Je m'engage avec cette première esquisse, ces lignes géologiques [...] Une tendre émotion me prend. Des racines de cette émotion montent la sève, les couleurs [...]. Il n'y a plus que des couleurs; et en elles de la clarté, l'être qui les pense, cette montée de la terre vers le soleil, cette exhalaison des profondeurs vers l'amour. Le génie serait d'immobiliser cette ascention dans une minute d'équilibre, en suggérant quand même son élan.' (M. Lamak, Conversations avec Cézanne, Prague, 1968, p. 30). Se confiant à Mondrian, Joseph Sima évoque lui aussi cette quête d'absolu: 'Ce point de l'esprit où la vie et la mort, le réel et l'imaginaire, le passé et le futur, le communicable et l'incommunicable, le haut et le bas, cessent d'être perçus contradictoirement.' (F. Smejkal, Sima, Paris, 1992, p. 324).
Dans Paysage bleu gris horizontal, le bleu vibrant domine. Ici, il n'existe pas de distinguo entre ciel et terre, entrainant ainsi une sensation de vertige. L'horizon n'est que suggéré par une bande ocre évanescente. Quelques halos subtils procurent une impression d'éblouissement dans un 'continuum de lumière'. Souvenir d'une baignade dans l'Upa de sa Tchécoslovaquie natale, synesthésie sensorielle et aérienne, Josef Sima offre à qui contemple ce tableau, un paysage de l'esprit. Selon toute vraisemblance, l'artiste revendique durant cette période son affiliation à Cézanne. Dans un entretien avec Joachim Gasquet, Cézanne décrit sa démarche créatrice: 'Je commence à me séparer du paysage, à le voir. Je m'engage avec cette première esquisse, ces lignes géologiques [...] Une tendre émotion me prend. Des racines de cette émotion montent la sève, les couleurs [...]. Il n'y a plus que des couleurs; et en elles de la clarté, l'être qui les pense, cette montée de la terre vers le soleil, cette exhalaison des profondeurs vers l'amour. Le génie serait d'immobiliser cette ascention dans une minute d'équilibre, en suggérant quand même son élan.' (M. Lamak, Conversations avec Cézanne, Prague, 1968, p. 30). Se confiant à Mondrian, Joseph Sima évoque lui aussi cette quête d'absolu: 'Ce point de l'esprit où la vie et la mort, le réel et l'imaginaire, le passé et le futur, le communicable et l'incommunicable, le haut et le bas, cessent d'être perçus contradictoirement.' (F. Smejkal, Sima, Paris, 1992, p. 324).