YVES KLEIN (1928-1962)
YVES KLEIN (1928-1962)

SE 246

Details
YVES KLEIN (1928-1962)
SE 246
pigment pur et résine synthétique, éponge naturelle
12 x 19.5 x 9 cm. (4¾ x 7 5/8 x 3½ in.)
Réalisé vers 1959.
Provenance
Collection Pierre Restany, Paris
Acquis directement auprès de celle-ci par le propriétaire actuel
Further Details
'SE 246'; DRY PIGMENT AND SYNTHETIC RESIN, NATURAL SPONGE.

Brought to you by

Eloïse Peyre
Eloïse Peyre

Lot Essay

Un certificat d'authenticité des Archives Yves Klein sera remis à l'acquéreur.



'En travaillant à mes tableaux dans mon atelier j'utilisais parfois une éponge. Elle devenait bleue très vite évidemment! Un jour, je me suis aperçu de la beauté du Bleu dans l'éponge, de cette extraordinaire faculté de l'éponge de s'imprégner de quoi que ce soit - en l'occurrence du Bleu!'
Yves Klein

Expérimentant de nouveaux supports pour étendre le champ du bleu monochrome qui a contaminé toutes ses toiles, Yves Klein réalise en 1957 ses premiers prototypes de sculptures-éponges qui sont montrés alors chez Colette Allendy. Cependant, ce n'est véritablement qu'en juin 1959 que l'artiste expose pour la première fois son nouveau travail autour de l'éponge, lors de Bas-reliefs dans une forêt d'éponges à la Galerie Iris Clert, mettant en avant cette matière aujourd'hui indissociable de son oeuvre.

Emblématique de cette conquête d'une nouvelle dimension de la couleur, SE 246 a appartenu à Pierre Restany. Dès leur rencontre en 1955, lors de la première exposition de Klein au Club des Solitaires, les deux hommes se comprennent instantanément. En effet, leur relation est fondée sur une profonde complicité et s'appuie sur une conception commune de l'art. Comme Restany l'a raconté: '[Klein] avait créé d'emblée le contact intuitif et direct qui devait constituer la règle d'or de nos rapports: une transmission de pensée à deux voix.' (cité in Yves Klein, catalogue d'exposition, Paris, Musée National d'Art Moderne - Centre Pompidou, mars-avril 1983, p. 260). Ce dialogue entre l'artiste et le critique permet une inspiration mutuelle sans commune mesure et une interaction tout au long de la carrière de Klein, Restany soutenant l'artiste à chaque nouvelle étape de son oeuvre comme ce fut le cas avec les sculptures-éponges.

Yves Klein conçoit l'éponge comme une matière première, un instrument qui devient, en se chargeant de la couleur bleue, une oeuvre en soi. L'éponge incarne pour l'artiste le spectateur des monochromes, qui se serait entièrement imprégné de la couleur. A l'image de SE 246, l'éponge se pose comme le renouvellement de la quête de plénitude propre à Klein, conférant un corps à cette recherche dont la réponse avait été apportée jusqu'ici par la présence insaisissable des monochromes. Absorbant la sensibilité du spectateur face à la couleur et à la matière, ces sculptures agissent comme des amplificateurs qui trouvent alors leur réalisation par cette présence intense dans l'espace. Comme l'a analysé Nicolas Charlet: 'L'éponge, objet et phénomène d'imprégnation, est à l'image de l'homme. La matière à l'état brut - pigment, corps humain ou éponge naturelle - prend vie à hauteur de sa capacité d'imprégnation. La sensibilité est le fluide de l'homme-éponge.' (in N. Charlet, Yves Klein, Paris, 2000, p. 138).

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