Lot Essay
'Influencée par le surréalisme d'André Breton et par le courant féministe de la fin des années 1960, Annette Messager s'inscrit dans le courant dit des mythologies individuelles qui marque un regain d'intérêt pour l'autobiographie et la narration'. (Sylvie Dumas)
Dans son travail, elle explore parallèlement l'ambivalence de l'enfance, le rapport magique au monde, le fantasme et le fantastique tout en conservant une proximité avec l'art populaire. Par l'utilisation de pratiques modestes proches de l'art brut, des arts premiers (l'objet talisman), de l'artisanat, voire de l'art de vivre (les tâches quotidiennes) ou des productions de l'enfance (la pratique récurrente du jeu), elle cherche à savoir à partir de quel moment une création appartient au domaine de l'art.
Toute l'oeuvre d'Annette Messager est une succession d'histoires qu'elle compose par l'art de l'assemblage. Elle choisit dans son univers quotidien des éléments qui souvent appartiennent au registre de l'intime pour illustrer l'invisible frontière entre conscient et l'inconscient, la raison et la déraison, le grotesque, l'humour noir et la sensibilité.
Les années 1990 correspondent à une période de constitution de personnages sculpturaux qui feront écho au travail sur les peluches entrepris vers 1988 avec Mes petites effigies et se poursuivra dans ses créations futures. Les Piques (1991) s'inscrivent dans cette nouvelle approche plastique et introduisent un côté plus sombre et plus violent dans son oeuvre.
Faisant référence à la Révolution française dont le bicentenaire a été fêté en 1989, Annette Messager choisit de montrer un aspect plus noir de cet évènement: la terreur et les atrocités de la nature humaine. Les corps hybrides et monstrueux faits de tissu comprimé crééent autant d'individualités qui, une fois assemblées, représentent la masse anonyme et contestataire. Une danse macabre qui prend une dimension civile bien au-delà des oeuvres plus domestiques sur lesquelles Annette Messager travaillait jusqu'à présent et qui semble répondre à un malaise général de la société des années 1990.
Echo de l'enfance et des jeux dangereux, ces piques posés contre le mur font aussi penser à des tiges de marionnettes entassées dans les coulisses après une représentation, des figures de carnaval grimaçantes qui permettent d'exorciser le quotidien.
Dans son travail, elle explore parallèlement l'ambivalence de l'enfance, le rapport magique au monde, le fantasme et le fantastique tout en conservant une proximité avec l'art populaire. Par l'utilisation de pratiques modestes proches de l'art brut, des arts premiers (l'objet talisman), de l'artisanat, voire de l'art de vivre (les tâches quotidiennes) ou des productions de l'enfance (la pratique récurrente du jeu), elle cherche à savoir à partir de quel moment une création appartient au domaine de l'art.
Toute l'oeuvre d'Annette Messager est une succession d'histoires qu'elle compose par l'art de l'assemblage. Elle choisit dans son univers quotidien des éléments qui souvent appartiennent au registre de l'intime pour illustrer l'invisible frontière entre conscient et l'inconscient, la raison et la déraison, le grotesque, l'humour noir et la sensibilité.
Les années 1990 correspondent à une période de constitution de personnages sculpturaux qui feront écho au travail sur les peluches entrepris vers 1988 avec Mes petites effigies et se poursuivra dans ses créations futures. Les Piques (1991) s'inscrivent dans cette nouvelle approche plastique et introduisent un côté plus sombre et plus violent dans son oeuvre.
Faisant référence à la Révolution française dont le bicentenaire a été fêté en 1989, Annette Messager choisit de montrer un aspect plus noir de cet évènement: la terreur et les atrocités de la nature humaine. Les corps hybrides et monstrueux faits de tissu comprimé crééent autant d'individualités qui, une fois assemblées, représentent la masse anonyme et contestataire. Une danse macabre qui prend une dimension civile bien au-delà des oeuvres plus domestiques sur lesquelles Annette Messager travaillait jusqu'à présent et qui semble répondre à un malaise général de la société des années 1990.
Echo de l'enfance et des jeux dangereux, ces piques posés contre le mur font aussi penser à des tiges de marionnettes entassées dans les coulisses après une représentation, des figures de carnaval grimaçantes qui permettent d'exorciser le quotidien.