Lot Essay
Madame Claire Durand-Ruel Snollaerts a confirmé l'authenticité de cette oeuvre. Une attestation sera remise à l'acquéreur.
Cette oeuvre sera incluse dans le catalogue critique des pastels et gouaches de Camille Pissarro actuellement en préparation par l'Institut Wildenstein. Une attestation sera remise à l'aquéreur.
Lorsque Pissarro exécute La gardeuse d'oies, en 1888, il fréquente depuis plusieurs années les maîtres du néo-impressionnisme, Seurat et Signac, et s'est déjà laissé séduire par les préceptes du divisionnisme. La technique pointilliste emporte une adhésion franche et enthousiaste de l'artiste qui voit en elle l'évolution naturelle de son art, la nouvelle étape d'un parcours artistique tendant tout entier vers trois valeurs centrales, reprises à l'infini dans sa correspondance: Unité, Harmonie, Liberté (J. Pissarro, Pissarro, Catalogue critique des peintures, Paris, 2005, vol. I, p. 62). Comme le critique d'art Octave Mirbeau l'écrit à son sujet: "L'harmonie telle est la signification de son oeuvre. Et cette harmonie qui se retrouve, sans jamais une dissonance, aussi bien sur les toiles de ses grandes compositions décoratives, que sur la soie de ses délicates gouaches, que sur le cuivre de ses vibrantes eaux-fortes, vient de ce qu'il a été un des premiers à comprendre et à innover ce grand fait de la peinture contemporaine : la lumière" (L'art dans les deux mondes, 10 janvier 1891). Cette lumière inonde La gardeuse d'oies, par l'effet conjugué de la touche fine et vive de gouache, à l'énergie à la fois dansante et parfaitement canalisée, et de la soie, noble et brillante. Tout ici aspire à l'harmonie. Harmonie du petit matin, sous la caresse du soleil levant ; harmonie minutieuse et subtile des couleurs ; harmonie enfin de la composition, qui entraîne le regard du spectateur de l'eau scintillante de la mare jusqu'à la vaste et sereine étendue de la prairie, "une prairie inondée de soleil où les formes, les couleurs, les reflets sont admirablement synthétisés [...] la plus prairie de toutes les prairies que nous ayons jamais vues" (J. Desclozeaux, cité in S. Monneret, L'Impressionnisme et son époque, Paris, 1979, vol. I, p. 665).
When Pissarro produced La Gardeuse d'Oies in 1888 he had been spending time with the Neo-Impressionist masters Seurat and Signac for several years and had already allowed himself to be seduced by the teachings of Divisionism. The Pointillist approach aroused the artist's full and enthusiastic commitment, since he saw it as the natural progression of his art, the next stage in an artistic journey leading straight towards the three central values mentioned constantly in his correspondence: Unity, Harmony and Freedom (J. Pissarro, Pissarro, Catalogue critique des peintures, Paris, 2005, vol. I, p. 62). As the art critic Octave Mirbeau wrote about him: "Harmony - that is the meaning of his work. And this harmony, which can be found as much in the canvasses of the great decorative compositions as in the silk of his delicate gouaches or in the copper of his vibrant etchings, without ever any discord, comes from the fact that he was one of the first to understand and innovate with that cornerstone of contemporary painting: light" (L'art dans les deux mondes, 10 January 1891). This light floods La Gardeuse d'Oies, through the combined effect of the soft and vibrant touches of gouache, the dancing yet perfectly channelled energy and the noble and radiant silk. Everything here aspires to harmony. The harmony of the early morning, caressed by the rising sun; the painstaking and subtle harmony of colour; and the harmony, finally, of the composition, which leads the spectator's gaze from the sparkling water of the pond to the vast and tranquil stretch of meadow, "a meadow flooded with sun in which shapes, colours and reflections are admirably synthesised [...] the most meadow-like of all the meadows we have ever seen." (J. Desclozeaux, quoted in S. Monneret, L'Impressionnisme et son époque, Paris, 1979, vol. I, p. 665).
Cette oeuvre sera incluse dans le catalogue critique des pastels et gouaches de Camille Pissarro actuellement en préparation par l'Institut Wildenstein. Une attestation sera remise à l'aquéreur.
Lorsque Pissarro exécute La gardeuse d'oies, en 1888, il fréquente depuis plusieurs années les maîtres du néo-impressionnisme, Seurat et Signac, et s'est déjà laissé séduire par les préceptes du divisionnisme. La technique pointilliste emporte une adhésion franche et enthousiaste de l'artiste qui voit en elle l'évolution naturelle de son art, la nouvelle étape d'un parcours artistique tendant tout entier vers trois valeurs centrales, reprises à l'infini dans sa correspondance: Unité, Harmonie, Liberté (J. Pissarro, Pissarro, Catalogue critique des peintures, Paris, 2005, vol. I, p. 62). Comme le critique d'art Octave Mirbeau l'écrit à son sujet: "L'harmonie telle est la signification de son oeuvre. Et cette harmonie qui se retrouve, sans jamais une dissonance, aussi bien sur les toiles de ses grandes compositions décoratives, que sur la soie de ses délicates gouaches, que sur le cuivre de ses vibrantes eaux-fortes, vient de ce qu'il a été un des premiers à comprendre et à innover ce grand fait de la peinture contemporaine : la lumière" (L'art dans les deux mondes, 10 janvier 1891). Cette lumière inonde La gardeuse d'oies, par l'effet conjugué de la touche fine et vive de gouache, à l'énergie à la fois dansante et parfaitement canalisée, et de la soie, noble et brillante. Tout ici aspire à l'harmonie. Harmonie du petit matin, sous la caresse du soleil levant ; harmonie minutieuse et subtile des couleurs ; harmonie enfin de la composition, qui entraîne le regard du spectateur de l'eau scintillante de la mare jusqu'à la vaste et sereine étendue de la prairie, "une prairie inondée de soleil où les formes, les couleurs, les reflets sont admirablement synthétisés [...] la plus prairie de toutes les prairies que nous ayons jamais vues" (J. Desclozeaux, cité in S. Monneret, L'Impressionnisme et son époque, Paris, 1979, vol. I, p. 665).
When Pissarro produced La Gardeuse d'Oies in 1888 he had been spending time with the Neo-Impressionist masters Seurat and Signac for several years and had already allowed himself to be seduced by the teachings of Divisionism. The Pointillist approach aroused the artist's full and enthusiastic commitment, since he saw it as the natural progression of his art, the next stage in an artistic journey leading straight towards the three central values mentioned constantly in his correspondence: Unity, Harmony and Freedom (J. Pissarro, Pissarro, Catalogue critique des peintures, Paris, 2005, vol. I, p. 62). As the art critic Octave Mirbeau wrote about him: "Harmony - that is the meaning of his work. And this harmony, which can be found as much in the canvasses of the great decorative compositions as in the silk of his delicate gouaches or in the copper of his vibrant etchings, without ever any discord, comes from the fact that he was one of the first to understand and innovate with that cornerstone of contemporary painting: light" (L'art dans les deux mondes, 10 January 1891). This light floods La Gardeuse d'Oies, through the combined effect of the soft and vibrant touches of gouache, the dancing yet perfectly channelled energy and the noble and radiant silk. Everything here aspires to harmony. The harmony of the early morning, caressed by the rising sun; the painstaking and subtle harmony of colour; and the harmony, finally, of the composition, which leads the spectator's gaze from the sparkling water of the pond to the vast and tranquil stretch of meadow, "a meadow flooded with sun in which shapes, colours and reflections are admirably synthesised [...] the most meadow-like of all the meadows we have ever seen." (J. Desclozeaux, quoted in S. Monneret, L'Impressionnisme et son époque, Paris, 1979, vol. I, p. 665).