Lot Essay
Cette oeuvre est enregistrée dans les archives de Madame Denyse Durand-Ruel sous le No. 7244.
Si Picasso, Braque ou Juan Gris ont eux aussi été attirés par la valeur plastique des instruments de musique pour les déformer par le prisme du cubisme, Arman est allé beaucoup plus loin en transformant directement l'objet et en faisant de ses 'reliques' l'essence mme de l'oeuvre. Entamée en 1961, la série des 'Colères' est, en effet, le résultat d'une démarche de l'artiste qui entend figer un moment de pure violence perpétrée l'encontre de l'objet. Colère de harpe (Zaballeta Zim-Boum-Boum) est, en ce sens, particulièrement représentative de la démarche d'Arman qui recherche, par la défragmentation de l'instrument de musique, saisir cette forme d'énergie brute et maîtrisée que lui procurait notamment la pratique des arts martiaux.
L'oeuvre d'Arman contient un lien profond avec la musique. Sa première femme, Eliane, qui a étudié le piano et la harpe, a joué un rôle important dans cette découverte de la richesse créatrice liée la musique. Comme il l'a précisé, l'une de ses principales sources d'inspiration '[] vient de la musique. Eliane, ma première épouse, travaillait avec le GRP, le groupe de recherche musicale. Sous la direction de Pierre Schaeffer, inventeur de la musique concrète, des étudiants enregistraient des sons.
Ils prenaient par exemple un abat-jour en opaline et le faisaient tinter. Ils enregistraient la tonalité et transformaient la vitesse des vibrations' (cité in O. Hahn, Arman, Mémoires accumulés, Entretiens avec Otto Hahn, Paris, 1992, p. 30).
Profondément intéressé par la recherche musicale, Arman cite souvent entre autres modèles Wagner, Satie ou encore Cage et ses Variations auxquelles il assiste New York en 1961. Parmi les compositeurs les plus importants ses yeux, il évoque notamment 'Bartk: l ce n'est plus de l'impressionnisme et nous avons l une musique parfois cubiste et surtout abstraite-expressionniste. [] La bataille entre les instruments arrive un paroxysme digne du plus beau Pollock' (Arman, 'Notes pour un programme musical. Pour Bernar Venet', mai 1991, Arman New York Studio Archives).
Colère de harpe (Zaballeta Zim-Boum-Boum) traduit ainsi cette admiration de l'artiste pour la vibration contenue dans l'instrument, pour cette tension révélée par la destruction instantanée de l'objet. Interrogé sur la relation qu'il entretient avec la musique, Arman a d'ailleurs répondu: 'J'ai toujours été consommateur de musique. J'y vois une expression qui traduit les mouvements de l'âme et je songe au tableau de Gauguin : Qui sommes-nous, d'o venons-nous, o allons-nous ? La musique me transporte, je plane' (in O. Hahn, ibid., p. 197).
While Picasso, Braque and Juan Gris were also attracted to the artistic value of the musical instruments, which they distorted through the prism of Cubism, Arman went further by directly transforming the object and turning his 'relics' into the very essence of the work. The Colères series, begun in 1961, was the result of an artistic approach intending to fix a moment of pure violence perpetrated against the object. Colère de Harpe (Zaballeta Zim-Boum-Boum) is, in this sense, particularly representative of the approach adopted by Arman who, by defragmenting the musical instrument, seeks to capture this form of raw and controlled energy which he particularly experienced by practising martial arts.
Arman's work contains a profound connection to music. His first wife, Eliane, who studied the piano and harp, played an important role in this discovery of the creative richness related to music. As he said, one of his main sources of inspiration 'comes from music. Eliane, my first wife, worked with the GRP, the musical research group. Students recorded sounds under the direction of Pierre Schaeffer, inventor of concrete music. For example, they took a lampshade made of opaline and made it chime. They recorded the tonality and transformed the speed of the vibrations.' in O. Hahn, Arman, Mémoires Accumulés, Entretiens avec Otto Hahn, Paris, 1992, p. 30)
Arman was deeply interested in musical research and often quoted, among other influences, Wagner and Satie, as well as Cage, whose Variations he attended a performance of in New York in 1961. Among the most important composers in his eyes, he particularly mentioned 'Bartók - that's no longer Impressionism and there we have a music which is sometimes Cubist and above all Abstract-Expressionist. [] The battle between the instruments reaches a paroxysm worthy of the finest Pollock.' (Arman, 'Notes Pour un Programme Musical. Pour Bernar Venet', May 1991, Arman New York Studio Archives).
Colère de harpe (Zaballeta Zim-Boum-Boum) reflects the artist's admiration for the vibration contained in the instrument, for the tension revealed by the instantaneous destruction of the object. Questioned about his relationship with music, Arman responded: 'I have always been a consumer of music. I see in it a form of expression translating the movements of the soul and I think of a painting by Gauguin: Who are we, where do we come from, where are we going? Music transports me, makes me soar.' (O. Hahn, ibid., p. 197).
Si Picasso, Braque ou Juan Gris ont eux aussi été attirés par la valeur plastique des instruments de musique pour les déformer par le prisme du cubisme, Arman est allé beaucoup plus loin en transformant directement l'objet et en faisant de ses 'reliques' l'essence mme de l'oeuvre. Entamée en 1961, la série des 'Colères' est, en effet, le résultat d'une démarche de l'artiste qui entend figer un moment de pure violence perpétrée l'encontre de l'objet. Colère de harpe (Zaballeta Zim-Boum-Boum) est, en ce sens, particulièrement représentative de la démarche d'Arman qui recherche, par la défragmentation de l'instrument de musique, saisir cette forme d'énergie brute et maîtrisée que lui procurait notamment la pratique des arts martiaux.
L'oeuvre d'Arman contient un lien profond avec la musique. Sa première femme, Eliane, qui a étudié le piano et la harpe, a joué un rôle important dans cette découverte de la richesse créatrice liée la musique. Comme il l'a précisé, l'une de ses principales sources d'inspiration '[] vient de la musique. Eliane, ma première épouse, travaillait avec le GRP, le groupe de recherche musicale. Sous la direction de Pierre Schaeffer, inventeur de la musique concrète, des étudiants enregistraient des sons.
Ils prenaient par exemple un abat-jour en opaline et le faisaient tinter. Ils enregistraient la tonalité et transformaient la vitesse des vibrations' (cité in O. Hahn, Arman, Mémoires accumulés, Entretiens avec Otto Hahn, Paris, 1992, p. 30).
Profondément intéressé par la recherche musicale, Arman cite souvent entre autres modèles Wagner, Satie ou encore Cage et ses Variations auxquelles il assiste New York en 1961. Parmi les compositeurs les plus importants ses yeux, il évoque notamment 'Bartk: l ce n'est plus de l'impressionnisme et nous avons l une musique parfois cubiste et surtout abstraite-expressionniste. [] La bataille entre les instruments arrive un paroxysme digne du plus beau Pollock' (Arman, 'Notes pour un programme musical. Pour Bernar Venet', mai 1991, Arman New York Studio Archives).
Colère de harpe (Zaballeta Zim-Boum-Boum) traduit ainsi cette admiration de l'artiste pour la vibration contenue dans l'instrument, pour cette tension révélée par la destruction instantanée de l'objet. Interrogé sur la relation qu'il entretient avec la musique, Arman a d'ailleurs répondu: 'J'ai toujours été consommateur de musique. J'y vois une expression qui traduit les mouvements de l'âme et je songe au tableau de Gauguin : Qui sommes-nous, d'o venons-nous, o allons-nous ? La musique me transporte, je plane' (in O. Hahn, ibid., p. 197).
While Picasso, Braque and Juan Gris were also attracted to the artistic value of the musical instruments, which they distorted through the prism of Cubism, Arman went further by directly transforming the object and turning his 'relics' into the very essence of the work. The Colères series, begun in 1961, was the result of an artistic approach intending to fix a moment of pure violence perpetrated against the object. Colère de Harpe (Zaballeta Zim-Boum-Boum) is, in this sense, particularly representative of the approach adopted by Arman who, by defragmenting the musical instrument, seeks to capture this form of raw and controlled energy which he particularly experienced by practising martial arts.
Arman's work contains a profound connection to music. His first wife, Eliane, who studied the piano and harp, played an important role in this discovery of the creative richness related to music. As he said, one of his main sources of inspiration 'comes from music. Eliane, my first wife, worked with the GRP, the musical research group. Students recorded sounds under the direction of Pierre Schaeffer, inventor of concrete music. For example, they took a lampshade made of opaline and made it chime. They recorded the tonality and transformed the speed of the vibrations.' in O. Hahn, Arman, Mémoires Accumulés, Entretiens avec Otto Hahn, Paris, 1992, p. 30)
Arman was deeply interested in musical research and often quoted, among other influences, Wagner and Satie, as well as Cage, whose Variations he attended a performance of in New York in 1961. Among the most important composers in his eyes, he particularly mentioned 'Bartók - that's no longer Impressionism and there we have a music which is sometimes Cubist and above all Abstract-Expressionist. [] The battle between the instruments reaches a paroxysm worthy of the finest Pollock.' (Arman, 'Notes Pour un Programme Musical. Pour Bernar Venet', May 1991, Arman New York Studio Archives).
Colère de harpe (Zaballeta Zim-Boum-Boum) reflects the artist's admiration for the vibration contained in the instrument, for the tension revealed by the instantaneous destruction of the object. Questioned about his relationship with music, Arman responded: 'I have always been a consumer of music. I see in it a form of expression translating the movements of the soul and I think of a painting by Gauguin: Who are we, where do we come from, where are we going? Music transports me, makes me soar.' (O. Hahn, ibid., p. 197).