Lot Essay
Cette oeuvre est inscrite à l'inventaire de l'Oeuvre de Martial Raysse sous le No. IMR-0589.
Un certificat de l'inventaire de l'Oeuvre de Martial Raysse sera remis à l'acquéreur.
De ce visage à l'expression mystérieuse, teinté d'une certaine mélancolie, ressort toute l'attention portée par Martial Raysse à traduire la beauté de celle qui fut sa muse et son inspiration au moment de réaliser cette oeuvre. Sans titre est, en effet, un des témoignages les plus frappants de cette passion que voue l'artiste à explorer sans cesse les lignes de celles qui partagent sa vie. Raysse réactive le mythe du peintre et de son modèle, cette obsession de l'artiste pour une femme qui, de manière absolue, incarne à ses yeux tous les aspects de la féminité.
Peint en 1964 et dédicacé à France, ce portrait reflète également le processus créatif qui a conduit l'artiste à développer une démarche esthétique totalement nouvelle depuis l'acte fondateur de l'"Hygiène de la vision" amorcée en 1959, aux côtés de ses amis de l'École de Nice, Klein et Arman. L'année suivante - en 1965 et à seulement 29 ans - Raysse bénéficie de sa toute première rétrospective au Stedelijk Museum d'Amsterdam, occasion pour lui d'expliquer ses choix: 'J'ai traqué la vie dans la couleur par les plastiques, les fluorescences, le néon, les lumières artificielles.' (in Martial Raysse, maître et esclave de l'imagination, Amsterdam, Stedelijk Museum, 1965)
Ici, Raysse poursuit sa recherche plastique en jouant sur les contrastes suscités par l'emploi récent du flocage qui confère à la surface ce grain spécifique, qui retient la lumière, et donne aux couleurs une intensité et une vibration impossible à obtenir par des procédés classiques. 'Il faut avant tout avoir une nouvelle conception du monde, d'où un nouveau vocabulaire, une nouvelle manière de structurer la surface, l'emploi de nouveaux matériaux s'impose alors de lui-même, du seul fait qu'il répond à une logique interne' explique-t-il (in "La beauté c'est le mauvais goût", Arts, Paris, juin 1965, p. 39). Les formes de couleurs viennent par conséquent redécouper le visage du modèle préfigurant déjà ces prochaines séries où, poussant plus loin ce parti pris, il déstructurera totalement ce dernier.
Sans titre ouvre ainsi la voix à une double lecture de l'oeuvre, celle d'une relecture des codes de représentation contemporains de la femme tout autant que celle, plus intime, d'une complicité partagée qui semble trouver un écho frappant dans cette confession de l'artiste: 'Je croyais que la vision était un phénomène mental. Maintenant, je pense seulement que la vision est un phénomène sentimental: dans un paysage orange, la maison où habite la femme aimée apparaîtra rose." (ibid.)
This face with its mysterious expression, tinged with a certain melancholy, reveals the close attention paid by Martial Raysse to translating the beauty of the women who was his muse and his inspiration at the time he produced this work. Sans titre (Untitled) is one of the most striking testaments to the artist's passion for endlessly exploring the lines of the women who shared his life. Raysse revives the myth of the painter and his model, this obsession on the part of the artist for a woman who, in his eyes, absolutely embodies all aspects of femininity.
Painted in 1964 and dedicated to France, this portrait also reflects the creative process which led the artist to develop a totally new aesthetic approach, starting with Hygiène de la Vision (Vision Hygiene) begun in 1959, alongside his friends from the School of Nice, Klein and Arman. The following year - in 1965 when he was just 29 years old - Raysse received his very first retrospective at the Stedelijk Museum in Amsterdam, which gave him an opportunity to explain his choices: "I have tracked down life in colours, through plastics, fluorescence, neon and artificial lights." (in Martial Raysse, Master and Slave of the Imagination, Amsterdam, Stedelijk Museum, 1965).
Here, Raysse pursues his artistic research by playing on the contrasts created by the recent use of flocking which gives the surface this specific light-capturing grain and gives the colours an intensity and resonance impossible to obtain using traditional processes. "We must, above all, have a new conception of the world, from which comes a new vocabulary, a new way of structuring the surface. The use of new materials then responds simply to an internal logic," he explained ( in La Beauté c'est le Mauvais Goüt, Arts, Paris, June 1965, p. 39). The coloured shapes therefore divide up the face of the model, foreshadowing his next series in which he would take this approach a step further, completely deconstructing the face.
Sans titre therefore allows a dual reading of the work: firstly a reinterpretation of the codes of contemporary representations of women and another, more intimate reading, of a shared complicity which seems to find a striking echo in the artist's confession: "I used to believe that vision was a mental phenomenon. Now, I think that vision is only a sentimental phenomenon: in an orange landscape, the house where the loved woman lives will appear as pink." (ibid.)
Un certificat de l'inventaire de l'Oeuvre de Martial Raysse sera remis à l'acquéreur.
De ce visage à l'expression mystérieuse, teinté d'une certaine mélancolie, ressort toute l'attention portée par Martial Raysse à traduire la beauté de celle qui fut sa muse et son inspiration au moment de réaliser cette oeuvre. Sans titre est, en effet, un des témoignages les plus frappants de cette passion que voue l'artiste à explorer sans cesse les lignes de celles qui partagent sa vie. Raysse réactive le mythe du peintre et de son modèle, cette obsession de l'artiste pour une femme qui, de manière absolue, incarne à ses yeux tous les aspects de la féminité.
Peint en 1964 et dédicacé à France, ce portrait reflète également le processus créatif qui a conduit l'artiste à développer une démarche esthétique totalement nouvelle depuis l'acte fondateur de l'"Hygiène de la vision" amorcée en 1959, aux côtés de ses amis de l'École de Nice, Klein et Arman. L'année suivante - en 1965 et à seulement 29 ans - Raysse bénéficie de sa toute première rétrospective au Stedelijk Museum d'Amsterdam, occasion pour lui d'expliquer ses choix: 'J'ai traqué la vie dans la couleur par les plastiques, les fluorescences, le néon, les lumières artificielles.' (in Martial Raysse, maître et esclave de l'imagination, Amsterdam, Stedelijk Museum, 1965)
Ici, Raysse poursuit sa recherche plastique en jouant sur les contrastes suscités par l'emploi récent du flocage qui confère à la surface ce grain spécifique, qui retient la lumière, et donne aux couleurs une intensité et une vibration impossible à obtenir par des procédés classiques. 'Il faut avant tout avoir une nouvelle conception du monde, d'où un nouveau vocabulaire, une nouvelle manière de structurer la surface, l'emploi de nouveaux matériaux s'impose alors de lui-même, du seul fait qu'il répond à une logique interne' explique-t-il (in "La beauté c'est le mauvais goût", Arts, Paris, juin 1965, p. 39). Les formes de couleurs viennent par conséquent redécouper le visage du modèle préfigurant déjà ces prochaines séries où, poussant plus loin ce parti pris, il déstructurera totalement ce dernier.
Sans titre ouvre ainsi la voix à une double lecture de l'oeuvre, celle d'une relecture des codes de représentation contemporains de la femme tout autant que celle, plus intime, d'une complicité partagée qui semble trouver un écho frappant dans cette confession de l'artiste: 'Je croyais que la vision était un phénomène mental. Maintenant, je pense seulement que la vision est un phénomène sentimental: dans un paysage orange, la maison où habite la femme aimée apparaîtra rose." (ibid.)
This face with its mysterious expression, tinged with a certain melancholy, reveals the close attention paid by Martial Raysse to translating the beauty of the women who was his muse and his inspiration at the time he produced this work. Sans titre (Untitled) is one of the most striking testaments to the artist's passion for endlessly exploring the lines of the women who shared his life. Raysse revives the myth of the painter and his model, this obsession on the part of the artist for a woman who, in his eyes, absolutely embodies all aspects of femininity.
Painted in 1964 and dedicated to France, this portrait also reflects the creative process which led the artist to develop a totally new aesthetic approach, starting with Hygiène de la Vision (Vision Hygiene) begun in 1959, alongside his friends from the School of Nice, Klein and Arman. The following year - in 1965 when he was just 29 years old - Raysse received his very first retrospective at the Stedelijk Museum in Amsterdam, which gave him an opportunity to explain his choices: "I have tracked down life in colours, through plastics, fluorescence, neon and artificial lights." (in Martial Raysse, Master and Slave of the Imagination, Amsterdam, Stedelijk Museum, 1965).
Here, Raysse pursues his artistic research by playing on the contrasts created by the recent use of flocking which gives the surface this specific light-capturing grain and gives the colours an intensity and resonance impossible to obtain using traditional processes. "We must, above all, have a new conception of the world, from which comes a new vocabulary, a new way of structuring the surface. The use of new materials then responds simply to an internal logic," he explained ( in La Beauté c'est le Mauvais Goüt, Arts, Paris, June 1965, p. 39). The coloured shapes therefore divide up the face of the model, foreshadowing his next series in which he would take this approach a step further, completely deconstructing the face.
Sans titre therefore allows a dual reading of the work: firstly a reinterpretation of the codes of contemporary representations of women and another, more intimate reading, of a shared complicity which seems to find a striking echo in the artist's confession: "I used to believe that vision was a mental phenomenon. Now, I think that vision is only a sentimental phenomenon: in an orange landscape, the house where the loved woman lives will appear as pink." (ibid.)