Auguste Rodin (1840-1917)
Ancienne collection Eugène Rehns
Auguste Rodin (1840-1917)

Le lion qui pleure

Details
Auguste Rodin (1840-1917)
Le lion qui pleure
signé, daté et inscrit 'Rodin GARDES BIEN 1881 [sic]' (sur la terrasse)
cire
25 x 33 x 15.6 cm. (10 5/8 x 13 x 6 1/8 in.)
Exécuté en 1881
Provenance
Vente, Me Coulon, Paris, 17 janvier 1905.
Émile Bernheim, Paris (acquis au cours de cette vente).
P. Matout, Paris.
Eugène Rehns, Paris (acquis auprès de celui-ci, le 3 mars 1905).
Puis par descendance au propriétaire actuel.
Literature
J. Cladel, Auguste Rodin, sa vie glorieuse, sa vie inconnue, Paris, 1936.
G. Grappe, Le musée Rodin, Paris, 1947, p. 140, pl. 42 (une version en marbre illustrée).
I. Jianou et C. Goldscheider, Rodin, Paris, 1967, p. 93.
Y. Taillandier, Rodin, Paris, 1967, p. 70 (une version en marbre illustrée).
J. Caso et P.B. Sanders, Rodin's Sculpture. A Critical Study of the Spreckels Collection, San Francisco, 1977, pp. 117-119, no. 18 (une épreuve en bronze illustrée).
C. Goldscheider, Auguste Rodin, catalogue raisonné de l'oeuvre sculpté, Paris, 1989, vol. I, pp. 162-163, no. 125 (autres versions illustrées).
Further Details
'Le lion qui pleure'; signed, dated and inscribed on the base; wax; executed in 1881.

Lot Essay

Une attestation d'inclusion au Catalogue Critique de l'Oeuvre Sculpté d'Auguste Rodin, actuellement en préparation à la galerie Brame & Lorenceau sous la direction de Jérôme Leblay, sous le numéro 2013-4097B, sera remise à l'acquéreur.


D'après les archives du Musée Rodin, Le lion qui pleure fut exécuté en 1881 à la demande d'Edmond Turquet, sous-secrétaire d'Etat aux Beaux-Arts, qui avait obtenu à l'artiste la commande de la Porte de l'enfer. Imaginé en souvenir de l'épouse de Turquet, Marie Eléonore Octavie de Montgomery Love, ce lion ainsi que la devise 'Garde bien' inscrite sur la banderole posée sur la terrasse constituaient les armes de la famille de la défunte. Nous savons que le plâtre original fut offert par Rodin à la famille Turquet en 1881, puis transmis en avril 1887 à Gabriel Deglos à l'occasion de son mariage avec Eléonore Turquet, seconde fille d'Edmond, qui finit par le restituer à Rodin en 1903 contre une épreuve en bronze. Contrairement à ce qui a pu être écrit, il n'y a aucune preuve de l'existence d'une pierre ou d'un marbre qui aurait orné la tombe. Inédit, notre Lion qui pleure peut être considéré comme l'épreuve originelle de ce sujet. Constituée de cire noire et posée sur une terrasse de bois, l'oeuvre fut modelée par Rodin lui-même, puis servit pour créer le moule destiné à la production de l'épreuve en plâtre offerte à Turquet que conserve le Musée Rodin. Cette oeuvre unique permet de toucher au plus près le processus de création de l'oeuvre puisqu'elle en constitue la première version voulue par Rodin. Nous savons que le sculpteur retravaillait sans cesse les plâtres qu'il tirait de ses sculptures. Historiquement, nous ne connaissions pas jusqu'à présent d'oeuvre modelée en cire dans leur forme définitive, Rodin n'ayant laissé dans ce matériau que des études peu abouties comme celle pour la Porte de l'Enfer que détient le Musée Rodin. L'histoire de cette sculpture conserve quelques mystères car nous ignorons son parcours jusqu'à son apparition en vente publique à Drouot le 17 janvier 1905. Achetée par le marchand Emile Bernheim, puis cédée au courtier Matout, elle est acquise pour 800 francs le 3 mars 1905 pour venir compléter l'importante collection d'Eugène Rehns et de sa famille chez qui elle est restée depuis.
According to the archives of the Musée Rodin, le Lion qui pleure (The crying lion) was executed in 1881 at the request of Edmond Turquet, under-secretary State for fine arts, who had obtained the commission for the Gates to Hell for the artist. Conceived in memory of his wife Marie-Eleonore-Octavie de Montgomery Love, this lion and the motto "Garde bien", inscribed on the banner on the base, were part of her family's coat of arms. The original plaster was offered by Rodin to the Turquet family in 1881, after which it was given to Gabriel Deglos on the occasion of his wedding to Eléonore Turquet, Edmond's second daughter, who finally returned it to Rodin in 1903 in exchange for a bronze cast. Despite texts to the contrary, there is no proof of the existence of a stone or marble sculpture, which may have adorned the tomb. Our previously unpublished Lion qui pleure may be considered as the original work on this subject. Carved in black wax and set on a wood stand, the work was modeled by Rodin himself, and then used for the mould to produce the plaster cast offered to Turquet, now in the Collection of the Musée Rodin. This unique work enables us to gain direct access to the artist's creative process, as it is the first version of the work conceived by Rodin. We know that the sculptor worked again and again on the plasters he made. Historically, we had no knowledge until now of any work modeled in wax in its final form by Auguste Rodin, as he only left some unfinished studies in this material, such as the one for the Gates to Hell in the Musée Rodin. The history of this sculpture remains mysterious up until it appeared at auction in Drouot on January 25, 1905. It was bought by the dealer Emile Bernheim, then sold to the broker Matout, and finally acquired on March 3, 1905 to complete Eugene Rehns' and his family's major collection, where it has remained to these day.

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