Lot Essay
Madame Maya Widmaier-Picasso a confirmé l'authenticité de cette oeuvre.
Monsieur Claude Picasso-Ruiz a confirmé l'authenticité de cette oeuvre.
Alors que les couleurs bleu et rose ont servi dans l'histoire de l'art à définir des périodes précises et chronologiquement délimitées dans l'oeuvre de Pablo Picasso, il n'en va pas de même pour le noir et blanc. Tout au long de sa carrière, ce duo ressurgit dans l'oeuvre du peintre, et plusieurs expositions importantes de son vivant aussi bien que posthumes ont analysé l'approche unique développée dans ces oeuvres bicolores. Picasso lui-même accorde une place essentielle à son travail en noir et blanc, comme en témoigne le grand nombre des oeuvres demeurées dans sa collection personnelle. Le présent tableau a quant à lui été transmis après sa mort à sa fille Maya Widmaier-Picasso. Véritable fil conducteur de sa carrière, le travail en noir sur un fond blanc se situe au coeur de sa pratique artistique, développé sur toile et sur papier aussi bien qu'en sculpture.
Femme debout est un grand portrait en pied de la seconde femme de Picasso, Jacqueline Rocque, achevé le 1er janvier 1964. Exécutée au fusain sur toile préparée, il s'agit de la première d'une série de six représentations de Jacqueline, les cheveux retenus en queue de cheval, portant une blouse brodée et une jupe plissée et arborant des bottes d'équitation. Un lavis (Zervos XXIV 3), daté du lendemain, emploie la même composition, avec une silhouette de style "égyptien" en pied, à l'exception du bras droit tendu devant elle. Quatre dessins à l'encre (Zervos XXIV 8-11), datant des 2 et 3 janvier, montrent la même silhouette assise sur une chaise à dossier arrondi, les bottes plus présentes. De cet ensemble, Femme debout est de loin l'oeuvre la plus grande, mais aussi la plus frappante, par la façon simple et épurée dont Picasso y utilise la ligne. La contribution essentielle de Picasso à une nouvelle perception graphique trouve ici une expression puissante: l'utilisation d'un vocabulaire visuel raffiné pour exprimer le sujet dans sa globalité. Ici la forme de la tête et du corps de Jacqueline ainsi que son visage sont tracés en une série de lignes et de formes schématiques avec une audacieuse économie de moyens.
Derrière l'utilisation apparemment spontanée du fusain par Picasso, se cache une vie entière de maitrise de la forme, qu'il se plait à exprimer de façon aussi puissante que possible par le biais de ces compositions noir et blanc. David Sylvester note: "On dit souvent que Velásquez et Goya ont fait du noir une couleur; les tableaux noirs et blancs de Picasso mettent en avant cette tendance dans la tradition espagnole... l'absence de variété de couleurs met en relief les qualités de la forme. Ainsi le noir et blanc est généralement utilisé dans des compositions ambitieuses et complexes" (About Modern Art: Critical Essays 1948-2000, Londres, 2002, pp. 80-81).
Alors que l'utilisation de la ligne est au coeur du travail de Picasso dans le domaine conceptuel, il choisit également de travailler en noir et blanc pour nombre de ses portraits les plus intimes: "Il y a quelquefois bien davantage de poésie dans deux ou trois lignes que dans le plus long des poèmes" (l'artiste cité in D. Ashton, Picasso on Art: A Selection of Views, New York, 1972, p. 103). Parmi ses autres oeuvres au fusain sur toile, on trouve un puissant autoportrait de 1938 (fig. 1), ainsi que des représentations intimes de Marie-Thérèse endormie (Femme nue couchée, 1932, collection particulière). L'un des premiers portraits de Jacqueline emploie également cette technique: Jacqueline les jambes repliées, 5 octobre 1954 (Zervos XVI 326), qui restera aux murs de La Californie jusqu'à la mort du peintre.
En s'approchant au plus près de ces oeuvres, le spectateur mesure la nature étonnamment intime du fusain. Matière tendre et friable, il produit des noirs d'une infinité d'intensités différentes, selon la pression appliquée par l'artiste. Les contrastes obtenus lorsque le trait d'un noir profond traverse le grain blanc de la toile préparée ont une dimension exceptionnellement graphique. Vaporisant le fixatif en soufflant dans un tube, Picasso ajoute des zones irisées, qui contrastent subtilement avec l'aspect mat du reste de la toile. En plusieurs endroits le fixatif se mêle au fusain, formant des zones de noir liquide, qui confèrent au tableau une dimension picturale fluide. Il est probable que cet effet ait ravit Picasso, toujours à la recherche de nouvelles expériences visuelles, outrepassant les limites formelles traditionnelles.
Le photographe Brassaï établit quant à lui un lien entre l'utilisation du noir et blanc par Picasso et les oeuvres sculptées qu'il produit à la même époque: "[Pour Picasso] une période de travail avec une palette vive et variée est régulièrement suivie d'une période sculpturale avec peu de couleurs, comme si ses tableaux avaient été peints à partir d'une sculpture fictive" (Brassaï, Conversations avec Picasso, Paris, 1997, p. 15). Femme debout est indéniablement imprégné d'une dimension sculpturale, comme si l'artiste travaillait en bas-relief et taillait ses lignes pour projeter des ombres. La composition, et particulièrement la construction de la tête de Jacqueline avec sa queue de cheval, rappelle une série de sculptures créées dix ans auparavant, d'après le modèle Sylvette David. Picasso remarque Sylvette sur un marché à Vallauris en avril 1954 et est attiré par sa coiffure à la mode et ses traits nettement dessinés. Elle accepte de poser pour lui et l'artiste complète un important ensemble de portraits noirs et blanc, puis de grandes têtes en plaques de métal (fig. 2). Qu'il sculpte ou qu'il travaille en deux dimensions, son approche intègre l'utilisation de formes fortement contrastées et soulignées pour situer le modèle dans son environnement.
Les critiques inscrivent souvent l'emploi du noir et blanc par Picasso dans une tradition de l'histoire de l'art initiée par des maitres anciens comme Le Tintoret, Goya et Le Greco. Celle-ci s'est prolongée au cours du XXe siècle, alors que les puissantes représentations de femmes de Picasso se placent aux côtés des magistrales odalisques au fusain de Matisse ou des frénétiques femmes de Willem de Kooning (fig. 3). Dans chaque cas l'artiste choisit le fusain sur fond neutre pour atteindre la forme d'expression la plus graphique possible.
Unlike for Picasso's 'Blue', 'Rose', or other 'periods' named for their colour or style, no such delimitation can be applied to his works executed in black-and-white. Throughout his long career Picasso regularly chose to work in black-and-white and several significant exhibitions both during and after his lifetime have discussed the unique approach he employed in executing these works. Underscoring the importance Picasso himself attached to his black-and-white work, many of these remained within his own collection, the present example among them having passed via his estate to his daughter Maya Widmaier-Picasso. Working in black on a white ground was for Picasso an exercise which sat at the heart of his artistic practice and formed a connecting thread between his production in drawing, painting and sculpture. Femme debout is a large full length portrait of his second wife, Jacqueline Rocque, completed on the 1st of January 1964. Executed in charcoal on a prepared canvas, this is the first of a series of six images depicting Jacqueline with her hair worn in a ponytail, wearing an embroidered blouse and pleated skirt and sporting a pair of riding boots. A wash drawing (Zervos XXIV 3), dated the next day, shares the same composition of the full length 'Egyptian' style figure, save for her right arm which stretches out in front of her. Four ink drawings (Zervos XXIV 8-11) dated January 2nd and 3rd show the same figure seated in a round-backed chair, her boots taking on a more weighty presence. Of the six images, Femme debout is by far the largest, but also the most striking due to the paired-down simplicity in Picasso's use of line. Picasso's greatest contribution to the development of human perception is powerfully employed here: the act of using a refined visual vocabulary to convey a subject in its entirety. Here the shape of Jacqueline's head and body as well as her individual features have been recorded by a series of schematic lines and shapes with an audacious economy of means.
Behind Picasso's seemingly spontaneous use of the charcoal lies a lifetime of mastery in the depiction of form. Picasso often chose to perform such exercises in visual gymnastics in black-and-white in order for his skill to be communicated as powerfully as possible. As David Sylvester noted: "It is often said that Velázquez and Goya made a color of black; Picasso's black-and-white pictures isolate this strain in the Spanish tradition...absence of variety in the colour helps to isolate the qualities of form. Thus black-and-white tends to be used in ambitious and complex compositions" (About Modern Art: Critical Essays 1948-2000, London, 2002, pp. 80-81).
While Picasso's use of line lies at the heart of his work in the conceptual domain, he also chose to work in black-and-white for many of his most intimate portraits: "Sometimes there is much more poetry in two or three lines than in the longest of poems" (the artist, quoted in D. Ashton, Picasso on Art: A Selection of Views, New York, 1972, p. 103). Examples of other works executed in charcoal on canvas include a powerful self-portrait from 1938 (fig. 1), as well as intimate depictions of the sleeping Marie-Therese (ex. Femme nue couchée, 1932, private collection, not in Zervos). An early portrait of Jacqueline was also executed in charcoal on canvas: Jacqueline les jambes repliées, October 5th 1954 (Zervos XVI 326) and which remained hanging in 'La Californie' until the artist's death. When standing in close proximity to these works the viewer can appreciate the uniquely intimate qualities of this medium. Charcoal is a soft, brittle material but which produces an infinately modulable blackness according to the force applied. The contrasts achieved as the sooty black cuts across the grainy white of the prepared canvas is uniquely graphic. Picasso used a blow-tube vaporizer to apply fixative to the charcoal, adding areas of iridescence which subtly contrast with the matte canvas. In several places in Femme debout the fixative has interacted with the charcoal, coalescing to form areas of liquid black which lend the image a painterly and fluid quality, an effect which no doubt delighted Picasso who reveled in such experimentation across all media.
The photographer Brassaï also drew the link between Picasso's use of black-and-white and the often related simultaneous works he produced in sculpture: "[for Picasso] a period of painting with a bright and varied palette was regularly followed by a sculptural period with little color, as if his canvasses had been painted from some fictive sculpture" (Brassaï, Conversations with Picasso, Paris, 1964, p. 15). Femme debout certainly possesses a sculptural quality, as if the artist was working in low relief and carving his lines to project shadow. The composition, and particularly the construction of Jacqueline's head with the ponytail, recalls a series of sculptural works Picasso made a decade earlier using the model Sylvette David. Picasso had spotted Sylvette in a market in Vallauris in April 1954 and was attracted by her fashionable hairstyle and sharply defined features. She agreed to sit for him and Picasso completed an extensive group of black-and-white painted portraits followed by a series of important sculpted sheet-metal heads (fig 2). Whether working in sculpture or in two dimensions, Picasso's approach to the exercise involved the use of strongly contrasted and delineated forms to situate the model in its surrounding space. Critics often situate Picasso's use of black-and-white within an art historical tradition linking him to previous masters such as Tintoretto, Goya or El Greco. If asked in turn to consider the most resonant figurative images of the 20th century one could arguably place Picasso's powerful depictions of women alongside Matisse's magisterial charcoal odalisques or Willem De Kooning's frenzied 'Women' (fig. 3). In each case the artist often chosen to use charcoal on a white ground in order to achieve the most completely graphic form of expression.
Monsieur Claude Picasso-Ruiz a confirmé l'authenticité de cette oeuvre.
Alors que les couleurs bleu et rose ont servi dans l'histoire de l'art à définir des périodes précises et chronologiquement délimitées dans l'oeuvre de Pablo Picasso, il n'en va pas de même pour le noir et blanc. Tout au long de sa carrière, ce duo ressurgit dans l'oeuvre du peintre, et plusieurs expositions importantes de son vivant aussi bien que posthumes ont analysé l'approche unique développée dans ces oeuvres bicolores. Picasso lui-même accorde une place essentielle à son travail en noir et blanc, comme en témoigne le grand nombre des oeuvres demeurées dans sa collection personnelle. Le présent tableau a quant à lui été transmis après sa mort à sa fille Maya Widmaier-Picasso. Véritable fil conducteur de sa carrière, le travail en noir sur un fond blanc se situe au coeur de sa pratique artistique, développé sur toile et sur papier aussi bien qu'en sculpture.
Femme debout est un grand portrait en pied de la seconde femme de Picasso, Jacqueline Rocque, achevé le 1er janvier 1964. Exécutée au fusain sur toile préparée, il s'agit de la première d'une série de six représentations de Jacqueline, les cheveux retenus en queue de cheval, portant une blouse brodée et une jupe plissée et arborant des bottes d'équitation. Un lavis (Zervos XXIV 3), daté du lendemain, emploie la même composition, avec une silhouette de style "égyptien" en pied, à l'exception du bras droit tendu devant elle. Quatre dessins à l'encre (Zervos XXIV 8-11), datant des 2 et 3 janvier, montrent la même silhouette assise sur une chaise à dossier arrondi, les bottes plus présentes. De cet ensemble, Femme debout est de loin l'oeuvre la plus grande, mais aussi la plus frappante, par la façon simple et épurée dont Picasso y utilise la ligne. La contribution essentielle de Picasso à une nouvelle perception graphique trouve ici une expression puissante: l'utilisation d'un vocabulaire visuel raffiné pour exprimer le sujet dans sa globalité. Ici la forme de la tête et du corps de Jacqueline ainsi que son visage sont tracés en une série de lignes et de formes schématiques avec une audacieuse économie de moyens.
Derrière l'utilisation apparemment spontanée du fusain par Picasso, se cache une vie entière de maitrise de la forme, qu'il se plait à exprimer de façon aussi puissante que possible par le biais de ces compositions noir et blanc. David Sylvester note: "On dit souvent que Velásquez et Goya ont fait du noir une couleur; les tableaux noirs et blancs de Picasso mettent en avant cette tendance dans la tradition espagnole... l'absence de variété de couleurs met en relief les qualités de la forme. Ainsi le noir et blanc est généralement utilisé dans des compositions ambitieuses et complexes" (About Modern Art: Critical Essays 1948-2000, Londres, 2002, pp. 80-81).
Alors que l'utilisation de la ligne est au coeur du travail de Picasso dans le domaine conceptuel, il choisit également de travailler en noir et blanc pour nombre de ses portraits les plus intimes: "Il y a quelquefois bien davantage de poésie dans deux ou trois lignes que dans le plus long des poèmes" (l'artiste cité in D. Ashton, Picasso on Art: A Selection of Views, New York, 1972, p. 103). Parmi ses autres oeuvres au fusain sur toile, on trouve un puissant autoportrait de 1938 (fig. 1), ainsi que des représentations intimes de Marie-Thérèse endormie (Femme nue couchée, 1932, collection particulière). L'un des premiers portraits de Jacqueline emploie également cette technique: Jacqueline les jambes repliées, 5 octobre 1954 (Zervos XVI 326), qui restera aux murs de La Californie jusqu'à la mort du peintre.
En s'approchant au plus près de ces oeuvres, le spectateur mesure la nature étonnamment intime du fusain. Matière tendre et friable, il produit des noirs d'une infinité d'intensités différentes, selon la pression appliquée par l'artiste. Les contrastes obtenus lorsque le trait d'un noir profond traverse le grain blanc de la toile préparée ont une dimension exceptionnellement graphique. Vaporisant le fixatif en soufflant dans un tube, Picasso ajoute des zones irisées, qui contrastent subtilement avec l'aspect mat du reste de la toile. En plusieurs endroits le fixatif se mêle au fusain, formant des zones de noir liquide, qui confèrent au tableau une dimension picturale fluide. Il est probable que cet effet ait ravit Picasso, toujours à la recherche de nouvelles expériences visuelles, outrepassant les limites formelles traditionnelles.
Le photographe Brassaï établit quant à lui un lien entre l'utilisation du noir et blanc par Picasso et les oeuvres sculptées qu'il produit à la même époque: "[Pour Picasso] une période de travail avec une palette vive et variée est régulièrement suivie d'une période sculpturale avec peu de couleurs, comme si ses tableaux avaient été peints à partir d'une sculpture fictive" (Brassaï, Conversations avec Picasso, Paris, 1997, p. 15). Femme debout est indéniablement imprégné d'une dimension sculpturale, comme si l'artiste travaillait en bas-relief et taillait ses lignes pour projeter des ombres. La composition, et particulièrement la construction de la tête de Jacqueline avec sa queue de cheval, rappelle une série de sculptures créées dix ans auparavant, d'après le modèle Sylvette David. Picasso remarque Sylvette sur un marché à Vallauris en avril 1954 et est attiré par sa coiffure à la mode et ses traits nettement dessinés. Elle accepte de poser pour lui et l'artiste complète un important ensemble de portraits noirs et blanc, puis de grandes têtes en plaques de métal (fig. 2). Qu'il sculpte ou qu'il travaille en deux dimensions, son approche intègre l'utilisation de formes fortement contrastées et soulignées pour situer le modèle dans son environnement.
Les critiques inscrivent souvent l'emploi du noir et blanc par Picasso dans une tradition de l'histoire de l'art initiée par des maitres anciens comme Le Tintoret, Goya et Le Greco. Celle-ci s'est prolongée au cours du XXe siècle, alors que les puissantes représentations de femmes de Picasso se placent aux côtés des magistrales odalisques au fusain de Matisse ou des frénétiques femmes de Willem de Kooning (fig. 3). Dans chaque cas l'artiste choisit le fusain sur fond neutre pour atteindre la forme d'expression la plus graphique possible.
Unlike for Picasso's 'Blue', 'Rose', or other 'periods' named for their colour or style, no such delimitation can be applied to his works executed in black-and-white. Throughout his long career Picasso regularly chose to work in black-and-white and several significant exhibitions both during and after his lifetime have discussed the unique approach he employed in executing these works. Underscoring the importance Picasso himself attached to his black-and-white work, many of these remained within his own collection, the present example among them having passed via his estate to his daughter Maya Widmaier-Picasso. Working in black on a white ground was for Picasso an exercise which sat at the heart of his artistic practice and formed a connecting thread between his production in drawing, painting and sculpture. Femme debout is a large full length portrait of his second wife, Jacqueline Rocque, completed on the 1st of January 1964. Executed in charcoal on a prepared canvas, this is the first of a series of six images depicting Jacqueline with her hair worn in a ponytail, wearing an embroidered blouse and pleated skirt and sporting a pair of riding boots. A wash drawing (Zervos XXIV 3), dated the next day, shares the same composition of the full length 'Egyptian' style figure, save for her right arm which stretches out in front of her. Four ink drawings (Zervos XXIV 8-11) dated January 2nd and 3rd show the same figure seated in a round-backed chair, her boots taking on a more weighty presence. Of the six images, Femme debout is by far the largest, but also the most striking due to the paired-down simplicity in Picasso's use of line. Picasso's greatest contribution to the development of human perception is powerfully employed here: the act of using a refined visual vocabulary to convey a subject in its entirety. Here the shape of Jacqueline's head and body as well as her individual features have been recorded by a series of schematic lines and shapes with an audacious economy of means.
Behind Picasso's seemingly spontaneous use of the charcoal lies a lifetime of mastery in the depiction of form. Picasso often chose to perform such exercises in visual gymnastics in black-and-white in order for his skill to be communicated as powerfully as possible. As David Sylvester noted: "It is often said that Velázquez and Goya made a color of black; Picasso's black-and-white pictures isolate this strain in the Spanish tradition...absence of variety in the colour helps to isolate the qualities of form. Thus black-and-white tends to be used in ambitious and complex compositions" (About Modern Art: Critical Essays 1948-2000, London, 2002, pp. 80-81).
While Picasso's use of line lies at the heart of his work in the conceptual domain, he also chose to work in black-and-white for many of his most intimate portraits: "Sometimes there is much more poetry in two or three lines than in the longest of poems" (the artist, quoted in D. Ashton, Picasso on Art: A Selection of Views, New York, 1972, p. 103). Examples of other works executed in charcoal on canvas include a powerful self-portrait from 1938 (fig. 1), as well as intimate depictions of the sleeping Marie-Therese (ex. Femme nue couchée, 1932, private collection, not in Zervos). An early portrait of Jacqueline was also executed in charcoal on canvas: Jacqueline les jambes repliées, October 5th 1954 (Zervos XVI 326) and which remained hanging in 'La Californie' until the artist's death. When standing in close proximity to these works the viewer can appreciate the uniquely intimate qualities of this medium. Charcoal is a soft, brittle material but which produces an infinately modulable blackness according to the force applied. The contrasts achieved as the sooty black cuts across the grainy white of the prepared canvas is uniquely graphic. Picasso used a blow-tube vaporizer to apply fixative to the charcoal, adding areas of iridescence which subtly contrast with the matte canvas. In several places in Femme debout the fixative has interacted with the charcoal, coalescing to form areas of liquid black which lend the image a painterly and fluid quality, an effect which no doubt delighted Picasso who reveled in such experimentation across all media.
The photographer Brassaï also drew the link between Picasso's use of black-and-white and the often related simultaneous works he produced in sculpture: "[for Picasso] a period of painting with a bright and varied palette was regularly followed by a sculptural period with little color, as if his canvasses had been painted from some fictive sculpture" (Brassaï, Conversations with Picasso, Paris, 1964, p. 15). Femme debout certainly possesses a sculptural quality, as if the artist was working in low relief and carving his lines to project shadow. The composition, and particularly the construction of Jacqueline's head with the ponytail, recalls a series of sculptural works Picasso made a decade earlier using the model Sylvette David. Picasso had spotted Sylvette in a market in Vallauris in April 1954 and was attracted by her fashionable hairstyle and sharply defined features. She agreed to sit for him and Picasso completed an extensive group of black-and-white painted portraits followed by a series of important sculpted sheet-metal heads (fig 2). Whether working in sculpture or in two dimensions, Picasso's approach to the exercise involved the use of strongly contrasted and delineated forms to situate the model in its surrounding space. Critics often situate Picasso's use of black-and-white within an art historical tradition linking him to previous masters such as Tintoretto, Goya or El Greco. If asked in turn to consider the most resonant figurative images of the 20th century one could arguably place Picasso's powerful depictions of women alongside Matisse's magisterial charcoal odalisques or Willem De Kooning's frenzied 'Women' (fig. 3). In each case the artist often chosen to use charcoal on a white ground in order to achieve the most completely graphic form of expression.