Lot Essay
Le présent dessin, exécuté en 1906, fait partie d'un important groupe d'oeuvres réalisées avec différentes techniques que Picasso exécuta quelques temps avant Les demoiselle d'Avignon. Cette date est reconnue comme un tournant dans l'évolution de l'art moderne, où une série d'évènements amènèrent Picasso à adopter un nouveau style d'archaïsme stylisé dans son travail.
Au printemps le Louvre ouvrit une exposition de sculptures ibériques récemment mises à jour des sites d'Osuna et de Cerro de Los Santos. L'année fut également marquée par la publication d'une édition de luxe de Il'Art de l'Age de glace, par Cartailhac et Breuil, incluant des images d'art pariétal découvertes à Altamira au nord de l'Espagne, et à Marsoulas dans les Pyrénées. Par l'intermédiaire de Gertrude Stein, Picasso rencontra également le groupe Fauve, mené par Matisse et Derain, qui à leur tour partagèrent leur passion pour les masques africains. Comme Peter Stepan l'observe dans son ouvrage Picasso's Collection of African & Oceanic Art (Munich, 2006, p. 9) : "Par la suite Picasso devint fanatique, et accumula des statuettes, des masques et fétiches de toutes les régions africaines".
Nu debout illustre l'influence de ces arts de différentes origines sur Picasso, et il considérait chacun d'entre eux comme une démonstration supplémentaire pour appuyer sa critique des conventions occidentales classiques. Le corp de cette robuste femme rappelle immédiatement celui des Vénus de Willendorf ou de Lespugne (dont Picasso possédait une version). Son aspect 'primitif' est renforcé par la représentation épurée de son visage avec des paupières très marquées, et le placement asymétrique de son nez à forme très angulaire. Comme l'artiste le rappellerait à une date ultérieure, sa principale préoccupation à l'époque était d'aller à l'encontre de ce qui était considéré comme "Beau" dans les musées.
Nu debout, issu de l'ancienne collection du célèbre historien et bienfaiteur des arts Arthur M. Sackler, souscrit à cet effort pour abolir les frontières des représentations conventionnelles afin d'accéder à de nouvelles façons de voir, à travers des yeux archaïques.
The present drawing, executed in 1906, forms part of an extensive group of works across different media which Picasso executed prior to his early chef d'oeuvre, Les Demoiselles d'Avignon. This date is recognized as a juncture in the evolution of modern art, where a confluence of events would bring Picasso to adopt a revised archaic stylization in his work. In the Spring the Louvre opened its exhibition of early Iberian sculptures recently excavated from the sites of Osuna and Cerro de Los Santos. The year also saw the publication of a luxury edition of the Art of the Ice Age by Cartailhac and Breuil, featuring images of the rock paintings discovered at Altamira in Northern Spain and Marsoulas in the Pyrenees. Through the intermediary of Gertrude Stein, Picasso also met the Fauve group, led by Matisse and Derain, who in turn shared their passion for African masks. As Peter Stepan notes in his text Picasso's Collection of African & Oceanic Art (Munich, 2006, p. 9): 'Subsequently Picasso became fanatical, and accumulated statuettes, masks, and fetches of all African regions'.
Nu debout illustrates Picasso's absorption of these arts of variant origins, each of which Picasso considered as a source which would support his subversion of accepted Western classical traditions. The body of this robust woman with her weighty limbs and creased midriff recalls most immediately those of the Venuses of Willendorf or Lespugne (of which Picasso owned a cast). Her 'primitivist' aspect is reinforced by the pared down representation of her face with heavy eyelids and the asymmetrical placement of her wedge-shaped nose. As the artist would recall at a later date, his principle concern at the time was to work against what was considered beauty in the museums. Nu debout, formerly in the collection of Arthur M. Sackler the renowned scholar and benefactor of the arts, subscribes to this effort to tear down the boundaries of conventional representation and to access new ways of seeing through archaic eyes.
Au printemps le Louvre ouvrit une exposition de sculptures ibériques récemment mises à jour des sites d'Osuna et de Cerro de Los Santos. L'année fut également marquée par la publication d'une édition de luxe de Il'Art de l'Age de glace, par Cartailhac et Breuil, incluant des images d'art pariétal découvertes à Altamira au nord de l'Espagne, et à Marsoulas dans les Pyrénées. Par l'intermédiaire de Gertrude Stein, Picasso rencontra également le groupe Fauve, mené par Matisse et Derain, qui à leur tour partagèrent leur passion pour les masques africains. Comme Peter Stepan l'observe dans son ouvrage Picasso's Collection of African & Oceanic Art (Munich, 2006, p. 9) : "Par la suite Picasso devint fanatique, et accumula des statuettes, des masques et fétiches de toutes les régions africaines".
Nu debout illustre l'influence de ces arts de différentes origines sur Picasso, et il considérait chacun d'entre eux comme une démonstration supplémentaire pour appuyer sa critique des conventions occidentales classiques. Le corp de cette robuste femme rappelle immédiatement celui des Vénus de Willendorf ou de Lespugne (dont Picasso possédait une version). Son aspect 'primitif' est renforcé par la représentation épurée de son visage avec des paupières très marquées, et le placement asymétrique de son nez à forme très angulaire. Comme l'artiste le rappellerait à une date ultérieure, sa principale préoccupation à l'époque était d'aller à l'encontre de ce qui était considéré comme "Beau" dans les musées.
Nu debout, issu de l'ancienne collection du célèbre historien et bienfaiteur des arts Arthur M. Sackler, souscrit à cet effort pour abolir les frontières des représentations conventionnelles afin d'accéder à de nouvelles façons de voir, à travers des yeux archaïques.
The present drawing, executed in 1906, forms part of an extensive group of works across different media which Picasso executed prior to his early chef d'oeuvre, Les Demoiselles d'Avignon. This date is recognized as a juncture in the evolution of modern art, where a confluence of events would bring Picasso to adopt a revised archaic stylization in his work. In the Spring the Louvre opened its exhibition of early Iberian sculptures recently excavated from the sites of Osuna and Cerro de Los Santos. The year also saw the publication of a luxury edition of the Art of the Ice Age by Cartailhac and Breuil, featuring images of the rock paintings discovered at Altamira in Northern Spain and Marsoulas in the Pyrenees. Through the intermediary of Gertrude Stein, Picasso also met the Fauve group, led by Matisse and Derain, who in turn shared their passion for African masks. As Peter Stepan notes in his text Picasso's Collection of African & Oceanic Art (Munich, 2006, p. 9): 'Subsequently Picasso became fanatical, and accumulated statuettes, masks, and fetches of all African regions'.
Nu debout illustrates Picasso's absorption of these arts of variant origins, each of which Picasso considered as a source which would support his subversion of accepted Western classical traditions. The body of this robust woman with her weighty limbs and creased midriff recalls most immediately those of the Venuses of Willendorf or Lespugne (of which Picasso owned a cast). Her 'primitivist' aspect is reinforced by the pared down representation of her face with heavy eyelids and the asymmetrical placement of her wedge-shaped nose. As the artist would recall at a later date, his principle concern at the time was to work against what was considered beauty in the museums. Nu debout, formerly in the collection of Arthur M. Sackler the renowned scholar and benefactor of the arts, subscribes to this effort to tear down the boundaries of conventional representation and to access new ways of seeing through archaic eyes.