ANDY WARHOL (1928-1987)
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ANDY WARHOL (1928-1987)

Dollar Sign

Details
ANDY WARHOL (1928-1987)
Dollar Sign
numéroté 'PA30.011' (sur le châssis); porte le cachet de The Estate of Andy Warhol et de la Andy Warhol Foundation for the Visual Arts, Inc. et numéroté 'PA30.011' (au dos)
peinture polymer synthétique et encre sérigraphique sur toile
25.4 x 20.3 cm. (10 x 8 in.)
Peint en 1981.
Provenance
Gagosian Gallery, Beverly Hills
Collection privée, Pittsburgh (acquis en 1998)
Acquis auprès de celle-ci par le propriétaire actuel
Exhibited
Beverly Hills, Gagosian Gallery, Andy Warhol: $, novembre 1997.
Special Notice
ƒ: In addition to the regular Buyer’s premium, a commission of 5.5% inclusive of VAT of the hammer price will be charged to the buyer. It will be refunded to the Buyer upon proof of export of the lot outside the European Union within the legal time limit. (Please refer to section VAT refunds)
Further Details
'DOLLAR SIGN'; NUMBERED ON THE STRETCHER, STAMPED AND NUMBERED AGAIN ON THE REVERSE; SYNTHETIC POLYMER AND SILKSCREEN INK ON CANVAS.

Brought to you by

Christophe Durant-Ruel
Christophe Durant-Ruel

Lot Essay

Un certificat d'authenticité de la Andy Warhol Foundation for the Visual Arts, Inc. sera remis à l'acquéreur.


Ambivalente, troublante, l'image du dollar fait figure aujourd'hui de symbole universellement reconnu. Peu d'artistes avant Warhol avait osé s'en emparer avec la même liberté de ton. Si l'argent a toujours eu une place vitale au coeur de la création artistique - du moins depuis l'invention du mécénat et des commandes d'artiste - il a longtemps été masqué par l'image romantique de l'artiste mu par sa seule nécessité créatrice. Warhol, lui, en affichant frontalement ce dollar pour en faire une nouvelle icone, fait voler en éclats les tabous d'un art depuis longtemps dépendant de son propre marché. Interrogé sur cette prise de position, l'artiste répondait d'ailleurs : "J'aime voir l'argent sur les murs. Vous dites que vous allez vous payer une peinture à $200.000. Moi, je pense que vous devriez prendre tout cet argent et l'épingler directement au mur. Ainsi, lorsque quelqu'un viendra vous rendre visite, la première chose qu'il verra en entrant sera cet argent sur le mur." (cité in A. Warhol, The Philosophy of Andy Warhol: From A to B and Back Again, New York 1975, p. 134).

Réalisés en 1981, ces deux Dollar Signs se nourrissent de l'esthétique pop créée par Warhol et dont il maîtrise désormais les codes à la perfection. La superposition du rose, du doré et d'un brun-rouge sur un fond noir pour l'un tandis que le vert, le rose et le violet se détachent sur un fond bleu pour l'autre, montre l'étendu d'une palette qui tend à abstraire le signe de sa propre réalité. Comme souvent chez Warhol, au tournant des années 1970 et 1980, son travail se retourne sur ses premières créations du début des années 1960. Ici, il revient à ses Dollar Bills qu'il avait explorés par le biais du dessin et de la sérigraphie mais il fait disparaître le support pour n'en conserver que l'essence, ce signe dont il souhaite explorer toute l'étendue de sa sémiotique. Warhol en aime la forme, la perception qu'il laisse chez les gens : "La monnaie américaine est vraiment très bien dessinée, vraiment. Je l'aime plus que toute autre monnaie au monde."
Le discours de Warhol, à travers ces Dollar Signs, est à double lecture et, par conséquent, consciemment ambivalent. En effet, en faisant du dollar le sujet à part entière de son art, il en glorifie la portée, assumant parfaitement la relation entre sa peinture et l'argent qu'elle lui rapporte mais aussi qu'elle rapporte aux autres ayant parfaitement saisi les mécanismes du marché de l'art. Néanmoins, en affichant ostensiblement la valeur de l'argent et la superficialité qui l'accompagne, il remet dans le même temps en perspective une société qui a élevé l'argent au même rang que l'art. "Le marché de l'art est l'étape qui arrive après l'art. J'ai débuté comme un artiste commercial et je souhaite terminer entant qu'artiste. [...] Je voulais être un businessman artiste ou bien un artiste businessman. Être bon dans les affaires est la plus fascinante des formes d'art."


Ambivalent and troubling, the dollar sign is now a universally recognised symbol. Few artists before Warhol had dared to appropriate it so openly. Although money has always had a vital role at the heart of artistic creation - at least since the invention of patronage and commissions - it was long concealed behind the romantic image of the artist driven solely by a creative urge. Warhol, by displaying the dollar unashamedly as a new icon, shattered taboos of an art which had long been dependent on its own market. Questioned on this position, the artist replied: "I like money on the wall. Say you were going to buy a $200,000 painting. I think you should take that money, tie it up and hang it on the wall. Then when someone visited you the first thing they would see is the money on the wall." (quoted in A. Warhol, The Philosophy of Andy Warhol: From A to B and Back Again, New York, 1975, p. 134).

Produced in 1981, these two
Dollar Signs draw inspiration from the pop aesthetic developed by Warhol and whose codes he had mastered perfectly by this stage. The superposition of the pink, gold and brownish red on a black background for one, and green, pink and purple against a blue background for the other, show the extent of a palette designed to detach the symbol from its own reality. As is often the case with Warhol at the turn of the 1970s and 1980s, his work looks back to his early pieces from the start of the 1960s. Here he returns to Dollar Bills which he had explored through design and screen-printing, although he removes the medium to preserve only the essence - this symbol whose semiotics he aims to examine. Warhol loves its shape and the perception it gives people: American money is very well-designed, really. I like it better than any other kind of money."
Warhol's message in these
Dollar Signs can be read in two ways and is therefore consciously ambivalent. In fact, by making the dollar the subject of his art in its own right, he glorifies its reach, embracing the relationship between his painting and the money it brings to him, as well as to others who have understood the working of the art market. Nevertheless, by pointedly acknowledging the value of money and the superficiality which goes with it, he also puts into perspective a society which has raised money to the same level as art. "Business art is the step that comes after Art. I started as a commercial artist, and I want to finish artist. [...] I wanted to be an Art businessman or a business Artist. Being good in business is the most fascinating kind of art."

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