Ferdinand-Eugène-Victor Delacroix (1798-1863)
Ferdinand-Eugène-Victor Delacroix (1798-1863)

Cavalier arabe à cheval

Details
Ferdinand-Eugène-Victor Delacroix (1798-1863)
Cavalier arabe à cheval
avec datation '1838' (en bas à droite)
aquarelle sur papier
18.3 x 20 cm.
with datation '1838' (lower right)
watercolour on paper
7¼ x 7 7/8 in.
Provenance
Tampon d'atelier de l'artiste (L.838a); vente, Mes Pillet et Lainné, Paris, 17-19 février 1864, possiblement lot 414.
Victor Choquet, Paris; vente, Galerie Georges Petit, Paris, 1-4 juillet 1899, lot 142.
Edgar Degas, Paris; vente, Mes Lair-Dubreuil, Dubourg, Delvigne et Petit, Paris, 26-27 mars 1918, lot 118.
Knoedler & Co. Inc., New York.
Mr. et Mrs. T. Edward Hanley, New York.
E.V. Thaw & Co., New York.
Vente, Sotheby's, Londres, 2-3 avril 1974, lot 37.
Galerie Bellarte, Helsinki (acquis au cours de cette vente).
Norton Simon Foundation, Pasadena.
Collection particulière, Suisse (jusqu'en 1999).
Galerie Hopkins-Custot, Paris.
Triton Collection Foundation, Pays-Bas (acquis auprès de celle-ci, en 1999).
Literature
S. van Heugten, Avant-gardes, 1870 to the Present, the Collection of the Triton Foundation, Bruxelles, 2012, p. 543 (illustré en couleurs, p. 63).
Exhibited
Stockholm, Svensk-Franska Kontgalleriet, Delacroix, non daté, no. 188.
Cambridge, Fogg Art Museum et Philadelphie, Museum of Art, The Hanley Collection, 1957, no. 194.
New York, Wildenstein & Co., Loan exhibition of paintings and drawings from the Hanley Collection, novembre-décembre 1961, no. 54.
New York, Gallery of Modern Art including the Huntington Hartford Collection, et al., Selections from the Collection of Dr and Mrs T. Edward Hanley, janvier-mars 1967 (sans numéro).
Rotterdam, Boijmans Van Beuningen Museum, From Monet to Picasso, Masterpieces on Paper 1860-1960 from the Triton Foundation Collection, novembre 2002-février 2003 (sans catalogue).
Rotterdam, Kunsthal, De collectie van de Triton Foundation, octobre 2012-janvier 2013.

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Natacha Muller
Natacha Muller

Lot Essay

The iconographical subject and above all the dating of this watercolor enables one to set it within its creative context. At the very end of the year 1831, Delacroix embarked with the Count of Mornay upon a diplomatic mission with the aim of concluding a treaty of Good-Neighbourly Relations between the Sultan of Morocco, Murley Abd el Rahma, and French-governed Algeria.
The artist thus sailed from Toulon, disembarking in Tanger on the 25th January 1832. He then crossed the country via Alcassar-el-Kebir, Sidi-Kassem and Garbia, before arriving in Meknes. Despite his mission only lasting six months, the discovery of the Middle East would remain a significant influence on the rest of his career. He took to drawing en plein air and to using live models; three albums of sketches attesting to this activity are conserved at Le Musée du Louvre, and a further one in Chantilly. As well as the albums, isolated sheets of paper such as the present work were also produced (over two hundred examples are conserved at the Le Louvre. See L.-A. Prat, Le dessin français au XIXe siècle, Paris, 2011, p. 236).
Delacroix's journal of this time constitutes a precious testimony regarding his stay, as well as illustrating his growing artistic sensibility towards vibrant color and luxurious materials (fabrics, precious stones, metals, etc.). As can be seen in the present watercolour with its vitality and shimmering colour, Delacroix was keen to note his discoveries in rich visual detail. One entry in his diary reads "Met the emperor's spokesperson [...]: very beautiful white headress, sharp hat without turban, yellow slippers and golden spurs; gold-embroidered purple belt, embroidered cartridge holder, the horse's bridle purple and gold. [...] Very beautiful backwards glance at this mass of dark skinned or black people" (E. Delacroix, Journal 1822-1863, Paris, 1996, p. 104).
On his return to France, Delacroix continued to relive his discovery of the Middle East. He likely realized the present watercolor as a distant memory a few years on from his return. His interest naturally lies with the arab costume and its colors, the contrasts made by strong light, the description of a luxuriant vegetation and the sense of a horse's movement. The present watercolour, with its associations of liquid green, vermilion red, and gradations of blues and browns, subscribes perfectly to Delacroix's aproach to graphic work: the artist skilfully associates the line and the color wit neither gaining the upper hand.


Le sujet iconographique et surtout la datation de cette aquarelle permettent de la replacer dans son contexte créatif. A la toute fin de l'année 1831, Eugène Delacroix se voit attaché à la mission diplomatique du Comte de Mornay, parti pour conclure un traité de bon voisinage auprès du sultan du Maroc, Murley Abd el Rahman, au temps où la France a mainmise sur l'Algérie.
L'artiste part ainsi en bateau depuis Toulon et débarque à Tanger le 25 janvier 1832 puis traverse tout le pays à cheval - Alcassar-el-Kebir, Sidi-Kassem ou encore Garbia - avant d'arriver à Meknès. Si la mission ne dure que six mois, Delacroix reste marqué par cette découverte de l'orient jusqu'à la fin de sa carrière. Sur place, il dessine abondamment aussi bien en plein air que sur le modèle vivant, dans des albums (trois sont conservés au Louvre et un à Chantilly) ou sur des feuilles isolées comme le présent dessin (plus de deux cents sont conservées au musée du Louvre. Voir L.-A. Prat, Le dessin français au XIXe siècle, Paris, 2011, p. 236).
Témoignage précieux, le Journal de Delacroix nous renseigne sur les lieux visités mais surtout sur sa sensibilité artistique, et son intérêt pour les couleurs vives et les matières (tissus, pierres précieuses, métaux...). Comme le montre cette aquarelle chatoyante et pleine de vie, Delacroix sait capter et restituer avec beaucoup de finesse ce qu'il découvre et l'émerveille sur place: "Rencontré le porteur de paroles de l'empereur [...]: très beau burnous blanc, bonnet pointu sans turban, pantoufles jaunes et éperons dorés; ceinture violette brodée d'or, porte-cartouches très brodé, la bride du cheval violette et or. [...] Très beau coup d'oeil en regardant derrière nous cette quantité de figures basanées ou noires" (Journal 1822-1863, Paris, 1996, p. 104).
De retour en France, quelques années plus tard, Delacroix réalise des aquarelles de mémoire: son souvenir invoque tout naturellement les costumes des arabes et leurs couleurs, les contrastes de lumière, la végétation luxuriante et les chevaux en mouvement. Associant le vert d'eau, le rouge vermillon et le bleu à un dégradé de brun, dans une recherche sur le mouvement, la présente aquarelle s'inscrit parfaitement dans l'oeuvre graphique de Delacroix: l'artiste y associe de manière habile la couleur et la ligne sans que l'un de ces éléments ne prédomine.

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