Lot Essay
Cette oeuvre sera incluse au catalogue critique de l'oeuvre de Pierre-Auguste Renoir actuellement en préparation par l'Institut Wildenstein.
Peint en 1915 probablement dans le Sud de la France, où Pierre-Auguste Renoir élit domicile dans les dernières années de sa vie, le présent paysage est un très bel exemple des toiles du maître impressionniste à la fin de sa carrière. Si l'on retient plus traditionnellement de cette époque ses oeuvres intimistes et ses portraits, Paysage montre combien la représentation de la nature est sublimée par sa technique de maturité.
Tout au long de sa vie, Renoir considère le travail sur le paysage comme un moyen de perfectionner son art, et comme il l'écrit à Berthe Morisot dès 1882, y voit la seule faon d'apprendre un peu [son] métier (cité in écrits, entretiens et lettres sur l' art, Regards sur lart, Paris, 2002, p. 144). Ses paysages sont par conséquent particulièrement variés et exprimentaux, tant du point de vue de la technique que de la couleur, révélant une véritable fascination pour l'étude de la lumière naturelle.
Bien qu'affaibli par la maladie, c'est avec une touche toujours vigoureuse que Renoir peint notre paysage. L'alternance d'empâtements et de petites touches légères lui permet de restituer la fugacité de la nature, en constante évolution. Les innombrables nuances de vert, de bleu et de brun font montre de son oeil aguerri et de sa capacité à transposer sur la toile la diversité de formes et de couleurs qu'il observe.
Contrairement à Claude Monet qui dompte le jardin de Giverny pour l'adapter au motif de ses tableaux, Renoir, lui, brosse une nature beaucoup plus sauvage. Rien n'est ici arrangé ou artificiel. L'abondante végétation est brute et désordonnée. Changeante, imparfaite, elle défie le talent du peintre, qui tempête: L'olivier quel cochon ! Si vous saviez ce qu'il m'a embêté. Un arbre plein de couleurs. Pas gris du tout. Ses petites feuilles, ce quelles m'ont fait suer! Un coup de vent, mon arbre change de tonalité. La couleur elle n'est pas dans ses feuilles mais dans les espaces vides. La nature, je ne peux pas la peindre, je le sais, mais le corps--corps avec elle m'amuse. Un peintre ne peut pas être un grand peintre s'il ne connaît pas le paysage (cité in A. de Butler, Ecrits et propos sur l'art, Paris, 2009, p. 209).
Executed in 1915, most likely in the south of France, this vibrant landscape is a fine example of the plein air works Pierre-Auguste Renoir produced towards the end of his career. Although better known to the public as a painter of intimate scenes and portraits, this landscape painting reminds us to what extent the landscape was equally suited to Renoir's mature style. He viewed this genre in part as a means of testing and refining his artistic skills; in a letter to Berthe Morisot from 1892, he referred to it as "the only way to learn one's craft" (cited in écrits, entretiens et lettres sur lart, Regards sur l'art, Paris, 2002, p. 144). As a result, his landscapes tend to be more varied and experimental in color than other works, revealing the artists true fascination for natural light. Despite being afflicted by illness in the latter years of his career, Renoirs approach to painting remained firm and vigorous. The variegated brushwork consisting of swirling impasto and small dabs of applied paint highlight his desire to capture the transience of nature. The nuances of greens, blues and browns visible across the present painting testify to the painters observatory eye and his ability to transpose onto the canvas a richness of form and colour. Unlike Claude Monet who used his domestic garden in Giverny as subject matter for his art, Renoir chose to depict a more rugged, wild landscape. He painted nature in its rawest form, a nature that had not been altered or rearranged by man. Yet this unpredictable landscape proved challenging to paint, as Renoir once lamented Olivier what a nightmare! If only you knew my frustration. A tree filled with colour. Not just grey, but the whole spectrum. Its little leaves in the open spaces are just making me sweat! With even the smallest gust of wind, the colours and form are altered. I know nature, but I cant paint it. A painter cannot become well known if he doesnt know how to paint a landscape (cited in A. de Butler, écrits et propos sur l'art, Paris, 2009, p. 209).
Peint en 1915 probablement dans le Sud de la France, où Pierre-Auguste Renoir élit domicile dans les dernières années de sa vie, le présent paysage est un très bel exemple des toiles du maître impressionniste à la fin de sa carrière. Si l'on retient plus traditionnellement de cette époque ses oeuvres intimistes et ses portraits, Paysage montre combien la représentation de la nature est sublimée par sa technique de maturité.
Tout au long de sa vie, Renoir considère le travail sur le paysage comme un moyen de perfectionner son art, et comme il l'écrit à Berthe Morisot dès 1882, y voit la seule faon d'apprendre un peu [son] métier (cité in écrits, entretiens et lettres sur l' art, Regards sur lart, Paris, 2002, p. 144). Ses paysages sont par conséquent particulièrement variés et exprimentaux, tant du point de vue de la technique que de la couleur, révélant une véritable fascination pour l'étude de la lumière naturelle.
Bien qu'affaibli par la maladie, c'est avec une touche toujours vigoureuse que Renoir peint notre paysage. L'alternance d'empâtements et de petites touches légères lui permet de restituer la fugacité de la nature, en constante évolution. Les innombrables nuances de vert, de bleu et de brun font montre de son oeil aguerri et de sa capacité à transposer sur la toile la diversité de formes et de couleurs qu'il observe.
Contrairement à Claude Monet qui dompte le jardin de Giverny pour l'adapter au motif de ses tableaux, Renoir, lui, brosse une nature beaucoup plus sauvage. Rien n'est ici arrangé ou artificiel. L'abondante végétation est brute et désordonnée. Changeante, imparfaite, elle défie le talent du peintre, qui tempête: L'olivier quel cochon ! Si vous saviez ce qu'il m'a embêté. Un arbre plein de couleurs. Pas gris du tout. Ses petites feuilles, ce quelles m'ont fait suer! Un coup de vent, mon arbre change de tonalité. La couleur elle n'est pas dans ses feuilles mais dans les espaces vides. La nature, je ne peux pas la peindre, je le sais, mais le corps--corps avec elle m'amuse. Un peintre ne peut pas être un grand peintre s'il ne connaît pas le paysage (cité in A. de Butler, Ecrits et propos sur l'art, Paris, 2009, p. 209).
Executed in 1915, most likely in the south of France, this vibrant landscape is a fine example of the plein air works Pierre-Auguste Renoir produced towards the end of his career. Although better known to the public as a painter of intimate scenes and portraits, this landscape painting reminds us to what extent the landscape was equally suited to Renoir's mature style. He viewed this genre in part as a means of testing and refining his artistic skills; in a letter to Berthe Morisot from 1892, he referred to it as "the only way to learn one's craft" (cited in écrits, entretiens et lettres sur lart, Regards sur l'art, Paris, 2002, p. 144). As a result, his landscapes tend to be more varied and experimental in color than other works, revealing the artists true fascination for natural light. Despite being afflicted by illness in the latter years of his career, Renoirs approach to painting remained firm and vigorous. The variegated brushwork consisting of swirling impasto and small dabs of applied paint highlight his desire to capture the transience of nature. The nuances of greens, blues and browns visible across the present painting testify to the painters observatory eye and his ability to transpose onto the canvas a richness of form and colour. Unlike Claude Monet who used his domestic garden in Giverny as subject matter for his art, Renoir chose to depict a more rugged, wild landscape. He painted nature in its rawest form, a nature that had not been altered or rearranged by man. Yet this unpredictable landscape proved challenging to paint, as Renoir once lamented Olivier what a nightmare! If only you knew my frustration. A tree filled with colour. Not just grey, but the whole spectrum. Its little leaves in the open spaces are just making me sweat! With even the smallest gust of wind, the colours and form are altered. I know nature, but I cant paint it. A painter cannot become well known if he doesnt know how to paint a landscape (cited in A. de Butler, écrits et propos sur l'art, Paris, 2009, p. 209).