Lot Essay
L'authenticité de cette oeuvre a été confirmée par Monsieur Pierre Alechinsky.
Membre fondateur du mouvement Cobra en 1948, Pierre Alechinsky expose au pavillon belge de la Biennale de Venise en 1960, année à laquelle il réalise Distances prises. Le succès de cette manifestation lui offre une reconnaissance internationale dont témoigne Hilton Kramer dans le New York Times daté du 12 juin : «Le Pavillon belge est dominé par une grande exposition des peintures et des dessins de Pierre Alechinsky qui, à l'âge de 45 ans, est le seul peintre de la Biennale à donner une impression de réelle maîtrise. Si le système des grands prix n'avait pas été aboli, le Grand Prix de Peinture lui serait revenu. Ses toiles expressionnistes, hantées par des images de cauchemar, qui sont au bord de l'abstraction, vont à contre-courant de toutes les nouvelles idées et nouvelles modes, mais leur pouvoir n'en est pas pour autant diminué.» Empruntant au registre surréaliste - éléments anthropomorphiques entremêlés sur la toile, titre énigmatique, palette des bleus et de gris à la Tanguy – ainsi qu’à la gestuelle de Pollock dans le délié des formes et la façon de traiter la toile en all-over, Distances prises illustre la définition de l’art nouveau que donne Jean Paulhan : «les anciens peintres commencent par le sens et lui trouvaient des signes. Mais les nouveaux commencent par des signes, auxquels il ne reste plus qu’à trouver un sens.» («L’art informel», La nouvelle revue française, mars 1961, cité in Alechinsky, catalogue d’exposition, Paris, Galerie nationale du jeu de paume, 1998).
One of the founding members of the Cobra movement in 1948, Pierre Alechinsky exhibited at the Belgian pavilion at the Venice Biennale in 1960, the year he created Distances prises. The exhibition’s success brought him international recognition, including that from Hilton Kramer in the New York Times dated 12 June: “The Belgian pavilion is dominated by a large exhibition of Pierre Alechinsky’s paintings and drawings, a man who at the age of 45 seems to be the only painter at the Biennale to have a true mastery. If the Grand Prix were still awarded, the Grand Prix for Painting would have gone to him. His expressionist canvases, haunted by nightmare images, border on abstraction and run counter to all new ideas and fashions, without seeing their power diminish.” Borrowing from the surrealist lexicon – anthropomorphic objects intertwining on the canvas, an enigmatic title, a palette of blues and greys reminiscent of Tanguy – as well as from Pollock’s gestures in the slender forms and all-over approach to the canvas, Distances prises illustrates the Jean Paulhan’s definition of the new art: “The old masters began with meaning and searched for means to express it. But the new artists begin with expression, what remains is merely to find meaning” (“L’art informel”, La nouvelle revue française, March 1961, quoted in Alechinsky, exhibition catalogue, Paris, Galerie nationale du jeu de paume, 1998).
Membre fondateur du mouvement Cobra en 1948, Pierre Alechinsky expose au pavillon belge de la Biennale de Venise en 1960, année à laquelle il réalise Distances prises. Le succès de cette manifestation lui offre une reconnaissance internationale dont témoigne Hilton Kramer dans le New York Times daté du 12 juin : «Le Pavillon belge est dominé par une grande exposition des peintures et des dessins de Pierre Alechinsky qui, à l'âge de 45 ans, est le seul peintre de la Biennale à donner une impression de réelle maîtrise. Si le système des grands prix n'avait pas été aboli, le Grand Prix de Peinture lui serait revenu. Ses toiles expressionnistes, hantées par des images de cauchemar, qui sont au bord de l'abstraction, vont à contre-courant de toutes les nouvelles idées et nouvelles modes, mais leur pouvoir n'en est pas pour autant diminué.» Empruntant au registre surréaliste - éléments anthropomorphiques entremêlés sur la toile, titre énigmatique, palette des bleus et de gris à la Tanguy – ainsi qu’à la gestuelle de Pollock dans le délié des formes et la façon de traiter la toile en all-over, Distances prises illustre la définition de l’art nouveau que donne Jean Paulhan : «les anciens peintres commencent par le sens et lui trouvaient des signes. Mais les nouveaux commencent par des signes, auxquels il ne reste plus qu’à trouver un sens.» («L’art informel», La nouvelle revue française, mars 1961, cité in Alechinsky, catalogue d’exposition, Paris, Galerie nationale du jeu de paume, 1998).
One of the founding members of the Cobra movement in 1948, Pierre Alechinsky exhibited at the Belgian pavilion at the Venice Biennale in 1960, the year he created Distances prises. The exhibition’s success brought him international recognition, including that from Hilton Kramer in the New York Times dated 12 June: “The Belgian pavilion is dominated by a large exhibition of Pierre Alechinsky’s paintings and drawings, a man who at the age of 45 seems to be the only painter at the Biennale to have a true mastery. If the Grand Prix were still awarded, the Grand Prix for Painting would have gone to him. His expressionist canvases, haunted by nightmare images, border on abstraction and run counter to all new ideas and fashions, without seeing their power diminish.” Borrowing from the surrealist lexicon – anthropomorphic objects intertwining on the canvas, an enigmatic title, a palette of blues and greys reminiscent of Tanguy – as well as from Pollock’s gestures in the slender forms and all-over approach to the canvas, Distances prises illustrates the Jean Paulhan’s definition of the new art: “The old masters began with meaning and searched for means to express it. But the new artists begin with expression, what remains is merely to find meaning” (“L’art informel”, La nouvelle revue française, March 1961, quoted in Alechinsky, exhibition catalogue, Paris, Galerie nationale du jeu de paume, 1998).