Lot Essay
L'oeuvre est enregistrée dans Rufino Tamayo Archives, Mexico.
« L'exposition récente qui lui a été consacrée à Paris a permis d'apprécier l'unité de l’œuvre brillante de Rufino Tamayo. La persistance de certains thèmes permet d’établir des comparaisons. Une « constante » - pour employer une similitude mathématique prévaut : la soif de liberté, qui prend souvent la forme d’une révolte. D'autres thèmes expriment plus le « NON » énergique de l'artiste devant toute contrainte ou menace qui pèserait sur la liberté de l’homme […]. [L’une des toiles] est intitulée « Negro de Paris » (Noir de Paris). Tamayo voit Paris en noir. Peut-être la ville le déprimait-il plus que la faible lumière du jour d’hiver, la patine de la pierre imprégnée de suie que des centaines de milliers de cheminées rejettent dans l’air et que la pluie applique obstinément. La toile de sépias et de noirs, chargés de pourpre, d’indigo, de cobalt, représente le coin d’une ruelle. La maison centrale est vue latéralement, sans fenêtre sur le haut pignon que forment les étages superposés. De la façade contiguë se détache l'énorme cigare de verre rouge illuminé de l’intérieur qui annonce un bureau de tabac. La lumière colore l’arête du saillant. L’immense mur noir désolé est couvert d’un saupoudrage de gris flou, esquisse des préparatifs de la toile, plutôt qu’un artifice du pinceau. Cela transmet l'impression d’une opacité sépulcrale qu’un nombre impressionnant de maisons deux ou trois fois centenaires donnent à Paris, ville - ne l'oublions pas, deux fois millénaire. »
J. M. González de Mendoza, journaliste, 1958, à propos de l’exposition à la Galerie de France.
“The recent exhibition in Paris made it possible to appreciate the unity of Tamayo’s brilliant work. Certain themes persist that provide points of comparison. There is one “constant” – the mathematical simile is pertinent – that can be discerned: a desire for freedom, often manifested as rebellion. Others express the forceful “NO” of the artist whenever the liberty of man is threatened or constrained […]. [One of the paintings] is entitled Negro de París (Black of Paris). Tamayo sees Paris as black. Sometimes he is depressed, more than by the scarce daylight of winter, by the patina of the stone impregnated with the soot thrown into the air by hundreds of thousands of chimneys, which the rain plasters down tenaciously. The canvas of sepia tones and blacks, laden with purple, indigo and cobalt represent the corner of an alley. The central house is seen from the side, with no window in the high side wall formed by apartments one on top of the other. From the adjacent facade projects the enormous red glass cigar sign indicating a tobacconist’s. The light colours the edges of the street corner. The vast, desolate black wall has a slight sprinkling of grey, an efflorescence from the starch in the canvas, and this, rather than any trick of the paintbrush, gives the impression of the tomb-like opacity produced by there being many houses two or three hundred years old in the city of Paris, a city, let us not forget, that is two thousand years old.”
J. M. González de Mendoza, journalist, 1958, about the exhibition at the Galerie de France.
« L'exposition récente qui lui a été consacrée à Paris a permis d'apprécier l'unité de l’œuvre brillante de Rufino Tamayo. La persistance de certains thèmes permet d’établir des comparaisons. Une « constante » - pour employer une similitude mathématique prévaut : la soif de liberté, qui prend souvent la forme d’une révolte. D'autres thèmes expriment plus le « NON » énergique de l'artiste devant toute contrainte ou menace qui pèserait sur la liberté de l’homme […]. [L’une des toiles] est intitulée « Negro de Paris » (Noir de Paris). Tamayo voit Paris en noir. Peut-être la ville le déprimait-il plus que la faible lumière du jour d’hiver, la patine de la pierre imprégnée de suie que des centaines de milliers de cheminées rejettent dans l’air et que la pluie applique obstinément. La toile de sépias et de noirs, chargés de pourpre, d’indigo, de cobalt, représente le coin d’une ruelle. La maison centrale est vue latéralement, sans fenêtre sur le haut pignon que forment les étages superposés. De la façade contiguë se détache l'énorme cigare de verre rouge illuminé de l’intérieur qui annonce un bureau de tabac. La lumière colore l’arête du saillant. L’immense mur noir désolé est couvert d’un saupoudrage de gris flou, esquisse des préparatifs de la toile, plutôt qu’un artifice du pinceau. Cela transmet l'impression d’une opacité sépulcrale qu’un nombre impressionnant de maisons deux ou trois fois centenaires donnent à Paris, ville - ne l'oublions pas, deux fois millénaire. »
J. M. González de Mendoza, journaliste, 1958, à propos de l’exposition à la Galerie de France.
“The recent exhibition in Paris made it possible to appreciate the unity of Tamayo’s brilliant work. Certain themes persist that provide points of comparison. There is one “constant” – the mathematical simile is pertinent – that can be discerned: a desire for freedom, often manifested as rebellion. Others express the forceful “NO” of the artist whenever the liberty of man is threatened or constrained […]. [One of the paintings] is entitled Negro de París (Black of Paris). Tamayo sees Paris as black. Sometimes he is depressed, more than by the scarce daylight of winter, by the patina of the stone impregnated with the soot thrown into the air by hundreds of thousands of chimneys, which the rain plasters down tenaciously. The canvas of sepia tones and blacks, laden with purple, indigo and cobalt represent the corner of an alley. The central house is seen from the side, with no window in the high side wall formed by apartments one on top of the other. From the adjacent facade projects the enormous red glass cigar sign indicating a tobacconist’s. The light colours the edges of the street corner. The vast, desolate black wall has a slight sprinkling of grey, an efflorescence from the starch in the canvas, and this, rather than any trick of the paintbrush, gives the impression of the tomb-like opacity produced by there being many houses two or three hundred years old in the city of Paris, a city, let us not forget, that is two thousand years old.”
J. M. González de Mendoza, journalist, 1958, about the exhibition at the Galerie de France.