Lot Essay
Dominique Bermann-Martin a confirmé l'authenticité de cette œuvre.
Les tableaux d’André Lhote, peintre autodidacte, témoignent de son originalité innée et de sa créativité personnelle. Influencé à ses débuts par les maîtres anciens, tels que Léonard de Vinci, Jean-Auguste-Dominique Ingres et Eugène Delacroix, c’est au cours d’un séjour à Paris en 1907 qu’il découvre la source principale de son inspiration : Paul Cézanne - dont les oeuvres révolutionnaires viennent d’être révélées au public lors du Salon d’Automne. En 1911, Lhote devient membre actif de la Section d’Or et lors de leur Salon de 1912, il présente dix tableaux, autant que les membres fondateurs - Albert Gleizes, Jean Metzinger et Marcel Duchamp. Les critiques contemporains, comme Apollinaire, évoquent les restes du classicisme encore trop présents dans le travail de Lhote et, qui selon eux, l’empêchent ainsi d’être considéré comme une cubiste pur. En effet, le modernisme se définit alors par sa volonté de créer une esthétique entièrement nouvelle. Lhote conservera pourtant certains éléments figuratifs et classiques dans son travail, comme le feront d’autres artistes du mouvement - contrairement aux espagnols, Braque, Picasso et Gris, engagés eux dans la progression du cubisme analytique hermétique. Le jardin, exécuté en 1916, illustre la dimension décorative et classique du cubisme propre à Lhote. Vers cette époque, Lhote concentre ses recherches sur l’importance de la couleur et le rôle que les tonalités peuvent jouer dans la construction du recul. Plus tard, devenu critique d’art et théoricien important, Lhote décrit son propre travail comme «un cubisme ambiant». Le présent tableau offre et impose au spectateur une atmosphère et un sens de l’espace puissants
An autodidacte, André Lhote’s paintings are testament to his innate sense of originality and personal creativity. Initially inspired by the past masters including Da Vinci, Ingres and Delacroix, it was during his first visit to Paris in 1907 that he was to encounter his greatest inspiration, that of Paul Cézanne whose revolutionary works had just been unveiled to the general public at the Salon d’automne. In 1911 Lhote became an active member of the Section d’Or, and at their 1912 Salon he presented ten works, equaling the contributions of the founding members Albert Gleizes, Jean Metzinger and Marcel Duchamp. Contemporary critics, including Guillaume Appolinaire, focused on the residues of classicism still present in Lhote’s work which they said ruled him out from being classified as a pure cubist – modernism being defined by the wish to create an entirely new aesthetic. Lhote would nevertheless continue to retain elements of representation and classicism in his work, as did other French artists in the movement in contrast to the Spaniards Braque, Picasso and Gris, who were committed to scaling the heights of hermetic analytical cubism. Le jardin, executed in 1916, illustrates the classical decorative quality of Lhote’s own brand of cubism. Around this date, the artist was focusing his research on the importance of local colour and the respective influences which tones could exert in the build-up of recession. Later an important art critic and theoretician, Lhote would qualify his own painting as “ambiant cubism”. The present work undeniably engages the viewer with its enveloping sense of place and atmosphere.
Les tableaux d’André Lhote, peintre autodidacte, témoignent de son originalité innée et de sa créativité personnelle. Influencé à ses débuts par les maîtres anciens, tels que Léonard de Vinci, Jean-Auguste-Dominique Ingres et Eugène Delacroix, c’est au cours d’un séjour à Paris en 1907 qu’il découvre la source principale de son inspiration : Paul Cézanne - dont les oeuvres révolutionnaires viennent d’être révélées au public lors du Salon d’Automne. En 1911, Lhote devient membre actif de la Section d’Or et lors de leur Salon de 1912, il présente dix tableaux, autant que les membres fondateurs - Albert Gleizes, Jean Metzinger et Marcel Duchamp. Les critiques contemporains, comme Apollinaire, évoquent les restes du classicisme encore trop présents dans le travail de Lhote et, qui selon eux, l’empêchent ainsi d’être considéré comme une cubiste pur. En effet, le modernisme se définit alors par sa volonté de créer une esthétique entièrement nouvelle. Lhote conservera pourtant certains éléments figuratifs et classiques dans son travail, comme le feront d’autres artistes du mouvement - contrairement aux espagnols, Braque, Picasso et Gris, engagés eux dans la progression du cubisme analytique hermétique. Le jardin, exécuté en 1916, illustre la dimension décorative et classique du cubisme propre à Lhote. Vers cette époque, Lhote concentre ses recherches sur l’importance de la couleur et le rôle que les tonalités peuvent jouer dans la construction du recul. Plus tard, devenu critique d’art et théoricien important, Lhote décrit son propre travail comme «un cubisme ambiant». Le présent tableau offre et impose au spectateur une atmosphère et un sens de l’espace puissants
An autodidacte, André Lhote’s paintings are testament to his innate sense of originality and personal creativity. Initially inspired by the past masters including Da Vinci, Ingres and Delacroix, it was during his first visit to Paris in 1907 that he was to encounter his greatest inspiration, that of Paul Cézanne whose revolutionary works had just been unveiled to the general public at the Salon d’automne. In 1911 Lhote became an active member of the Section d’Or, and at their 1912 Salon he presented ten works, equaling the contributions of the founding members Albert Gleizes, Jean Metzinger and Marcel Duchamp. Contemporary critics, including Guillaume Appolinaire, focused on the residues of classicism still present in Lhote’s work which they said ruled him out from being classified as a pure cubist – modernism being defined by the wish to create an entirely new aesthetic. Lhote would nevertheless continue to retain elements of representation and classicism in his work, as did other French artists in the movement in contrast to the Spaniards Braque, Picasso and Gris, who were committed to scaling the heights of hermetic analytical cubism. Le jardin, executed in 1916, illustrates the classical decorative quality of Lhote’s own brand of cubism. Around this date, the artist was focusing his research on the importance of local colour and the respective influences which tones could exert in the build-up of recession. Later an important art critic and theoretician, Lhote would qualify his own painting as “ambiant cubism”. The present work undeniably engages the viewer with its enveloping sense of place and atmosphere.