Lot Essay
Cette œuvre fait partie d’une série de variation sur un même thème que Man Ray réalisa dans son atelier entre 1934 et 1938 et dans laquelle est toujours représenté son tableau, A l’heure de l’Observatoire-les Amoureux. Son studio est le lieu d’expérimentation dans lequel il modifie la mise en scène et l’éclairage.
Le 1er élément que l’on retrouve est le tableau représentant les lèvres de Lee Miller suspendues dans un ciel nuageux au-dessus du Jardin du Luxembourg où l’on aperçoit le Dôme de l’Observatoire. Réalisé plusieurs années après leur rupture, il devient comme une apparition éphémère et fantasmagorique d’un paradis perdu.
Le deuxième élément est le jeu d’échec, dont le premier fut réalisé en 1920 à partir d’objets trouvés comme une crosse de violon pour représenter le roi puis produit en 1920-26 en plaqué argent et plaqué bronze pour les formes géométriques. La table d’échec fait probablement allusion à son lien avec Marcel Duchamp, à leurs échanges autour de nombreuses expositions et publications et à leur passion commune pour les échecs.
Enfin, le canapé que l’on retrouve dans les différentes images. Sur cette composition, Man Ray y dépose deux moules en plâtre. Le premier est une reproduction du torse de la déèsse Venus de Medicis par Praxitelean d’Athènes (IV siècle avant J.C..), l’autre représente la tête de la Venus d’Arles. Ces deux plâtres achetés dans un magasin de fournitures deviennent des figures récurrentes dans l’œuvre de Man Ray ; on les retrouve dans ses photographies (lot 238) mais aussi dans ses objets en 3 dimensions. Parmi les images prises avec sensiblement la même mise en scène, plusieurs variantes, l’une où l’on retrouve un nu de femme à la place des plâtres, une sur laquelle Man Ray se met en scène lui-même, une où le canapé est vide et une dernière version où l’on retrouve une femme vétue, allongée, un bras tendu vers le tableau.
L’utilisation du terme « nature morte » dans le titre n’est pas sans rappeler une expression pictorialiste dans laquelle l’orchestration, la mise en scène et la production par l’auteur est essentielle. Cette œuvre, tout comme les autres images sur le même thème, invite le spectateur dans le processus de création imaginé par l’auteur. L’attention se porte non seulement sur l’œuvre mais sur l’artiste en tant que créateur et compositeur.
This work is part of a series of variations on a single theme that Man Ray produced in his studio between 1934 and 1938, in which his painting "Observatory Time: The Lovers" makes an appearance. His studio was a place for experimentation, where he altered the staging and lighting.
The first "given" we find is the picture showing the lips of Lee Miller floating in a cloudy sky over the Jardin du Luxembourg, where we can see the Paris Observatory dome. Produced several years after their separation, it became an ephemeral, phantasmagorical vision of paradise lost.
The second "given" is the chess game, the first of which was made in 1920 out of found objects (such as a violin scroll representing the knight), then produced between 1920-26 in silver-plated and oxidized silver-plated brass geometrical forms. The chess table probably alludes to Man Ray's exchanges with Marcel Duchamp on numerous exhibitions and publications, and their shared passion for chess.
And lastly, the sofa, which appears in several images, on which Man Ray placed two plaster casts. The first is a reproduction of a Praxitilean torso of the goddess Venus (4th century BC), the other shows the head of the Venus of Arles. These two plasters, bought in a supply store, became recurrent props in Man Rays' works; they can be found in his photographs (lot 238) and in his three-dimensional object-constructions. Among the pictures taken with virtually the same staging, there are several variants: one where a nude woman replaces the plasters, one in which Man Ray features
himself, one where the sofa is empty and a final version where we find a clothed woman lying with one arm stretched out towards the picture of "Observatory Time".
The use of the term "still life" in the title suggests a pictorial expression in which the creator's orchestration, staging and production are essential. This work, like the other pictures with the same theme, invites the viewer into the creative process invented by the author. The focus is not only on the work, but also on the artist as creator and composer.
Le 1er élément que l’on retrouve est le tableau représentant les lèvres de Lee Miller suspendues dans un ciel nuageux au-dessus du Jardin du Luxembourg où l’on aperçoit le Dôme de l’Observatoire. Réalisé plusieurs années après leur rupture, il devient comme une apparition éphémère et fantasmagorique d’un paradis perdu.
Le deuxième élément est le jeu d’échec, dont le premier fut réalisé en 1920 à partir d’objets trouvés comme une crosse de violon pour représenter le roi puis produit en 1920-26 en plaqué argent et plaqué bronze pour les formes géométriques. La table d’échec fait probablement allusion à son lien avec Marcel Duchamp, à leurs échanges autour de nombreuses expositions et publications et à leur passion commune pour les échecs.
Enfin, le canapé que l’on retrouve dans les différentes images. Sur cette composition, Man Ray y dépose deux moules en plâtre. Le premier est une reproduction du torse de la déèsse Venus de Medicis par Praxitelean d’Athènes (IV siècle avant J.C..), l’autre représente la tête de la Venus d’Arles. Ces deux plâtres achetés dans un magasin de fournitures deviennent des figures récurrentes dans l’œuvre de Man Ray ; on les retrouve dans ses photographies (lot 238) mais aussi dans ses objets en 3 dimensions. Parmi les images prises avec sensiblement la même mise en scène, plusieurs variantes, l’une où l’on retrouve un nu de femme à la place des plâtres, une sur laquelle Man Ray se met en scène lui-même, une où le canapé est vide et une dernière version où l’on retrouve une femme vétue, allongée, un bras tendu vers le tableau.
L’utilisation du terme « nature morte » dans le titre n’est pas sans rappeler une expression pictorialiste dans laquelle l’orchestration, la mise en scène et la production par l’auteur est essentielle. Cette œuvre, tout comme les autres images sur le même thème, invite le spectateur dans le processus de création imaginé par l’auteur. L’attention se porte non seulement sur l’œuvre mais sur l’artiste en tant que créateur et compositeur.
This work is part of a series of variations on a single theme that Man Ray produced in his studio between 1934 and 1938, in which his painting "Observatory Time: The Lovers" makes an appearance. His studio was a place for experimentation, where he altered the staging and lighting.
The first "given" we find is the picture showing the lips of Lee Miller floating in a cloudy sky over the Jardin du Luxembourg, where we can see the Paris Observatory dome. Produced several years after their separation, it became an ephemeral, phantasmagorical vision of paradise lost.
The second "given" is the chess game, the first of which was made in 1920 out of found objects (such as a violin scroll representing the knight), then produced between 1920-26 in silver-plated and oxidized silver-plated brass geometrical forms. The chess table probably alludes to Man Ray's exchanges with Marcel Duchamp on numerous exhibitions and publications, and their shared passion for chess.
And lastly, the sofa, which appears in several images, on which Man Ray placed two plaster casts. The first is a reproduction of a Praxitilean torso of the goddess Venus (4th century BC), the other shows the head of the Venus of Arles. These two plasters, bought in a supply store, became recurrent props in Man Rays' works; they can be found in his photographs (lot 238) and in his three-dimensional object-constructions. Among the pictures taken with virtually the same staging, there are several variants: one where a nude woman replaces the plasters, one in which Man Ray features
himself, one where the sofa is empty and a final version where we find a clothed woman lying with one arm stretched out towards the picture of "Observatory Time".
The use of the term "still life" in the title suggests a pictorial expression in which the creator's orchestration, staging and production are essential. This work, like the other pictures with the same theme, invites the viewer into the creative process invented by the author. The focus is not only on the work, but also on the artist as creator and composer.