Paul-Élie Ranson (1861-1909)
Paul-Élie Ranson (1861-1909)

Nu se coiffant au bord de l'étang

Details
Paul-Élie Ranson (1861-1909)
Nu se coiffant au bord de l'étang
signé 'P. Ranson' (en bas à droite)
huile sur toile
92 x 72.6 cm.
Peint vers 1897

signed 'P. Ranson' (lower right)
oil on canvas
36 ¼ x 28 5/8 in.
Painted circa 1897
Provenance
Collection particulière, France (vers 1897).
Puis par descendance au propriétaire actuel.
Literature
B. Ranson Bitker et G. Genty, Paul Ranson, catalogue raisonné, japonisme, symbolisme, art nouveau, Paris, 1999, p. 241, no. 357 (illustré en couleurs, p. 240).
Exhibited
New York, Wildenstein Gallery, La revue blanche, Paris in the days of Post-Impressionism and Symbolism, novembre-décembre 1983, p. 61 (illustré en couleurs; daté 1899).
Saint-Germain-en-Laye, Musée départemental Maurice Denis-Le Prieuré, Paul Élie Ranson: du symbolisme à l'art nouveau, octobre 1997-janvier 1998, p. 188, no. 100 (illustré en couleurs; daté vers 1900).
Budapest, Magyar Nemzeti Galéria, Francia Szimbolisták, Gauguin, Pont-Aven, Nabis, novembre 1998-janvier 1999, p. 127, no. 156 (illustré en couleurs).
Tokyo, Shimane Art Museum et Kamakura, Musée d'art moderne, Eau, mythe et symbole dans la peinture occidentale, mars-juin 1999, p. 40, no. 8 (illustré en couleurs).
Valence, Musée de Valence, Paul Ranson, juin-octobre 2004, p. 115, no. 56 (illustré en couleurs).
Saint-Germain-en-Laye, Musée départemental Maurice Denis-Le Prieuré et Pont-Aven, Musée des Beaux-Arts, Paul Ranson, fantasmes et sortilèges, octobre 2009-octobre 2010, p. 137, no. 95 (illustré en couleurs, p. 136).
Essen, Musée Folkwang et Zurich, Kunsthaus, Monet, Gauguin, Van Gogh... Japanese inspirations, septembre 2014-mai 2015, p. 299, no. 60 (illustré en couleurs).

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Natacha Muller
Natacha Muller

Lot Essay

Dans Nu se coiffant au bord de l’étang, Paul Ranson aborde le thème de la femme qui joua un rôle prédominant dans sa vie, tant par son absence – sa mère mourut en lui donnant la vie - que par son omniprésence – l’artiste fut très fusionnel avec son épouse, France, son modèle favori. Il dressa ainsi des portraits fantasmatiques à la fois de femmes fées, délicates et rassurantes mais aussi de sorcières, envoûtantes et énigmatiques. La jeune femme, probablement son épouse, est ici représentée dans l’environnement à la fois paisible et inquiétant que symbolise la forêt, théâtre fantastique de l’ésotérisme Nabi. La forêt est constamment présente dans l’oeuvre du peintre: c’est d’abord son grand-père maternel, Jacques-Joseph Maquart qui l’initie au dessin et plus particulièrement à la représentation d’arbres gigantesques aux branches entremêlées. Aussi, il n’est pas anodin de rappeler qu’en 1897, au moment où le tableau est peint, Paul Ranson multiplie les allers-retours entre Paris et l’Ermitage, la résidence de son ami Georges Lacombe, dans la forêt d’Écouves. Il y consacra de nombreuses heures à réaliser des études d’arbres et de plantes qui inspirèrent ses grandes scènes forestières, à l’instar de Nu se coiffant au bord de l’étang. Ce décor, ici peint en grands aplats cloisonnés, fait par ailleurs ressurgir l’infuence des estampes japonaises sur Ranson, surnommé le Nabi plus japonard que le Nabi japonard (Pierre Bonnard). De même, les volutes de l’eau et les feurs du premier plan, font écho aux motifs de papier peint et aux panneaux décoratifs de l’Art Nouveau en plein essor et rappellent ainsi la volonté des Nabis de rompre toute frontière entre art et artisanat.

In Nu se coiffant au bord de l’étang, Paul Ranson illustrates the theme which would play a predominant role throughout his life, that of Woman and either her absence (his mother died during childbirth) or her pervasiveness, exemplifed by the incredibly close union he formed with his wife France, who was also his preferred model. He would produce imagined portraits of fantasy women, some delicate and compassionate, others as beguiling and enigmatic enchantresses. Here a woman, likely representative of his wife, is shown in a
forest setting, at once peaceful and disquieting, a scene full of the imaginary mysticism of the Nabi theater. The forest is a recurring theme of the artist: introduced by his maternal grandfather, Jacques-Joseph Maquart who initiated him to drawing and specifcally the representation of huge trees with entwined branches. It was later in 1897, the year the present painting was completed, that Paul Ranson made repeated visits from Paris to the home of his friend Georges Lacombe at the Ermitage, in the forest of Écouves. There he would spend many hours producing studies of the trees and plants which would later inspire his majestic forest scenes, such as Nu se coiffant au bord de l’étang. This scenery, here rendered in large swathes of cloisonné colour, also brought about a resurgence in the interest the artist had for Japanese prints, for which he was labeled ‘the Nabi more Japanese than the Japanese Nabi’ (i.e. Pierre Bonnard). The arabesques of the water and the fowers in the foreground further recall the patterns of the decorative panels produced at the height of the Art Nouveau movement, reminding us that the Nabis also endeavored to conquer the divide between art and the artisanal.

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