Lot Essay
Au début de l'année 1918, Kurt Schwitters navigue entre divers courants d'avant-garde de la scène berlinoise. Il se rapproche des fondateurs de Dada à Berlin - Raoul Hausmann et Hans Arp - en demandant de rejoindre leur mouvement, tout en exposant ses œuvres à la galerie Der Sturm fondée par Herwarth Walden. C'est en effet sa rencontre avec les artistes du mouvement Der Sturm, à l'instar de Franz Marc, Albert Bloch ou encore Emmy Klink, qui amène Schwitters a créer des œuvres titrées aujourd'hui collectivement comme 'abstractions'.
Z 47 Stadt fait partie d'une série de dessins destinés à accompagner des peintures abstraites - le 'Z' du titre désigne en effet le mot Zeichnung qui signifie 'dessin'. Ces travaux abstraits témoignent très clairement de l'influence du cubisme de Braque et Picasso des années 1909-10, en cela que Schwitters utilise une palette monochrome dans une construction rythmée par des formes géométriques. Si la perspective en plongée de Z 47 Stadt accentue le tragique de l'effondrement des immeubles que l'artiste nous donne à voir, son format intime renforce la concentration de l'énergie sombre qui se dégage de cette œuvre.
L'artiste exécute en 1918 des dessins au fusain considérés comme le corollaire visuel de ses poèmes de la même époque; il écrit par exemple «Des maisons tombent, le ciel s'effondre./Des arbres s'élèvent au-dessus des arbres.»(cité in Kurt Schwitters, catalogue d'exposition, Centre Georges Pompidou, Paris, 1994, p. 29). A la composition très expressionniste, Z 47 Stadt, qui retranscrit de manière puissante la crise que traverse l'Allemagne alors confrontée à la guerre, est emblématique des travaux antérieurs aux expérimentations de Schwitters autour du collage.
Early 1918 saw Kurt Schwitters navigating several opposing currents of the Berlin avant-garde scene. Simultaneously he approached the founders of Berlin Dada, Raoul Hausmann and Hans Arp with his interest in joining their movement, whilst he also began exhibiting with Herwarth Walden's Der Sturm gallery. It was following his contact with Der Sturm artists such as Franz Marc, Albert Bloch or Emmy Klinker that led Schwitters to produce works now given the collective title 'abstractions'. Z 47 Stadt belongs to a series of drawings which accompany the abstraction paintings (the 'Z' of the title standing for Zeichnung, or 'drawing'). The abstraction works were clearly also influenced by Picasso and Braque's cubism of 1909-10, with their monochromatic palette and the rhythmic placement of geometric forms. The exaggerated plunging perspective of Z 47 Stadt appears to depict a group of buildings collapsing in upon itself, with its intimate scale further enhancing the sense of concentrated dark energy. The charcoal drawings of 1918 are considered the visual counterpart to Schwitters’ poetry of the same date in which, for example, he wrote:“Houses fall, the sky collapses/Trees grow higher than trees."(quoted in Kurt Schwitters, exhibition catalogue, Centre Georges Pompidou, Paris, 1994, p. 29). Highly expressionnist in feeling, Z 47 Stadt is a powerful transcription of the deepening crisis Germany was facing with the War and constitutes part of a unique and important body of work prior Schwitters’ development of his renowned collage technique.
Z 47 Stadt fait partie d'une série de dessins destinés à accompagner des peintures abstraites - le 'Z' du titre désigne en effet le mot Zeichnung qui signifie 'dessin'. Ces travaux abstraits témoignent très clairement de l'influence du cubisme de Braque et Picasso des années 1909-10, en cela que Schwitters utilise une palette monochrome dans une construction rythmée par des formes géométriques. Si la perspective en plongée de Z 47 Stadt accentue le tragique de l'effondrement des immeubles que l'artiste nous donne à voir, son format intime renforce la concentration de l'énergie sombre qui se dégage de cette œuvre.
L'artiste exécute en 1918 des dessins au fusain considérés comme le corollaire visuel de ses poèmes de la même époque; il écrit par exemple «Des maisons tombent, le ciel s'effondre./Des arbres s'élèvent au-dessus des arbres.»(cité in Kurt Schwitters, catalogue d'exposition, Centre Georges Pompidou, Paris, 1994, p. 29). A la composition très expressionniste, Z 47 Stadt, qui retranscrit de manière puissante la crise que traverse l'Allemagne alors confrontée à la guerre, est emblématique des travaux antérieurs aux expérimentations de Schwitters autour du collage.
Early 1918 saw Kurt Schwitters navigating several opposing currents of the Berlin avant-garde scene. Simultaneously he approached the founders of Berlin Dada, Raoul Hausmann and Hans Arp with his interest in joining their movement, whilst he also began exhibiting with Herwarth Walden's Der Sturm gallery. It was following his contact with Der Sturm artists such as Franz Marc, Albert Bloch or Emmy Klinker that led Schwitters to produce works now given the collective title 'abstractions'. Z 47 Stadt belongs to a series of drawings which accompany the abstraction paintings (the 'Z' of the title standing for Zeichnung, or 'drawing'). The abstraction works were clearly also influenced by Picasso and Braque's cubism of 1909-10, with their monochromatic palette and the rhythmic placement of geometric forms. The exaggerated plunging perspective of Z 47 Stadt appears to depict a group of buildings collapsing in upon itself, with its intimate scale further enhancing the sense of concentrated dark energy. The charcoal drawings of 1918 are considered the visual counterpart to Schwitters’ poetry of the same date in which, for example, he wrote:“Houses fall, the sky collapses/Trees grow higher than trees."(quoted in Kurt Schwitters, exhibition catalogue, Centre Georges Pompidou, Paris, 1994, p. 29). Highly expressionnist in feeling, Z 47 Stadt is a powerful transcription of the deepening crisis Germany was facing with the War and constitutes part of a unique and important body of work prior Schwitters’ development of his renowned collage technique.