Lot Essay
Les années 1950 sont une décennie particulièrement féconde pour Jean Dubuffet, au cours de laquelle l’artiste se livre à d’innombrables expérimentations autour des matières et des textures, ayant volontiers recours dans ses œuvres à des matériaux minéraux ou organiques, à l’instar de ce Portrait d’homme. Celui-ci s’inscrit dans une courte série d’œuvres réalisée avec des ailes de papillons : 11 œuvres entre septembre et octobre 1953, puis 19 autres durant l’été 1955 (dont le présent lot, qui sera remanié deux ans plus tard).
Parmi les œuvres de cette série, figurent majoritairement des paysages et quelques portraits. Ici, précisément, l’assemblage prend la forme d’un visage et donne à voir la façon dont l’artiste, au cours des années 1950, s’amuse des jeux de correspondances entre la figure humaine et le paysage, estompant inlassablement la ligne de démarcation entre le règne du vivant et celui de l’inanimé. Agençant apollons et sylvains dans un patchwork coloré – jaune doré, rouge vif, bleu lilas, rose pale, brun et crème jaillissant çà et là sur un arrière-plan peint à la gouache marron sur un papier froissé – Dubuffet donne naissance à cette figure hiératique dont les yeux, faits de deux ailes aux reflets moirés, semblent fixer solennellement celui qui les regarde. Et c’est précisément de ce contraste entre la délicatesse du matériau et la puissance du sujet représenté que naît le magnétisme singulier de ce Portrait d’homme.
The 1950s was a particularly productive decade for Jean Dubuffet, in the course of which the artist engaged in countless experiments with materials and textures, happily resorting to mineral and organic materials in his work, as in this Portrait d’homme [Portrait of a Man]. This is one of a short series of works made with butterfly wings: 11 works between September and October 1953, thens 19 others during the summer of 1955 (including this lot, which would be reworked two years later).
The majority of the works in this series are landscapes and a few portraits. Here specifically, the assemblage takes the form of a face and shows how, during the 1950s, the artist amused himself by playing with similarities between the human figure and the landscape, tirelessly blurring the demarcation line between the realm of the living and the realm of the inanimate. Arranging Apollo butterflies and white admirals in a coloured patchwork – golden yellow, bright red, lilac blue, pale pink, brown and cream bursting out here and there over a background painted in brown gouache on crumpled paper – Dubuffet gave birth to this aloof figure whose eyes, made from two wings with shimmering highlights, seem to fix sternly on those who look at them. It is precisely this contrast between the delicacy of the material and the power of the subject portrayed that gives this Portrait d’homme its extraordinary magnetism.
Parmi les œuvres de cette série, figurent majoritairement des paysages et quelques portraits. Ici, précisément, l’assemblage prend la forme d’un visage et donne à voir la façon dont l’artiste, au cours des années 1950, s’amuse des jeux de correspondances entre la figure humaine et le paysage, estompant inlassablement la ligne de démarcation entre le règne du vivant et celui de l’inanimé. Agençant apollons et sylvains dans un patchwork coloré – jaune doré, rouge vif, bleu lilas, rose pale, brun et crème jaillissant çà et là sur un arrière-plan peint à la gouache marron sur un papier froissé – Dubuffet donne naissance à cette figure hiératique dont les yeux, faits de deux ailes aux reflets moirés, semblent fixer solennellement celui qui les regarde. Et c’est précisément de ce contraste entre la délicatesse du matériau et la puissance du sujet représenté que naît le magnétisme singulier de ce Portrait d’homme.
The 1950s was a particularly productive decade for Jean Dubuffet, in the course of which the artist engaged in countless experiments with materials and textures, happily resorting to mineral and organic materials in his work, as in this Portrait d’homme [Portrait of a Man]. This is one of a short series of works made with butterfly wings: 11 works between September and October 1953, thens 19 others during the summer of 1955 (including this lot, which would be reworked two years later).
The majority of the works in this series are landscapes and a few portraits. Here specifically, the assemblage takes the form of a face and shows how, during the 1950s, the artist amused himself by playing with similarities between the human figure and the landscape, tirelessly blurring the demarcation line between the realm of the living and the realm of the inanimate. Arranging Apollo butterflies and white admirals in a coloured patchwork – golden yellow, bright red, lilac blue, pale pink, brown and cream bursting out here and there over a background painted in brown gouache on crumpled paper – Dubuffet gave birth to this aloof figure whose eyes, made from two wings with shimmering highlights, seem to fix sternly on those who look at them. It is precisely this contrast between the delicacy of the material and the power of the subject portrayed that gives this Portrait d’homme its extraordinary magnetism.