Lot Essay
Germana Matta-Ferrari a confirmé l'authenticité de cette œuvre.
Matta a consacré la décennie suivant sa rupture avec les surréalistes et son départ de New York en 1948, à faire le bilan de son travail au beau milieu de sa carrière. Après s’être réinstallé entre Paris et Rome, il a repris contact avec l’Amérique latine à travers l’étude de ruines précolombiennes au Machu Picchu et des voyages plus fréquents vers son pays d’origine, le Chili. Comme pour ses premiers travaux, Matta a continué d’explorer le rapport entre la science et le subjectif en réconciliant des réalités technologiques et humanistes d’après-guerre, dans des tableaux à grande échelle représentant des mondes intérieurs ou extérieurs. «Nous cherchons toujours à nous emparer de “plus de réalité”, car il s’agit là de l’unique moyen d’accéder réellement à la condition humaine» explique-t-il (cité in Matta: A Totemic World: Paintings, Drawings, Sculpture, catalogue d’exposition, Andrew Crispo Gallery, New York, 1975).
Typique des tableaux de Matta des années 1950, la présente œuvre offre une vision cérébrale de la réalité déployée sur une toile panoramique. Avec cet environnement protéiforme entrelacé de corps à la fois mécaniques et atrophiés, la scène dépeinte illustre le commentaire écrit par William Rubin à l’occasion de la rétrospective de Matta au Museum of Modern Art. Rubin mentionne «une créature “synoptique” qui, bien qu’elle n’ait rien d’humain, permet à l’homme de s’exprimer graphiquement, pas en tant qu’être isolé, mais à travers un ensemble d’interactions biologiques et sociales au cœur de son monde» (Matta, catalogue d’exposition, Museum of Modern Art, New York, 1957).
Matta used the decade following his separation from the Surrealists, and subsequent departure from New York in 1948, to take stock of his practice at mid-career. Resettling between Paris and Rome, he renewed his connections with Latin America, studying the Pre-Colombian ruins at Machu Pichu and undertaking more regular travel back to his native Chile. As in earlier practice, Matta continued to explore the relationship between science and subjectivity, reconciling post-war humanist and technological realities in large scale paintings depicting inner and outer worlds. “There is always the need to grasp ‘more reality’; for only in this way can we create a truly human condition” he explained (quoted in Matta: A Totemic World: Paintings, Drawings, Sculpture, New York: Andrew Crispo Gallery, 1975).
Characteristic of Matta’s paintings of the early 1950s, the present Sans Titre offers a cerebral version of reality unfurled across a panoramic canvas. A protean environment interlaced with bodies both mechanical and vestigial, the scene depicted exemplifies the commentary by William Rubin on the occasion of Matta’s retrospective at the Museum of Modern Art where he wrote of “a non anthropomorphic ‘synoptic’ creature which gives graphic expression to man, not as an isolated being, but as a complex of biological and social interactions within his world.” (W. Rubin, Matta, exhibition catalogue, Museum of Modern Art, New York, 1957).
Matta a consacré la décennie suivant sa rupture avec les surréalistes et son départ de New York en 1948, à faire le bilan de son travail au beau milieu de sa carrière. Après s’être réinstallé entre Paris et Rome, il a repris contact avec l’Amérique latine à travers l’étude de ruines précolombiennes au Machu Picchu et des voyages plus fréquents vers son pays d’origine, le Chili. Comme pour ses premiers travaux, Matta a continué d’explorer le rapport entre la science et le subjectif en réconciliant des réalités technologiques et humanistes d’après-guerre, dans des tableaux à grande échelle représentant des mondes intérieurs ou extérieurs. «Nous cherchons toujours à nous emparer de “plus de réalité”, car il s’agit là de l’unique moyen d’accéder réellement à la condition humaine» explique-t-il (cité in Matta: A Totemic World: Paintings, Drawings, Sculpture, catalogue d’exposition, Andrew Crispo Gallery, New York, 1975).
Typique des tableaux de Matta des années 1950, la présente œuvre offre une vision cérébrale de la réalité déployée sur une toile panoramique. Avec cet environnement protéiforme entrelacé de corps à la fois mécaniques et atrophiés, la scène dépeinte illustre le commentaire écrit par William Rubin à l’occasion de la rétrospective de Matta au Museum of Modern Art. Rubin mentionne «une créature “synoptique” qui, bien qu’elle n’ait rien d’humain, permet à l’homme de s’exprimer graphiquement, pas en tant qu’être isolé, mais à travers un ensemble d’interactions biologiques et sociales au cœur de son monde» (Matta, catalogue d’exposition, Museum of Modern Art, New York, 1957).
Matta used the decade following his separation from the Surrealists, and subsequent departure from New York in 1948, to take stock of his practice at mid-career. Resettling between Paris and Rome, he renewed his connections with Latin America, studying the Pre-Colombian ruins at Machu Pichu and undertaking more regular travel back to his native Chile. As in earlier practice, Matta continued to explore the relationship between science and subjectivity, reconciling post-war humanist and technological realities in large scale paintings depicting inner and outer worlds. “There is always the need to grasp ‘more reality’; for only in this way can we create a truly human condition” he explained (quoted in Matta: A Totemic World: Paintings, Drawings, Sculpture, New York: Andrew Crispo Gallery, 1975).
Characteristic of Matta’s paintings of the early 1950s, the present Sans Titre offers a cerebral version of reality unfurled across a panoramic canvas. A protean environment interlaced with bodies both mechanical and vestigial, the scene depicted exemplifies the commentary by William Rubin on the occasion of Matta’s retrospective at the Museum of Modern Art where he wrote of “a non anthropomorphic ‘synoptic’ creature which gives graphic expression to man, not as an isolated being, but as a complex of biological and social interactions within his world.” (W. Rubin, Matta, exhibition catalogue, Museum of Modern Art, New York, 1957).