MOSÉN DOMINGO SAURA (LUCENA DEL CID, CASTELLON, CIRCA 1650-1715)
MOSÉN DOMINGO SAURA (LUCENA DEL CID, CASTELLON, CIRCA 1650-1715)

L'Annonciation

Details
MOSÉN DOMINGO SAURA (LUCENA DEL CID, CASTELLON, CIRCA 1650-1715)
L'Annonciation
avec inscriptions 'Carreno'
plume et encre brune, lavis brun
14,3 x 16,1 cm.
Provenance
H. Delacroix (L. 3604) ; Hôtel Drouot, Paris, 3-4 avril 1962, lot 223.
Galerie Gismondi, Paris, 1991.

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Margaux Zoi
Margaux Zoi

Lot Essay

Traditionnellement attribuée à Juan Carreno de Miranda (1614-1685), cette étonnante Annonciation s’avère être une œuvre rare du prélat castillan, devenu peintre, Mosén Domingo Saura. La personnalité artistique de cet artiste baroque insaisissable n’a été que récemment réévaluée, son œuvre picturale majeure ayant été perdue, un cycle de huit toiles illustrant la vie de San Pascual Baylon pour la chapelle royale du sanctuaire de Villareal ayant brûlé dans un incendie, au cours de la guerre civile espagnole. En dépit de cette perte, notre compréhension de ce dessinateur hautement inventif et dynamique se rattache fermement à un groupe cohérent de dessins, partagés entre le British Museum et le Museo del Prado, qui ont été récemment étudiés par Mark P. McDonald (Renaissance to Goya : prints and drawings from Spain, Londres, 2012, pp. 175-76). La qualité presque 'électrique' de cette Annonciation, dont les silhouettes sont agressivement marquées par des contours interrompus à la plume et à l’encre, ainsi qu’avec de lumineuses ombres au lavis, se retrouve dans les dessins de Saura conservés à Londres : La Reine Esther, ou encore Salomon avec la Reine de Saba au British Museum (inv. 1846.0509.202- 1846.0509.203 ; McDonald, op.cit., p 175), aussi bien que dans son Esther et Assuérus du Prado (inv. D09100 ; J.-M. Matilla, "Mosén Domingo Saura. Ester ante Asuero", Memoria de actividades 2014, Madrid, 2015, pp.56-58, ill.). Le goût particulier de Saura pour les arrière-plans théâtraux est particulièrement évident dans les dessins survivants de l’artiste, avec souvent la présence d’épais rideaux ouvrant sur des vues architecturales. Soigneusement construit avec des lignes tracées à la plume et à l’encre, le piédestal de la Vierge contribue à la mise en place spatiale de la composition, un intérieur domestique dans lequel les deux personnages principaux sont touchés par la lumière provenant de la fenêtre invisible, à gauche, derrière le rideau.

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