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Si Maurice de Vlaminck est en 1905 l’un des pionniers du fauvisme, aux cotés d’Henri Matisse et d'André Derain, à partir de 1907-08, il décide de prendre ses distances avec le mouvement. «Le jeu de la couleur pure, orchestration outrancière dans laquelle je m'étais jeté à corps perdu, ne me contentait plus. Je souffrais de ne pouvoir frapper plus fort, d'être arrive au maximum d'intensité, limite que je demeurais par le bleu et le rouge du marchand de couleurs» (cite in M. Giry, Dans le fauvisme, ses origines, son évolution, Neuchâtel, 1981, p. 222).
Renonçant à la couleur pure, l’artiste explore de nouveaux principes de construction et étudie attentivement les volumes, la structure des formes et les perspectives. Commence alors sa période dite Cézannienne. Les deux salles entières consacrées à Paul Cézanne au Salon d’automne de 1907 ont certainement eu un puissant impact sur le travail de Vlaminck. Sa palette devient plus modérée bien qu’encore vive, et l’influence du cubisme commence à apparaitre dans ses toiles.
Dans Le viaduc, le cadrage audacieux de cette vue en plongée laisse apparaitre avec de larges aplats une géométrisation nouvelle du paysage. La construction cubisante du village, traverse par l’imposant viaduc, se dessine au moyen de grandes touches lumineuses et franches, retranscrivant l'hésitation de l’artiste à embrasser pleinement ce mouvement qu’il juge trop en négation avec la réalité de la nature. Certains de ses contemporains le renommeront d’ailleurs «le cubiste timide pour maisons seulement».
Cette volonté de fidélité à la nature provient aussi de l’attachement profond de l’artiste à la campagne. Largement domine par ce sujet, son œuvre exploite en abondance les paysages, vues de villages et bords de routes autour de Paris, de Chatou et Rueil avec une édifiante modernité.
Although in 1905 Maurice de Vlaminck was one of the pioneers of fauvism alongside Matisse and André Derain, by 1907-08, he had decided to distance himself from the fauvist movement. “I was no longer satisfied with the play of pure colour, a shocking orchestration into which I had flung myself wholeheartedly. I was suffering because I could not strike harder, I had reached the maximum intensity, limited as I was by the blues and reds available from paint sellers” (quoted in M. Giry, Dans le fauvisme, ses origines, son évolution, Neuchâtel, 1981, p. 222).
Abandoning pure colour, the artist thus explored new construction principles and attentively studied the structure and volumes of forms and perspectives. What is known as his Cézanne period then began. In fact, the two entire rooms devoted to Paul Cézanne at the 1907 Salon d’Automne must have had a powerful effect on Vlaminck’s work. His palette then became less extreme, although still vivid, and the influence of cubism began to appear in his canvases.
In Le viaduc, the bold presentation of this overhead view with its broad areas of solid colour offers a new way of perceiving the geometry of the landscape. The cubist construction of the village, spanned by the mighty viaduct, is depicted with frank expanses of light, thus re-transcribing the artist’s hesitation in fully embracing the cubist movement which he considered excessively at odds with the reality of nature.
Some of his contemporaries even called him “the timid cubist for houses only”. His desire to be true to nature also originated from his deep love of the countryside. Largely dominated by that subject, his work abounds with landscapes and views of the villages and roadsides around Paris, Chatou and Rueil with edifying modernity.