MARTIAL RAYSSE (NÉ EN 1936)
MARTIAL RAYSSE (NÉ EN 1936)

Monica Vitti

Details
MARTIAL RAYSSE (NÉ EN 1936)
Monica Vitti
(i) signé ‘MARTIAL’ (au dos); signé deux fois, titré, daté et inscrit ‘MARTIAL RAYSSE 63 “Monica” partie 1’ (sur le châssis);
(ii) signé, titré, daté et inscrit ‘MARTIAL RAYSSE 63 “Monica” partie 2 (sur le châssis); article sur Monica Vitti visible sur le retour de la xérographie
(i) peinture sur xérographie contrecollée sur toile;
(ii) peinture sur xérographie contrecollée sur toile, broche en métal doré avec huit perles vertes en plastique directement épinglée sur la toile
(i) 27.5 x 22.2 x 3 cm. (10 ¾ x 8 ¾ x 1 ¼ in.)
(ii) 24.5 x 16 x 3 cm. (9 ¾ x 6 ¼ x 1 ¼ in.)
Réalisé en 1963.
Provenance
Svensk-Franska Konstgalleriet, Stockholm
Acquis auprès de celle-ci en 1969
Further Details
'MONICA VITTI'; (I) SIGNED ON THE REVERSE; SIGNED TWICE, TITLED, DATED AND INSCRIBED ON THE STRETCHER; (II)SIGNED, TITLED, DATED AND INSCRIBED ON THE STRETCHER; ARTICLE ABOUT MONICA VITTI VISIBLE ON THE XEROGRAPHY OVERLAP; (I) PAINT ON XEROGRAPHY MOUNTED ON CANVAS; (II) PAINT ON XEROGRAPHY MOUNTED ON CANVAS AND GILDED METAL BROOCH WITH EIGHT PLASTIC PERLS PINNED DIRECTLY TO CANVAS.

Brought to you by

Valentine Legris
Valentine Legris

Lot Essay

Cette œuvre inscrite à l'inventaire de l'Œuvre de Martial Raysse sous le numéro IMR-0066.
Un certificat de l'inventaire de l'Œuvre de Martial Raysse vous sera remis.


Les figures féminines que Martial Raysse choisit le plus souvent de représenter dans les œuvres qu’il réalise au début des années soixante sont des visages anonymes, stéréotypes tels qu’ils s’exposent dans les publicités, les devantures des Prisunic et les magazines de l’époque. En de rares cas, on y retrouve des actrices : Sophia Lauren, Marilyn Monroe, Brigitte Bardot, et donc ici Monica Vitti (dont l’artiste pop britannique Pauline Boty réalisera également un portrait en cette même année 1963). Icone du cinéma italien des années soixante, révélée au grand public par ses rôles dans les films de Michelangelo Antonioni (dont elle fut la compagne pendant dix ans), notamment L’avventura, La notte ou L’eclisse, l’actrice apparaît sous la forme d’un diptyque, scindant son visage en deux parties. À gauche, le regard et le léger sourire permettent d’identifier immédiatement la star ; à droite apparaissent seulement l’arrière de la chevelure et une oreille, ornée d’une boucle faite de petites billes en plastique vert, figurant une grappe de raisin. Pour réaliser cette œuvre, l’artiste a recours à une image imprimée, tirée d’une publication de l’époque, rehaussée de trois couleurs vives utilisées comme un maquillage soulignant la grâce singulière des traits de Monica Vitti : un vert pour l’iris des yeux (ce même vert qu’Antonioni choisira, un an plus tard, pour habiller l’actrice d’un grand manteau dans Le désert rouge), une bande orange fluo et un bleu soutenu et lumineux (qui rappelle celui d’Yves Klein, membre avec Martial Raysse du groupe des Nouveaux Réalistes) pour l’arrière-plan et les paupières. Enfin, le contour des yeux est appuyé d’un trait noir, rendant le regard plus intense et mystérieux. Ode à la beauté, son éclat et ses artifices, Monica Vitti se révèle un témoignage vibrant des principes qui sont au cœur de l’œuvre de Martial Raysse : « Mes tableaux sont peut-être un exorcisme. Il faut chasser l’idée de mort, se rassurer. Par le travail, par la beauté » (Martial Raysse cité in L. Brown, « Martial Raysse, Première partie : l’esthétique », Zoom, Paris, 1971).




The female faces Martial Raysse most often chose to depict in his works of the early 1960s are anonymous and stereotypical, like the images displayed in the posters, Prisunic shop windows and magazines of the time. Occasionally, we recognise the faces of actresses: Sophia Lauren, Marilyn Monroe, Brigitte Bardot and, here, Monica Vitti (whose portrait British artist Pauline Boty also painted in the same year, 1963). An icon of the 1960s Italian cinema, Monica Vitti became known for her roles in the flms of Michelangelo Antonioni (with whom she lived for ten years), and particularly for L’Avventura, La Notte and L’Eclisse. The actress’s face is presented as a diptych, split into two parts. On the left, the star can be identified at once by her gaze and her slight smile. On the right, all we can see is the back of her hair and one ear, adorned with a curl of small green plastic beads representing a bunch of grapes. The artist based his work on a printed image from a magazine of the time, deploying three vivid colours like makeup to emphasise the singular grace of Monica Vitti’s features: green for the iris of the eyes (the same shade of green which Antonioni chose a year later for the large overcoat the actress wore in Le Désert Rouge), a strip of fluorescent orange and a deep and luminous blue for the eyelids and the background (reminiscent of the blue so beloved of Yves Klein, a member of the New Realists group, as was Raysse). The contours of the eyes are emphasised with a black line, adding intensity and mystery to the subject’s gaze. Like an ode to her beauty, sparkle and skill, Monica Vitti dazzlingly testifies to the principles at the heart of Martial Raysse’s work: “My pictures are a bit like an exorcism. The notion of death must be banished; our confidence must be regained. Through work, through beauty” (Martial Raysse quoted in “Martial Raysse, Première Partie: l’esthétique” by L. Brown, published by Zoom, Paris, 1971).

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