YVES KLEIN (1928-1963)
VAT at a rate of 5.5% will be payable on both the … Read more PROVENANT D’UNE COLLECTION EUROPÉENNE
YVES KLEIN (1928-1962)

Marque du Feu - empreinte d'un nu, (F 7)

Details
YVES KLEIN (1928-1962)
Marque du Feu - empreinte d'un nu, (F 7)
signé, titré et daté '"Yves Klein le monochrome" "Marque du Feu empreinte d'un nu 1961"' (au dos)
carton brûlé monté sur panneau
129.8 x 80.7 cm. (51 1/8 x 31 ¾ in.)
Réalisé en 1961.
Provenance
Collection Claude Parent, Paris
Galerie Rive Droite, Paris
Collection privée, Paris
Galerie Natalie Seroussi, Paris
Galerie Beaubourg, Paris
Collection privée, Stockholm
Vente anonyme, Christie’s Londres, 24 juin 1993, lot 65
Acquis auprès de celle-ci par le propriétaire actuel
Literature
P. Wember, Yves Klein, Catalogue Raisonné, Cologne, 1969, No. F7, p. 123.
P. Restany, Yves Klein: Fire at the Heart of the Void, New York, 1992 (illustré en couleurs p. 87).
Exhibited
XII Premio Lissone, 1961.
Special Notice
VAT at a rate of 5.5% will be payable on both the hammer price and the Buyer’s premium. It will be refunded to the Buyer upon proof of export of the lot outside the European Union within the legal time limit. (Please refer to section VAT refunds).
Further Details
'MARQUE DU FEU - EMPREINTE D'UN NU, (F 7)'; SIGNED, TITLED AND DATED ON THE REVERSE; BURNT CARDBOARD MOUNTED ON BOARD.

Brought to you by

Valentine Legris
Valentine Legris

Lot Essay

« En somme, mon propos est double : tout d’abord enregistrer l’empreinte de la sentimentalité de l’homme dans la civilisation actuelle ; et ensuite, enregistrer la trace de ce qui précisément avait engendré cette même civilisation, c’est-à-dire celle du feu. Et tout ceci parce que le vide a toujours été ma préoccupation essentielle ; et je tiens pour assuré que, dans le cœur du vide aussi bien que dans le cœur de l’homme, il y a des feux qui brûlent. »

“In sum, my goal is twofold: first of all, to register the trace of human sentimentality in present-day civilization; secondly to register the trace of fire which has engendered this very same civilization. And this because the void has always been my constant preoccupation; and I hold that in the heart of the void as well as in the heart of man, fires are burning.”

Yves Klein, Chelsea Hotel Manifesto, New York, 1961.


Réalisé l’année précédant immédiatement la disparition tragique d’Yves Klein, Marque du Feu - empreinte d’un nu, (F 7) constitue l’un des exemples les plus précoces des expérimentations menés par l’artiste avec le feu. Ainsi que Pierre Restany l’a observé dans son ouvrage Yves Klein: le feu au cœur du vide, cet élément immatériel, qui transforme l’énergie, ce symbole archétypal à la fois de l’esprit et de la transcendance a toujours été d’une importance capitale dans l’esthétique de Klein. Mais ce n’est qu’en 1961 que l’artiste incorpore directement cet élément dans son œuvre, en commençant sa série des Peintures de feu. Leur origine remonte à la grande rétrospective de Klein organisée au musée Haus Lange à Krefeld en janvier 1961, où sont présentés ses monochromes bleus, rose et or, ses dessins d’architecture, ainsi que Mur de feu et Sculpture de Feu. L’effet spectaculaire produit par ces femmes bleues « immatérielles » brûlant verticalement et par ce mur de feu créé par une séquence de brûleurs disposés avec soin hypnotisent totalement le public et l’artiste. C’est pour Klein une révélation : il reconnait dans les femmes la synthèse de sa propre trilogie sacrée de couleurs – le bleu, le rose et l’or – coexistant dans le bleu présent au cœur du feu de gaz, l’or de ses bords et le rouge de ses étincelles. Pour commémorer cette découverte, que Klein perçoit comme la bénédiction de Dieu portée sur son art, il effectuera ensuite un pèlerinage au Monastère de Cascia, près de Rome, au sanctuaire de la sainte patronne qu’il s’était choisie, Sainte Rita. À son retour, le dernier jour de l’exposition, il commencera la série de Peintures de feu. Marque du Feu - empreinte d’un nu, (F 7) a été réalisé probablement en juillet 1961, au cours d’une performance quasi-rituelle au centre de tests de Gaz de France à la Plaine Saint-Denis, que Klein a été autorisé à utiliser pour la création de ces nouvelles œuvres. Vibrant de chaleur à travers ses teintes dorées et ocre, Marque du Feu - empreinte d’un nu, (F 7) démontre brillamment la manière dont Klein « utilisait les femmes pour lécher la surface de la peinture de telle sorte qu’elle enregistrait la trace spontanée du feu » (Y. Klein cité dans Yves Klein, catalogue d’exposition, Tate Gallery, Londres, 1974). Comme le suggère l’inscription au dos de la peinture, Marque du Feu: empreinte d’un nu, les formes résultant du contact prolongé avec le chalumeau de Klein évoquent la figure féminine. On peut ainsi distinguer les empreintes de deux seins et d’un bras étendu qui correspondent aux zones où le corps nu et humidifié du modèle s’est pressé contre la surface de l’œuvre, la rendant dès lors plus résistante aux femmes. Ainsi, Klein continue ici son exploration de la trace passagère de l’essence de la vie humaine, initiée dans ses peintures antérieures (Anthropométries), tout en l’élevant à un niveau supérieur, par l’usage d’un langage esthétique inédit, et, ce faisant, s’inscrivant dans les recherches artistiques du groupe Zéro ou de ses contemporains italiens tels que Lucio Fontana et Alberto Burri. Dans le feu, force à la fois destructrice et créatrice, Klein découvre finalement le médium achevé de son art, à tel point que les critiques considèrent aujourd’hui la série des Peintures de feu comme le faîte de toute la pratique artistique de l’artiste. Cette œuvre est également exceptionnelle en raison de la façon qu’a son histoire personnelle de se lier à l’histoire de l’art des années 1950 et 1960. Le premier propriétaire de Marque du Feu - empreinte d’un nu, (F 7) fut l’ami et le collaborateur de Klein, l’architecte parisien Claude Parent. Ensemble, ils travaillèrent sur des projets variés qui exploraient la relation de l’eau et du feu dans l’architecture de l’air, comme le célèbre projet de jets d’eau de la Place de Varsovie du Palais de Chaillot, ou la Rocket pneumatique en constante accélération dans l’espace. À la mort de Klein, son épouse Rotraut Uecker et sa mère demandèrent à Claude Parent de lui créer un mémorial à Saint-Paul-de-Vence, un projet utopique qui sera probablement bientôt réalisé. Ainsi, Marque du Feu - empreinte d’un nu, (F 7) constitue un testament émouvant à leur amitié, qui fut aussi honorée à l’exposition de 2013 Yves Klein/Claude Parent. Le Mémorial, Projet d’architecture, organisé à l’Espace de l’art concret, près de Cannes.




Created in the year immediately preceding Yves Klein’s untimely and tragic death, Marque du Feu - empreinte d’un nu, (F 7) is among the earliest examples of Klein’s experimentation with fire. As Pierre Restany has pointed out in his book Yves Klein: Fire at the Heart of the Void, fire - this immaterial element, transforming energy and archetypal symbol of both the spirit and of transcendence - has always been of central importance to Klein’s entire aesthetic. But it was not until 1961 that he was to create his first Fire Paintings which would incorporate this element directly. Their genesis came about through Klein’s largest retrospective held at the Museum Haus Lange in Krefeld in January 1961, which featured his blue, pink, and gold monochromes, architecture drawings, along with Mur de feu (Wall of Fire) and Sculpture de Feu (Fire Sculpture). The spectacular effect produced by this ‘immaterial’ blue fames burning vertically and by this wall of fame created with a sequence of carefully positioned burners completely mesmerized both the public and the artist. In an apparent moment of revelation, Klein recognized in the fames the synthesis of his own sacred trilogy of colours - blue, pink and gold - coexisting in the blue of the heart of the gas fire, the gold of its edges and the red in the sparks. To commemorate this discovery, which deeply religious Klein perceived as God’s blessing for his art, he then embarked on a pilgrimage to the Monastery of Cascia, near Rome, to the shrine of his chosen religious patron Saint Rita, and upon his return he embarked on the series of Fire paintings. Marque du Feu - empreinte d’un nu, (F 7) was created slightly later, probably in July 1961, during a quasi-ritualistic performance in the testing center of Gaz de France at Plaine Sainte-Denis, which Klein was allowed to use for creation of these radical new works. Resonating with warmth through its golden and ochre hues,) Marque du Feu - empreinte d’un nu, (F 7) brilliantly demonstrates the way Klein “made fames lick the surface of the painting in such a way that it recorded the spontaneous traces of the fire” (Y. Klein quoted in Yves Klein, exh. cat. Tate Gallery, Londres, 1974). As the inscription on the reverse of the painting suggests “Marque du Feu: empreinte d’un nu” (Trace of Fire: imprint of a nude), distinct forms resulting from prolonged contact with Klein’s blowtorch are evocative of the female figure. One could distinguish the imprints of two breasts and a stretched hand that correspond to the areas where the moisture naked body of the model pressed against the cardboard surface of the work, making it thus more resistant to the heat of the fames. Thus Klein continues here his exploration of the momentary trace of the indestructible essence of human life, initiated in his earlier iconic Anthropometrie paintings, while bringing it to a new level using a previously unknown aesthetic language and thus challenging the artistic research of the Zero Group or his Italian contemporaries like Lucio Fontana and Alberto Burri. In fire, dually destructive and creative force, Klein ultimately discovered the consummate medium for his art and the Fire Paintings series are now undoubtedly regarded by critics as the culmination of Klein’s entire artistic practice. This work is also exceptional in terms of its personal history which is intertwined with the history of art at this pivotal moment between the 1950s and 1960s. Marque du Feu – empreinte d’un nu, (F 7)’s first owner was Klein’s friend and collaborator, the Parisian architect Claude Parent. Together they worked on various projects exploring the relationship of water and fre in air architecture, like the celebrated project of water jets at the Place de Varsovie of Palais de Chaillot or the Pneumatic Rocket in constant acceleration in space. After Klein’s death, his wife Rotraut Uecker and his mother asked Claude Parent to create a memorial to him in Saint-Paul-de-Vence, a project to be soon realized. Thus Marque du Feu - empreinte d’un nu, (F 7) appears a stirring testament to their friendship that was also honoured in the 2013 exhibition Yves Klein/Claude Parent. Le Mémorial, Projet d’architecture organised in Espace de l’art concret near Cannes.

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