NICOLAS DE STAËL (1914-1955)
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NICOLAS DE STAËL (1914-1955)

Composition

Details
NICOLAS DE STAËL (1914-1955)
Composition
signé ‘Staël’ (en haut à gauche); signé et daté ’Staël 1951’ (au dos)
huile sur toile
60 x 73 cm. (23 5/8 x 28 ¾ in.)
Peint en 1951.
Provenance
M. et Mme. Arnold Maremont, Winnetka
Gimpel Fils Gallery, Londres
Collection privée, Allemagne
Vente anonyme, 29 juin 1976, Christie’s, Londres, lot 281
Adelaide Ross Stachelberg, New York
Paul Rosenberg et Co., New York
Robert et Carol Goodman, U.S.A.
Vente anonyme, 3 décembre 1984, Christie’s, Londres, lot 55
Collection privée, New York
Collection privée
Vente anonyme, 30 juin 2014, Sotheby's, Londres, lot 56
Acquis lors de cette vente par le propriétaire actuel
Literature
J. Dubourg, F. de Staël, Nicolas de Staël: Catalogue raisonné des peintures, Paris, 1968, No. 299 (illustré p. 169).
F. de Staël, Nicolas de Staël: Catalogue raisonné de l'œuvre peint et Lettres de Nicolas de Staël, Neuchâtel, 1997, No. 321 (illustré p. 316).
Exhibited
Washington, D.C., The Phillips Collection (juin-septembre 1990); Cincinnati, Cincinnati Art Museum (octobre-décembre 1990), Nicolas de Staël in America, No. 17 (illustré en couleurs au catalogue d'exposition p. 79).
Special Notice
VAT at a rate of 5.5% will be payable on both the hammer price and the Buyer’s premium. It will be refunded to the Buyer upon proof of export of the lot outside the European Union within the legal time limit. (Please refer to section VAT refunds).
Further Details
'COMPOSITION'; SIGNED UPPER LEFT; SIGNED AND DATED ON THE REVERSE; OIL ON CANVAS.

Brought to you by

Valentine Legris
Valentine Legris

Lot Essay

« Vous êtes le seul peintre moderne qui donne du génie au spectateur. Chaque toile ouvre des possibilités de rêve absolument étonnantes. »

“You are the only contemporary painter who gives the viewer genius. Each painting opens up astonishing possibilities.”

Romain Gary

Avec Composition, Nicolas de Staël offre un somptueux exemple de sa maîtrise de la couleur. Ainsi, la surface alterne de vastes champs chromatiques jaune lumineux, rose orangé, bleu vert, blanc crème – et une juxtaposition de touches plus rapprochées, disposées dans la partie centrale du tableau. Là, superposant les couches de peinture, l’artiste offre au regard le spectacle d’une multitude de tonalités différentes, les unes surgissant derrière les autres, allant du vert mousse au bleu ciel, en passant par une variation autour des bruns et des tons plus sombres. Centrés au milieu de la composition, ces petits pavés de matière épaisse opèrent comme autant de tesselles de mosaïque et font miroiter la surface de l’œuvre.

Mais ce qui fascine encore davantage, c’est de percevoir combien Composition annonce un moment charnière dans la trajectoire de l’artiste. En effet, si les premières années ont été consacrées à l’exploration des voies de l’abstraction, l’année 1951 (au cours de laquelle l’artiste ne produit que quarante-trois peintures, travaillant parallèlement à l’illustration de poèmes de René Char, rencontré en février) voit un tournant s’opérer lorsque l’artiste choisit de réintroduire le réel au cœur de son travail. Ainsi écrit-il en août à sa sœur Olga : « J’ai besoin d’élever mes débats à une altitude unique […] et cela implique beaucoup de familiarité avec tout ce qui se passe dans le ciel, va-et-vient des nuages, ombres, lumières, composition fantastique, toute simple, des éléments. » (cité in F. de Staël, Nicolas de Staël. Catalogue raisonné de l’œuvre peint, Neuchâtel, 1997, p. 944).

Dans Composition, une large bande horizontale située dans la partie supérieure du tableau vient clairement marquer une distinction entre le haut et le bas. Si la neutralité du titre de l’œuvre empêche de formellement identifier un sujet de paysage, il n’en demeure pas que moins que cette bande supérieure préfigure le ciel qui se déploiera bientôt au-dessus des paysages à facettes de la série des Toits (dont le plus emblématique exemple est le tableau conservé dans les collections du Centre Pompidou). À ce titre, l’œuvre incarne superbement le point de bascule décisif qui marquera l’œuvre de Nicolas de Staël, acrobate adepte du « funambulisme entre figuration et abstraction », pour reprendre les mots de Jean-Paul Ameline (Nicolas de Staël, catalogue d’exposition, Centre Pompidou, mars-juin 2003, p. 14).

In Composition, Nicolas de Stael offers a sumptuous example of his mastery of colour. The surface here alternates broad fields of colour–luminous yellow, orange pink, blue green, cream white – and a juxtaposition of closer brushstrokes placed at the center of the painting. There, with superposed layers of paint, the artist deploys a multitude of different tones surging one behind the other, from moss green to sky blue, through a variation around browns and darker hues. Centered in the composition, these small tiles in thick medium are as many mosaic tesserae bringing light to the surface of the work.

What is even more fascinating though, is to perceive how Composition harks to a pivotal moment in the artist’s career. Indeed, if he dedicated the first years to the exploration of abstraction, 1951 (where the artist only produced forty-three paintings, working at the same time on the illustration of poems by René Char, whom he had met in February) was a turning point where the artist reintroduced the real at the heart of his work. In August, he wrote to his sister Olga: “I need to elevate my debates to a unique level [É] and this implies great familiarity with everything that goes on in the sky, the movements of clouds, shadows, lights, a fantastic and very simple composition of elements.” quoted in F. de Staël, Nicolas de Staël. Catalogue raisonné de l’œuvre peint, Neuchâtel,1997, p. 944).

In Composition, a wide horizontal band in the top part of the picture clearly marks a distinction between top and bottom. The neutral title of the
work cannot contribute to identifying clearly a landscape, however this band at the top heralds the sky that would soon unfold above the faceted landscapes of the Toits (Roofs) series (the most representative example is in the Centre Pompidou collection). This is why this work superbly embodies the decisive tipping point in the work of Nicolas de Stael, an acrobat adept at “tightrope walking between figuration and abstraction”, in Jean-Paul Ameline’s words (Nicolas de Staël, exhibition catalogue, Centre Pompidou, March-June 2003, p. 14).

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