Alexander Calder (1898-1976)
This item will be transferred to an offsite wareho… Read more Provenant de la collection Pierre Tal-Coat
Alexander Calder (1898-1976)

Sans titre

Details
Alexander Calder (1898-1976)
Sans titre
signé du monogramme et daté 'CA 61' (sur l'élément horizontal)
mobile – feuilles de métal, fil de fer et peinture
83.8 x 127 x 33 cm.
Exécuté en 1961

signed with the artist’s monogram and dated ‘CA 61’ (on the horizontal element)
mobile – sheet metal, wire and paint
33 ½ x 50 ¾ x 13 ¾ in.
Executed in 1961
Provenance
Pierre Tal-Coat, France (don de l'artiste, en 1961).
Puis par descendance au propriétaire actuel.
Special Notice
This item will be transferred to an offsite warehouse after the sale. Please refer to department for information about storage charges and collection details.
Further Details

Brought to you by

Valentine LEGRIS
Valentine LEGRIS

Lot Essay

Cette œuvre est enregistrée dans les archives de la Fondation Calder, New York, sous le no. A19862.

« De la mer, Valéry disait qu'elle est toujours recommencée. Un objet de Calder est pareil à la mer et envoûtant comme elle : toujours recommencé, toujours neuf. Il ne s'agit pas d'y jeter un coup d'œil en passant ; il faut vivre dans son commerce et se fasciner sur lui. Alors l'imagination se réjouit de ces formes pures qui s'échangent, à la fois libres et réglées. »

“Valéry said the sea is always beginning over again. One of Calder’s objects is like the sea and equally spellbinding: ever changing, always new. A passing glance is not enough; one must live with it, and be bewitched by it. Then the imagination can revel in pure, ever-changing forms, at once free and rule-governed.”

Jean-Paul Sartre


« L’objet de Calder, réduit à quelques lignes simples découpant les couleurs élémentaires, par la seule vertu du mouvement est miraculeusement rappelé à la vie la plus concrète et nous restitue les évolutions des corps célestes et le frémissement des feuillages aussi bien que le souvenir des caresses. »

Calder’s creation, reduced to a few simple lines carving out the elementary colors by virtue of movement alone is miraculously brought back to very real life, reproducing for us the changing nature of celestial bodies and the rustling of leaves, as well as recalling caresses past.”

André Breton

Si Pierre Tal-Coat et Alexander Calder se rencontrent à Aix-en-Provence dans les années 1950, c’est surtout à la galerie Maeght qu’ils se fréquentent plus assidument, l’un et l’autre y exposant leurs œuvres dans les années d’après-guerre. Ayant noué ensemble une relation d’amitié, Tal-Coat convie Calder à lui rendre visite dans son vaste atelier de Saint-Pierre-de-Bailleul, en Normandie. C’est dans ce contexte que l’Américain, fidèle à sa nature généreuse, offrira Sans titre au Français. La visite, racontée par Calder, marquera durablement le sculpteur puisque c’est à sa suite qu’il décidera de s’installer dans le grand atelier de Saché : « Pendant l’automne 1961, en route pour le Havre dans une Citroën que nous amenions avec nous à Roxbury, nous nous sommes arrêtés en Normandie pour voir le peintre Pierre Tal-Coat et sa famille. Il avait un vieux prieuré – avec une grande de construction plus récente, très haute et très vaste. […] La taille de l’atelier m’a rongé dès que je l’ai vu, et je suis devenu très jaloux ; après notre arrivée à Roxbury, donc, j’ai écrit immédiatement à Jean, au Moulin Vert, à Saché, oui demandant de me faire construire un grand atelier le plus vite possible » (Alexander Calder, Autobiographie, Paris, Maeght Editeurs, 1972, p. 166).

Sans titre donne à voir une constellation de formes colorées – noires, jaunes, rouges et blanches – découpées directement dans le métal et reliées les unes aux autres par un simple fil de fer, en suspension dans l’espace, bougeant au gré des courants d’air, engendrant dès lors une chorégraphie sans cesse réinventée. La disposition des couleurs les unes par rapport aux autres, ainsi que la répartition des formes, tant dans la hauteur que dans la largeur, confèrent à l’œuvre un équilibre dont seul Calder a le secret. Au tournant des années 1960, l’artiste a en effet atteint une maîtrise absolue dans la confection de ses mobiles, près de trois décennies après la révélation vécue lors de sa visite à l’atelier de Piet Mondrian. Fasciné par les toiles du maître hollandais, l’artiste laissait alors échapper ces mots : « Comme se serait bien si tout cela bougeait ! ». (Myfanwy Evans, The Painter’s Object, Londres, Gerald Howe, 1937, p. 62-67 [traduit de l’américain par Arnauld Pierre], cité in Musée d’Art Moderne de la Ville de Paris, Alexander Calder 1898-1976, Paris, 1996, p. 165). Cet épisode décisif marque la genèse des premiers mobiles : pour la première fois dans l’histoire de la sculpture, un artiste propose alors de créer le mouvement plutôt que de seulement le suggérer. Voilà la leçon principale que nous propose Calder. Une leçon délivrée avec une simplicité virtuose et une jubilation enchanteresse : « Lorsque tout marche bien, un mobile est un poème qui danse avec l'allégresse de la vie et de ses surprises» (Alexander Calder, Calder, Londres 2004, p. 261).



Pierre Tal-Coat and Alexander Calder frst met in Aix-en-Provence in the nineteen-ffties, but it would be at the Maeght gallery where they both exhibited their work in the post-war period that they would become properly acquainted. After becoming friends, Tal-Coat invited Calder to visit him at his enormous studio in Normandy at Saint-Pierre-de-Bailleul. It was in this context that the American, true to his generous nature, gifted Untitled to the French artist. Calder would describe the visit, and its consequential infuence on his decision to move into his larger Saché studio: “In the fall of 1961, en route for Le Havre in a Citroën that we were taking with us to Roxbury, we stopped in Normandy to see the painter Pierre Tal-Coat and his family. He had an old priory – with a large, more recent building, that was very high and enormous. […] The size of the studio ate away at me as soon as I saw it, and I became very jealous; so, after our arrival in Roxbury, I wrote immediately to Jean, at the Moulin Vert in Saché, asking him to have a large studio built for me as quickly as possible” (Alexander Calder, Autobiographie, Paris, Maeght Editeurs, 1972, p. 166. English edition: Calder, an Autobiography with Pictures, Pub. Beacon Press 1966).

Untitled displays a constellation of coloured shapes – black, red, yellow and white – cut straight into the metal and linked together by a single wire, hanging in space, moving with the currents of air to create an endlessly changing choreography. The arrangement of the colours in relation to each other, together with the distribution of forms, in both height and width, gives the work a balance to which Calder alone knew the secret. By the late 1960s the artist had achieved absolute mastery in making his mobiles, almost three decades after the revelation experienced when visiting the studio of Piet Mondrian. Fascinated by the Dutch master’s canvases, the artist exclaimed, “How fne it would be if everything there moved!” (Myfanwy Evans, The Painter’s Object, London, Gerald Howe, 1937, p. 62-67 [translated from English by Arnaud Pierre], quoted in Musée d’Art Moderne de la Ville de Paris, Alexander Calder 1898-1976, Paris, 1996, p. 165). This decisive episode marked the genesis of the frst mobiles: for the frst time in the history of sculpture an artist proposed to create movement rather than only suggest it. This is the main lesson that Calder ofers us – a lesson delivered with virtuoso simplicity and the exultation of an enchantress: “When everything goes right a mobile is a piece of poetry that dances with the joy of life and its surprises (Alexander Calder, Calder, London 2004, p. 261).

More from Paris Avant-Garde

View All
View All