Josef Albers (1888-1976)
Josef Albers (1888-1976)

Through the Dusk (Homage to the square)

Details
Josef Albers (1888-1976)
Through the Dusk (Homage to the square)
signé, daté et titré '"Through the dusk" (Homage to the square) Albers '54' (au revers)
huile sur panneau d'isorel
81 x 81 cm.
Peint en 1954

signed, dated and titled '"Through the dusk" (Homage to the square) Albers '54' (on the reverse)
oil on masonite
32 x 32 in.
Painted in 1954
Provenance
Succession de l'artiste.
Fondation Josef et Anni Albers, Bethany.
Galerie Denise René, Paris.
Acquis auprès de celle-ci par le propriétaire actuel, dans les années 1980.
Exhibited
New York, Sidney Janis Gallery, Acting Color: Albers, janvier- février 1955.
New Haven, Yale University Art Gallery, Josef Albers - Paintings, Prints, Projects, avril-juin 1956, No. 41.
Washington, Duncan Phillips Gallery, Paintings by Josef Albers, janvier-février 1962.
Sale Room Notice
Veuillez noter que cette œuvre est inscrite dans les archives de la Anni and Josef Albers Foundation sous le No. JAAF 1976.1.773 et sera incluse au catalogue raisonné actuellement en préparation.

Please note that this work is registered in the archives of the Anni and Josef Albers Foundation under No. JAAF 1976.1.773 and will be included in the catalogue raisonné currently being prepared.

Brought to you by

Valentine LEGRIS
Valentine LEGRIS

Lot Essay

Cette œuvre est inscrite dans les archives de la Anni and Josef Albers Foundation sous le No. JAAF 1976.1.773 et sera incluse au catalogue raisonné actuellement en préparation.


« Lorsque l’on comprend que toute couleur change au contact d’un environnement changeant, alors on saisit que cette leçon s’applique autant la couleur qu’à la vie elle-même »

« When you really understand that each color is changed by a changed environment, you eventually find that you have learned about life as well as about color »

Josef Albers

Professeur au Black Mountain College (où il a notamment pour élèves Cy Twombly et Robert Rauschenberg) puis à Yale (où il enseigne entre autres à Brice Marden, Robert Mangold ou Richard Serra), Josef Albers commence sa série des Hommages au carré en 1950 et la poursuivra jusqu’à sa disparition en 1976. Trouvant vraisemblablement son origine dans les enseignements reçus lors de sa formation au Bauhaus auprès de Johannes Ittens et Vassily Kandinsky, le recours invariable à la forme carrée permet à Albers de donner libre cours à ses recherches autour de la couleur. Comme l’artiste l’explique lui-même : « La couleur est mon langage. Je ne rends pas ‘hommage au carré’. Le carré est seulement le plat dans lequel je sers mon obsession de la couleur ».

En effet, en juxtaposant les plans colorés dans des carrés encastrés les uns dans les autres, l’artiste peut expérimenter à loisir la façon dont une couleur revêt une tonalité toujours différente en fonction de celle auprès de laquelle elle est placée, paraissant tantôt plus sombre ou plus lumineuse, versant plus ou moins de l’un ou l’autre des côtés du spectre chromatique, paraissant ressortir ou au contraire s’enfoncer dans la composition. Comme la cathédrale de Rouen pour Monet ou la montagne Sainte-Victoire chez Cézanne, le carré se révèle in fine le prétexte aux investigations artistiques d’Albers, son véhicule d’exploration.

La texture particulière de la peinture utilisée par l’artiste, déposée directement depuis le tube et appliquée en plusieurs couches successives jusqu’à obtenir une matière épaisse, ajoutée à la granulosité du panneau d’isorel sur lequel la lumière peut venir s’accrocher, confère aux œuvres du peintre une vibration tout à fait unique. En choisissant souvent d’attribuer à ses peintures des titres souvent évocateurs, comme c’est le cas avec Homage to the Square: Through the dusk, Albers souligne combien la couleur est en outre porteuse de fortes charges émotionnelles, renvoyant dans le cas présent à la luminosité singulière du crépuscule. Acquise auprès de la galerie Denise René, Homage to the Square: Through the dusk s’avère par ailleurs un témoignage vibrant du rôle joué par la galerie parisienne dans la promotion de l’artiste dans l’hexagone. C’est en effet Denise René, inlassablement promotrice de l’abstraction géométrique, qui consacrera à Josef Albers sa toute première exposition personnelle en France, dès 1957 (d’autres suivront, personnelles ou collectives, jusqu’à la disparition de la galeriste en 2012).

As a professor at Black Mountain College (where his most noteworthy students included Cy Twombly and Robert Rauschenberg) and later at Yale (where his students included Brice Marden, Robert Mangold and Richard Serra), Josef Albers started work on his series Homage to the Square in 1950 and continued it until his death in 1976. His interest in the squareprobably originated from the lessons he learned while studying at the Bauhaus under Johannes Ittens and Vassily Kandinsky. The invariable depiction of the square allowed Albers to give free rein to his researches into colour. As the artist himself explained “Colour is my language. I am not ‘paying homage to the square’. The square is simply the fat figure in which I serve my obsession with colour”.

In fact, by juxtaposing coloured spaces in squares arranged inside one another, the artist could experiment at leisure with the way a colour always takes on a diferent tone depending on the colour placed adjacent to it, appearing sometimes darker, sometimes lighter, drawing more or less intensity from one end or the other of the chromatic spectrum, seeming to spring out of the composition or to retreat into it. Like Rouen cathedral had been for Monet, or Mont Sainte-Victoire for Cézanne, ultimately the square reveals itself as the pretext for Albers’s artistic investigations, the vehicle he used for his explorations.

The particular texture of the paint Albers unployed, applied directly from the tube in several successive layers until a thick surface was achieved, together with the granularity of the canvas board to which light could attach itself, makes the painter’s works uniquely vibrant. Albers often chose to give his paintings evocative names, as in the case of Homage to the Square: Through the dusk, emphasising how colour also transmits strong emotional charges, in this case referring to the singular luminosity of twilight. Homage to the Square: Through the dusk was acquired from the Denise René gallery in Paris and offers a vibrant example of the role that this gallery played in promoting the artist in the “Hexagon” [metropolitan France]. It was in fact Denise René, a tireless promoter of geometrical abstraction, who presented the very first one-man exhibition of the work of Josef Albers in France in 1957 (other personal or collective exhibitions followed, until the gallery closed in 2012).

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