Man Ray (1890-1976)
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Man Ray (1890-1976)

Mains de Robert Desnos (L'étoile de mer), 1928

Details
Man Ray (1890-1976)
Mains de Robert Desnos (L'étoile de mer), 1928
signé et titré à l'encre et au crayon (verso)
tirage argentique
image: 7.7 x 12.2 cm.
signed and titled in ink and pencil (verso)
gelatin silver print
image: 3 x 4 ¾ in.
Provenance
Archives Maurice Bessy
Collection Shalom Shpilman, Tel Aviv
Special Notice
ƒ: In addition to the regular Buyer’s premium, a commission of 5.5% inclusive of VAT of the hammer price will be charged to the buyer. It will be refunded to the Buyer upon proof of export of the lot outside the European Union within the legal time limit. (Please refer to section VAT refunds)

Brought to you by

Valentine LEGRIS
Valentine LEGRIS

Lot Essay

Cette image est tirée du court-métrage L’étoile de mer réalisé par Man Ray en 1928. Ce film a pour origine un poème écrit par son ami Robert Desnos. Le poète s’est inspiré d’une étoile de mer qu’il venait d’acheter chez un brocanteur. Il y a vu le symbole d’un amour perdu.

Ce poème cinématographique dépeint un triangle amoureux (interprété par André de la Rivière, Robert Desnos et Kiki de Montparnasse). Les séquences narratives sont régulièrement interrompues par les vers du poème en blanc sur fond noir mais également par des scènes étranges, comme des journaux froissés abandonnés au vent, des rues désertiques d’hiver ou une vue d’un port industriel. De surcroît, une partie des scènes est filmée à travers un filtre gélatineux qui trouble la vision et semble nous porter vers l’inconscient, une réalité autre qui s’opposerait à celle des scènes filmées en clair. Les mains du poète apparaissent juste après la citation ‘belle comme une fleur de chair’. Robert Desnos, face au bocal de l’étoile de mer, offerte plus tôt à sa dulcinée, observe ses mains. Il nous les présente dans une position de dévotion ou encore pour nous montrer un trésor tout juste découvert. Des lignes noires, qui, à première vue dessinent une forme géométrique, évoquent rapidement l’ébauche d’une étoile stylisée qui serait venue laisser son empreinte, une cicatrice gravée à jamais, à même le corps de l’homme éperdument amoureux et meurtri par cette fabuleuse créature.

Man Ray a pris d’autres photographies toutes aussi énigmatiques lors de ce tournage. Il est d’ailleurs l'un des précurseurs, avec Jean Painlevé, de la ‘photographie de film’ (film stills) dans les années 1920, aujourd’hui consacrée notamment grâce au travail éponyme de Cindy Sherman.

L’étoile de mer, Robert Desnos, 1928

Les dents des femmes sont des objets si charmants
qu’on ne devrait les voir qu’en rêve ou à l'instant de l'amour.
Si belle! Cybèle?
Nous sommes à jamais perdus dans le désert de l'éternèbre.
Qu'elle est belle.
“Après tout”
Si les fleurs étaient en verre
Belle, belle comme une fleur de verre.
Belle comme une fleur de chair.
Il faut battre les morts quand ils sont froids.
Les murs de la Santé
Et si tu trouves sur cette terre une femme à l'amour sincère…
Belle comme une fleur de feu
Le soleil, un pied à l'étrier, niche un rossignol dans un voile de crêpe.

Vous ne rêvez pas

Qu'elle était belle

Qu'elle est belle.

This image is a still from a short film, L’étoile de Mer, made by Man Ray in 1928. This film originated with a poem written by his friend Robert Desnos. The poet was inspired by a starfish he had just bought from a second-hand shop. He saw it as a symbol of lost love.

This cinematographic poem depicts a love triangle (played by André de la Rivière, Robert Desnos and Kiki de Montparnasse). The narrative sequences are regularly interrupted not only by the verses of a poem shown in white on a black ground but also by strange scenes, like crumpled newspapers abandoned in the wind, deserted winter streets or a view of an industrial port. What’s more, some of the scenes were filmed through a gelatinous filter that blurs the vision and seems to carry us towards the unconscious, another reality which counters the scenes filmed without a filter. The poet’s hands appear just after the line ‘belle comme une fleur de chair’ [beautiful as a bloom on flesh]. Robert Desnos, in front of the glass jar holding the starfish, given to his sweetheart earlier, observed his hands. He presents them to us in a position of devotion or perhaps to show us some just discovered treasure. Black lines, which at first sight describe a geometric form, quickly evoke the outline of a stylised star that might come to leave its imprint, a scar engraved for ever on the body of the man desperately in love and wounded by this fabulous creature.

Man Ray took other equally enigmatic photographs while making this film. Indeed, he was one of the pioneers, with Jean Painlevé, of the ‘film photograph’ (film stills) in the 1920s, today totally accepted largely due to Cindy Sherman’s eponymous work.

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