Provenance
Galerie Crearte, Bruxelles.
Magidson & Associates, New York.
Collection particulière, Chicago (acquis auprès de ceux-ci, en 1985); vente, Christie's, New York, 9 mai 2000, lot 382.
Vente, Sotheby's, New York, 6 mai 2004, lot 379.
Acquis au cours de cette vente par le propriétaire actuel.
Further Details
Exécuté en 1969-70, Sans titre est une composition particulièrement grande et colorée qui est un véritable témoignage des récents développements de l’art américain et de la calligraphie japonaise qui transparaissent dans le style poétique et spontané de Joan Miró. Lors d’un entretien en 1970 il dit au sujet «la nouvelle peinture américaine» : «Elle m’a montré […] les libertés que l’on peut prendre, et jusqu’où l’on pouvait aller, au-delà des limites. En quelque sorte, elle m’a libéré» (entretien avec Margit Rowell le 20 avril 1970, cité in Joan Miró, La collection du Centre Pompidou, Musée national d’art moderne, Paris, 1998, cat. exp., p. 117).
Après avoir emménagé dans les années 1960 dans un vaste atelier dont il avait toujours rêvé et inspiré par la monumentalité des œuvres de Jackson Pollock et Franz Kline entre autres, Miró travaille sur des formats toujours plus grands. Un voyage au Japon en 1966, à l'occasion d'une rétrospective de son œuvre, lui permettra en outre de rencontrer poètes, céramistes et calligraphes locaux dont il a toujours admiré le travail. « J’ai été passionné par le travail des calligraphes japonais et cela a certainement influencé ma technique de travail. Je travaille de plus en plus en transe […] Et je considère ma peinture de plus en plus gestuelle.» (cité in Miró. Poésie et lumière, Lausanne, 2013, cat. exp., p. 26).
Selon Jacques Dupin, les signes élémentaires caractéristiques de l'œuvre de Miró, qui lui viennent d’un profond esprit animiste, sont exécutés dans une gestuelle spontanée et dynamique qui est mieux transposée sur le papier : « La vivacité des symboles n’a jamais été plus évidente et percutante que dans les improvisations sur papier de Miró; medium par excellence pour confronter des symboles au pouvoir corrosif et stimulant du vide. Le symbole répond à ces attaques continuelles du vide en se métamorphosant en série de mutations et de confrontations; ces improvisations sont un laboratoire de symboles et, pour Miró, le but ultime de sa création (Miró, Paris, 2004, p. 355).
Executed in 1969-70, Sans titre is an exceptionally large-scale and vibrant composition executed at a time when Miró was pursuing the joint influences of recent American art and of Japanese calligraphy on his own uniquely poetic, instinctive and gestural style of painting. "American painting", Miró admitted in 1970, had "showed me a direction I wanted to take but which up to then had remained at the stage of an unfulfilled desire. When I saw these paintings, I said to myself, 'you can do it, too: go to it, you see, it is O.K.!' You must remember that I grew up in the school of Paris. That was hard to break away from" (quoted in M. Rowell, ed., Joan Miró, Selected Writings and Interviews, London, 1987, p. 219).
Inspired by the dramatic large scale open field style of painting as pioneered by such artists as Jackson Pollock and Franz Kline, in the 1960s, Miró, after moving into the large studio he had always dreamed of, began to make work on an ever-increasing scale. In addition to this, a visit to Japan in 1966 for a retrospective of his work held in Tokyo allowed Miró to meet with Japanese poets, potters and calligraphers whose art he had always admired. In particular, as he recalled of this visit, "I was fascinated by the work of the Japanese calligraphers and it definitely influenced my own working methods. I work more and more in a state of trance, I would say almost always in a trance these days. And I consider my painting more and more gestural" (quoted in Miró. Poésie et lumière, Lausanne, Fondation de l’Hermitage, Milan, 2013, cat. exp., p. 26).).
According to Jacques Dupin, Miró's primordial signs, arising from a deeply animistic spirit and executed in spontaneous, energetic gestures, are best expressed on paper: "The sign's vivacity is nowhere more evidently produced and fortified than in Miró's improvisations on paper; the site par excellence for the sign's confrontation with the void's corrosive, vivifying power. The sign replies to these continual attacks, transforming itself through an endless series of mutations and encounters; these improvisations are the sign's open laboratory and, for Miró, the extremity of his pleasure" (Miró, Paris, 2004, p. 355).