Pierre Bonnard (1867-1947)
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Pierre Bonnard (1867-1947)

La toilette

Details
Pierre Bonnard (1867-1947)
La toilette
signé 'Bonnard' (en bas à gauche)


huile sur toile
68.4 x 91.5 cm.
Peint vers 1907

signed 'Bonnard' (lower left)
oil on canvas
26 7/8 x 36 in.
Painted circa 1907
Provenance
Jos et Lucy Hessel, Paris (acquis auprès de l’artiste)
Lucie Grandjean-Hessel, Paris (par descendance).
Puis par descendance au propriétaire actuel.

Literature
T. Bernard, 'Jos Hessel' in La Renaissance de l'Art, XIIIe année, no. 1, Paris, janvier 1930, p. 35.
J. et H. Dauberville, Bonnard, Catalogue raisonné de l'œuvre peint, 1906-1919, Paris, 1968, vol. II, p. 96, no. 477 (illustré).
Exhibited
San Francisco, M.H. de Young Memorial Museum, Painting of France since the French Revolution, décembre 1940-janvier 1941 et novembre-janvier 1941, no. 143.
Special Notice
ƒ: In addition to the regular Buyer’s premium, a commission of 5.5% inclusive of VAT of the hammer price will be charged to the buyer. It will be refunded to the Buyer upon proof of export of the lot outside the European Union within the legal time limit. (Please refer to section VAT refunds)
Further Details
Peint vers 1907, La toilette aborde l’un des thèmes de prédilection de Pierre Bonnard durant la majeure partie de sa carrière. Capturant l’intimité domestique, cette œuvre dépeint un intérieur évocateur d’une charmante maison contemporaine et met en scène la future femme de l’artiste, Marthe de Méligny, tandis qu’elle s’apprête à prendre son bain. Dans ces images, le temps semble s’être arrêté, l’intention de Bonnard étant de «montrer ce que l’on voit en entrant brusquement dans une pièce» (cité in J. Clair, Autoportrait au visage absent, Paris, 2008, p. 54).
S’ils brossent un moment ordinaire de la vie quotidienne, les nus de Bonnard, comme ceux de son prédécesseur Edgar Degas, présentent également une certaine sensualité contemplative. Soigneusement travaillée, la pose du modèle tenant sa serviette de bain devant elle vise à souligner sa nudité, l’élevant ainsi au rang de nu classique plutôt qu’au statut de simple modèle du quotidien. Le point de vue du spectateur s’envisage alors comme une forme de voyeurisme. Comme l’écrivit John Elderfield à propos des nus de Bonnard, «cette activité prolongée, sans aucune précipitation, n’exclut apparemment que le spectateur, qui attend, admire et imagine une proximité s’apparentant à une identification avec la femme peinte qui ne vieillit jamais» (J. Elderfield, ‘Seeing Bonnard’ in Bonnard, New York, 1998, cat. exp., p. 45).
La toilette témoigne de la fascination profonde de Bonnard pour la représentation du corps féminin, et plus spécifiquement pour les principes inhérents au nu classique. Au tournant du siècle, l’artiste consacre une grande partie de son œuvre à ce sujet. L’une de ses réalisations les plus importantes est sans aucun doute la série d’illustrations lithographiques commandée par le marchand d’art Ambroise Vollard pour illustrer Daphnis et Chloé, poème grec de Longus écrit au IIe siècle. L’Antiquité classique est peu à peu devenue source d’inspiration pour Bonnard, qui a souvent instillé dans son œuvre des références directes à des statues célèbres. Visiteur assidu du Musée du Louvre, il a probablement eu l’occasion d’admirer des sculptures telles que L’Hermaphrodite endormi, dont il s’est directement inspiré pour réaliser La Sieste en 1900. La pose du modèle dans La toilette constitue sans doute également une référence à l’art statuaire classique, aisément reconnaissable dans la statue de la jeune femme légèrement penché vers l’avant et les deux bras levés devant elle (fig. 1). La volonté de Bonnard de représenter son modèle dans l’espace en donnant l’impression de «travailler en ronde-bosse» se traduisit même par une brève incursion dans l’univers de la sculpture, avec la réalisation de plusieurs nus de petit format en terre cuite entre 1906 et 1907. Si l’immersion de l’artiste dans la tridimensionnalité fut de courte durée, cette expérience lui permit, à n’en pas douter, d’illustrer de manière encore plus remarquable la nature sculpturale du corps féminin.

Executed circa 1907, La toilette addresses a theme which would fascinate Pierre Bonnard for much of his career. Capturing a view of domestic intimacy, the scene is set within an interior which evokes a homely contemporary house, and depicts his wife to be Marthe de Méligny as she prepares to bathe. In such images, Bonnard appears to depict a scene suspended in time, in order to "show what one sees when suddenly entering a room" (quoted in J. Clair, Autoportrait au visage absent, Paris, 2008, p. 54).
Whilst depicting a moment in daily life, Bonnard's nudes, as with those of his predecessor Edgar Degas, also possess a quality of contemplative sensuality. The carefully arranged pose of the model holding her bath towel in front of her has been orchestrated in order to highlight her nudity, elevating her beyond her everyday status to that of a classical nude. The viewers' perspective accordingly approaches that of a voyeur. As John Elderfield has written on Bonnard's paintings of the nude, "the prolonged, extended, unhurried activity only apparently excludes the beholder, who waits, watches and can imagine a closeness amounting to an identification with the never-aging, painted woman" (J. Elderfield, 'Seeing Bonnard' in Bonnard, New York, 1998, exh. cat., p. 45).
La toilette demonstrates Bonnard's profound fascination not only for the depiction of the female body, but more specifically for the precise principles inherent in the Classical Nude. At the turn of the century the artist began to devote much of his creativity to this subject, one notably intense production consisting of his work on a series of lithographic illustrations commissioned by the dealer Ambroise Vollard to illustrate Longus’s 2nd Century Greek poem Daphnis and Chloe. Bonnard turned increasingly to classical antiquity for source material for his compositions, often incorporating direct references to known statues. A regular visitor to the Louvre, Bonnard would certainly have had the opportunity to admire sculptures such as The sleeping Hermaphrodite, which can be seen as the direct inspiration for Bonnard’s 1900 painting La Sieste. The pose of the model in La toilette undoubtedly also draws on classical statuary (fig. 1), the torso bent slightly forward and both arms raised before her adding a recognisable classical quality to the pose. Bonnard's interest in depicting his model within space and conferring a sense of ‘working in the round’ would even translate into a brief foray into the realm of sculpture itself, with the production of several small scale nudes in terracotta between 1906-07. Although this venture into the three dimensional would prove short-lived for the artist, the experience no doubt translated into a yet deeper sense of the sculptural nature of the female body.

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Adélaïde Quéau
Adélaïde Quéau

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