Hommage à la famille Hessel: mécènes et modèles
Édouard Vuillard (1868-1940)
Lucien Grandjean
Details
Édouard Vuillard (1868-1940)
Lucien Grandjean
signé et dédicacé 'à Lucy E. Vuillard' (en bas à droite)
pastel sur papier bleu
96.2 x 61.6 cm.
Exécuté en 1915
signed and dedicated 'à Lucy E. Vuillard' (lower right)
pastel on blue paper
37 3/8 x 24 ¼ in.
Executed in 1915
Lucien Grandjean
signé et dédicacé 'à Lucy E. Vuillard' (en bas à droite)
pastel sur papier bleu
96.2 x 61.6 cm.
Exécuté en 1915
signed and dedicated 'à Lucy E. Vuillard' (lower right)
pastel on blue paper
37 3/8 x 24 ¼ in.
Executed in 1915
Provenance
Jos et Lucy Hessel, Paris (don de l'artiste, le 19 mars 1918).
Lucie Grandjean-Hessel, Paris (par descendance).
Puis par descendance au propriétaire actuel.
Lucie Grandjean-Hessel, Paris (par descendance).
Puis par descendance au propriétaire actuel.
Literature
T. Bernard, 'Jos Hessel' in La Renaissance de l'Art, XIIIe année, no. 1, Paris, janvier 1930, p. 28 (illustré; titré 'Aveugle de guerre').
C. Roger-Marx, Vuillard et son temps, Paris, 1945, p. 80 (titré 'Aveugle de guerre').
A. Salomon et G. Cogeval, Vuillard, Le regard innombrable, Catalogue critique des peintures et pastels, Paris, 2003, vol. III, p. 1179, no. X-4 (illustré).
C. Roger-Marx, Vuillard et son temps, Paris, 1945, p. 80 (titré 'Aveugle de guerre').
A. Salomon et G. Cogeval, Vuillard, Le regard innombrable, Catalogue critique des peintures et pastels, Paris, 2003, vol. III, p. 1179, no. X-4 (illustré).
Further Details
Blessé lors de la Première Guerre Mondiale, le soldat Lucien Grandjean perd la vue au front, sans doute victime d’un nouveau type de gaz expérimenté par l’armée allemande. Suivant la coutume de l’époque, de nombreuses familles aisées accueillent chez elles des soldats blessés pour s’occuper d’eux. Grandjean trouve refuge chez les Hessel et Lucy s’attache énormément à lui. Une série de photographies prises par Vuillard témoignent de l’affection qu’elle lui porte. On voit Lucy accompagnant Grandjean dans les rues de Paris, peut-être au sortir de la cérémonie où il reçut la médaille qu’on le voit porter sur la photo. Ce pastel, qui date de 1915, est probablement la première œuvre témoignant de l’arrivée de Grandjean chez les Hessel. Elle figure un aveugle démuni s’accrochant à sa canne, sa seule aide pour se déplacer.
Grandjean est cité à plusieurs reprises dans les notes personnelles de Vuillard. Sa rencontre avec les Hessel a très certainement lieu peu de temps après ce passage extrait du journal personnel de l’artiste, dans une lettre datée du 9 avril 1915: «Ce soir-là, Lucie [sic] était bouleversée par sa visite chez les aveugles […] Je me rends place de la République pour y retrouver Lucie [sic] et ses aveugles, les faire dîner, les emmener marcher sur les trottoirs puis les ramener à Reuilly avant de rentrer en métro. Lucie [sic] est très émue» (cité in A. Salomon et G. Cogeval, op. cit., p. 1179). Vuillard assiste également au mariage de Grandjean le 2 mars 1916, tandis que Lucy Hessel, sa marraine de guerre, prend soin de lui et traite son unique enfant, Lucie, plus connue sous le surnom de Lulu (1921-2004), comme sa propre fille, avant de l’adopter au décès de son père.
Lucien Grandjean was a soldier who had been wounded during the First World War, the consequences of which was blindness, possibly due to a new type of gas used by the Germans on the battlefield. As it was customary at that time, many wealthy people hosted wounded soldiers in their homes to look after them. Grandjean was welcomed into the Hessel household and Lucy grew very fond of him – a few snapshots taken by Vuillard show Lucy’s caring feelings for Grandjean, accompanying him in the streets of Paris, possibly following a ceremony during which he was decorated with the medals that he is seen wearing in the photograph. The present pastel of 1915 is probably the earliest work bearing witness to Grandjean’s arrival in the Hessel household, portraying him as a blind helpless man holding on to his cane, his only means to help him get around.
Grandjean is mentioned several times in Vuillard’s diaries. He most likely met the Hessels shortly after this passage taken from the artist’s personal journal, in a letter dated 9 April 1915, "That night Lucie [sic] was overwhelmed by her visit to the blind people […] I am going to place de la République to meet up with Lucie [sic] and her blind people, to give them food, go for a walk, on the sidewalks then take them back to Reuilly and return with the metro. Lucie [sic] very emotional" (quoted in A. Salomon and G. Cogeval, op. cit., p. 1179). Vuillard was also a witness at Grandjean’s wedding on 2 March 1916, whilst Lucy Hessel was the wartime godmother, looking after him and caring for his only child, Lucie, better known as Lulu (1921-2004), as her own daughter and ultimately adopting her.
Grandjean est cité à plusieurs reprises dans les notes personnelles de Vuillard. Sa rencontre avec les Hessel a très certainement lieu peu de temps après ce passage extrait du journal personnel de l’artiste, dans une lettre datée du 9 avril 1915: «Ce soir-là, Lucie [sic] était bouleversée par sa visite chez les aveugles […] Je me rends place de la République pour y retrouver Lucie [sic] et ses aveugles, les faire dîner, les emmener marcher sur les trottoirs puis les ramener à Reuilly avant de rentrer en métro. Lucie [sic] est très émue» (cité in A. Salomon et G. Cogeval, op. cit., p. 1179). Vuillard assiste également au mariage de Grandjean le 2 mars 1916, tandis que Lucy Hessel, sa marraine de guerre, prend soin de lui et traite son unique enfant, Lucie, plus connue sous le surnom de Lulu (1921-2004), comme sa propre fille, avant de l’adopter au décès de son père.
Lucien Grandjean was a soldier who had been wounded during the First World War, the consequences of which was blindness, possibly due to a new type of gas used by the Germans on the battlefield. As it was customary at that time, many wealthy people hosted wounded soldiers in their homes to look after them. Grandjean was welcomed into the Hessel household and Lucy grew very fond of him – a few snapshots taken by Vuillard show Lucy’s caring feelings for Grandjean, accompanying him in the streets of Paris, possibly following a ceremony during which he was decorated with the medals that he is seen wearing in the photograph. The present pastel of 1915 is probably the earliest work bearing witness to Grandjean’s arrival in the Hessel household, portraying him as a blind helpless man holding on to his cane, his only means to help him get around.
Grandjean is mentioned several times in Vuillard’s diaries. He most likely met the Hessels shortly after this passage taken from the artist’s personal journal, in a letter dated 9 April 1915, "That night Lucie [sic] was overwhelmed by her visit to the blind people […] I am going to place de la République to meet up with Lucie [sic] and her blind people, to give them food, go for a walk, on the sidewalks then take them back to Reuilly and return with the metro. Lucie [sic] very emotional" (quoted in A. Salomon and G. Cogeval, op. cit., p. 1179). Vuillard was also a witness at Grandjean’s wedding on 2 March 1916, whilst Lucy Hessel was the wartime godmother, looking after him and caring for his only child, Lucie, better known as Lulu (1921-2004), as her own daughter and ultimately adopting her.
Brought to you by
Adélaïde Quéau