Le Petit Salon rue de Naples
Details
Édouard Vuillard (1868-1940)
Le Petit Salon rue de Naples
avec le cachet ‘E Vuillard’ (en bas à gauche; Lugt 2497a)
huile et peinture à l'essence sur carton marouflé sur panneau parqueté
53.7 x 72.8 cm.
Peint vers 1933-35
stamped ‘E Vuillard’ (lower left; Lugt 2497a)
oil and peinture à l'essence on board laid down on cradled panel
21 1/8 x 28 5/8 in.
Painted circa 1933-35
Le Petit Salon rue de Naples
avec le cachet ‘E Vuillard’ (en bas à gauche; Lugt 2497a)
huile et peinture à l'essence sur carton marouflé sur panneau parqueté
53.7 x 72.8 cm.
Peint vers 1933-35
stamped ‘E Vuillard’ (lower left; Lugt 2497a)
oil and peinture à l'essence on board laid down on cradled panel
21 1/8 x 28 5/8 in.
Painted circa 1933-35
Provenance
Jos et Lucy Hessel, Paris (acquis auprès de l’artiste)
Lucie Grandjean-Hessel, Paris (par descendance).
Puis par descendance au propriétaire actuel.
Lucie Grandjean-Hessel, Paris (par descendance).
Puis par descendance au propriétaire actuel.
Literature
A. Salomon et G. Cogeval, Vuillard, Le regard innombrable, Catalogue critique des peintures et pastels, Paris, 2003, vol. III, p. 1487, no. XII-67 (illustré en couleurs).
Special Notice
ƒ: In addition to the regular Buyer’s premium, a commission of 5.5%
inclusive of VAT of the hammer price will be charged to the buyer.
It will be refunded to the Buyer upon proof of export of the lot
outside the European Union within the legal time limit.
(Please refer to section VAT refunds)
Further Details
Contrairement au tableau Jos Hessel devant la T.S.F, rue de Naples, qui fait également partie de cette collection (lot 9A), Le Petit Salon rue de Naples propose une vue rapprochée de l'une des pièces du somptueux appartement parisien des Hessel. En adoptant ce point de vue frontal, Vuillard semble inviter à rejoindre ou du moins à écouter la conversation lors d’une soirée ordinaire dans le salon bourgeois des Hessel. De gauche à droite prennent place Lucy Hessel, Gabrielle Jonas, Romain Coolus et Jos Hessel, le seul des quatre sujets dont la silhouette est coupée par le cadre, ce qui le rapproche encore plus de l’artiste. Gabrielle Montanet Jonas épouse en 1917 l’antiquaire et expert en art Édouard Jonas. Mais en 1927, au moment où Vuillard commence à la peindre, elle entretient déjà une liaison avec l’ingénieur Lucien Rosengart (1881-1976), qu’elle finira par épouser en 1946. L’autre invité présent ce soir-là au petit salon de la rue de Naples est l’auteur, dramaturge et scénariste René Weil (1868-1952), plus connu sous le nom de Romain Coolus. Professeur de philosophie dans un lycée de Chartres, il quitte l’enseignement après sa rencontre avec Thadée Natanson. Il ne tarde pas à rejoindre le groupe de «La Revue Blanche» et se tourne vers l’écriture. On lui doit notamment la pièce intitulée Les Amants de Sazy (1901).
La lampe électrique, coupée par la bordure gauche du cadre, inonde toute la scène d’une chaleureuse lumière jaune, caractéristique des tableaux peints par Vuillard au début des années 1930. Elle illumine la muse et maîtresse de l’artiste, Lucy Hessel, créant comme un halo autour de son buste. Cette scène feutrée qui se joue chez les Hessel offre également un aperçu de la fabuleuse collection d’art moderne qui tapissait les murs de leur appartement rue de Naples. On distingue trois tableaux sur le mur du fond: à gauche, la Femme s’essuyant (1909), peinture à l’huile de Pierre Bonnard, et à droite, la Femme se coiffant (Metropolitan Museum of Art, New York), pastel d’Edgar Degas. Au milieu, l'on peut voir un plus grand format de Bonnard, récemment identifié par l’historien d’art Gilles Genty comme étant Au Grand-Lemps, chez Claude Terrasse, après avoir été longtemps confondu avec Le Service à café (1909, voir p. 30). Là encore, Vuillard célèbre le goût avant-gardiste de ses mécènes et les réalisations de ses pairs, dévoilant par la même occasion l’espace intime des Hessel et donnant à voir un échantillon de leur prestigieuse collection.
In contrast to the salon painting Jos Hessel devant la T.S.F, rue de Naples also part of this collection (lot 9A), Le Petit Salon rue de Naples is a close-up view of one of the rooms in the Hessels’ glamorous Parisian appartment. With this frontal viewpoint, Vuillard invites the beholder to join him in taking part or at least listening to the conversation on a typical evening in the Hessels’ bourgeois salon. Seated from left to right, are Lucy Hessel, Gabrielle Jonas, Romain Coolus and Jos Hessel, who is the only figure out of the four to have been cropped by the painting’s frame, bringing him closer to the artist’s space. Gabrielle Montanet Jonas married the antique dealer and art expert, Édouard Jonas, in 1917, yet by 1927, at the same time Vuillard started painting her, she was already having an affair with the engineer Lucien Rosengart (1881-1976), whom she ultimately married in 1946. The other guest in the Hessels’ Petit Salon Rue de Naples is the author, playwriter and film director Romain Coolus (1868-1952), whose real name was René Weil. His career as a philosophy teacher at a lycée in Chartres was cut short after meeting Thadée Natanson. He soon joined the team of writers of La Revue Blanche and turned towards writing, his most remarkable play being Les Amants de Sazy (1901).
The electric lamp, cropped by the painting’s left edge, bathes the whole scene in a warm yellow light, characteristic of Vuillard’s paintings of the early 1930s, and illuminates Vuillard’s muse and lover Lucy, seemingly creating a halo around her upper body. This elegant scene hosted by the Hessels also features a snapshot of their extraordinary collection of modern paintings which covered their walls in their appartment rue de Naples. The three paintings shown above the sitters are Pierre Bonnard’s oil painting Femme s’essuyant (1909) on the left, Edgar Degas’s pastel Femme se coiffant (Metropolitan Museum of Art, New York) on the right, that both frame a larger painting by Bonnard recently identified by art historian Gilles Genty as Au Grand-Lemps, chez Claude Terrasse, which was formerly mistaken for Le Service à café (1909, see p. 30). Once again, Vuillard here celebrates his patrons’ avant-garde taste and his fellow artists’ achievements, as well as opening up the Hessels’ domestic space to his viewer and providing insight into their prestigious art collection.
La lampe électrique, coupée par la bordure gauche du cadre, inonde toute la scène d’une chaleureuse lumière jaune, caractéristique des tableaux peints par Vuillard au début des années 1930. Elle illumine la muse et maîtresse de l’artiste, Lucy Hessel, créant comme un halo autour de son buste. Cette scène feutrée qui se joue chez les Hessel offre également un aperçu de la fabuleuse collection d’art moderne qui tapissait les murs de leur appartement rue de Naples. On distingue trois tableaux sur le mur du fond: à gauche, la Femme s’essuyant (1909), peinture à l’huile de Pierre Bonnard, et à droite, la Femme se coiffant (Metropolitan Museum of Art, New York), pastel d’Edgar Degas. Au milieu, l'on peut voir un plus grand format de Bonnard, récemment identifié par l’historien d’art Gilles Genty comme étant Au Grand-Lemps, chez Claude Terrasse, après avoir été longtemps confondu avec Le Service à café (1909, voir p. 30). Là encore, Vuillard célèbre le goût avant-gardiste de ses mécènes et les réalisations de ses pairs, dévoilant par la même occasion l’espace intime des Hessel et donnant à voir un échantillon de leur prestigieuse collection.
In contrast to the salon painting Jos Hessel devant la T.S.F, rue de Naples also part of this collection (lot 9A), Le Petit Salon rue de Naples is a close-up view of one of the rooms in the Hessels’ glamorous Parisian appartment. With this frontal viewpoint, Vuillard invites the beholder to join him in taking part or at least listening to the conversation on a typical evening in the Hessels’ bourgeois salon. Seated from left to right, are Lucy Hessel, Gabrielle Jonas, Romain Coolus and Jos Hessel, who is the only figure out of the four to have been cropped by the painting’s frame, bringing him closer to the artist’s space. Gabrielle Montanet Jonas married the antique dealer and art expert, Édouard Jonas, in 1917, yet by 1927, at the same time Vuillard started painting her, she was already having an affair with the engineer Lucien Rosengart (1881-1976), whom she ultimately married in 1946. The other guest in the Hessels’ Petit Salon Rue de Naples is the author, playwriter and film director Romain Coolus (1868-1952), whose real name was René Weil. His career as a philosophy teacher at a lycée in Chartres was cut short after meeting Thadée Natanson. He soon joined the team of writers of La Revue Blanche and turned towards writing, his most remarkable play being Les Amants de Sazy (1901).
The electric lamp, cropped by the painting’s left edge, bathes the whole scene in a warm yellow light, characteristic of Vuillard’s paintings of the early 1930s, and illuminates Vuillard’s muse and lover Lucy, seemingly creating a halo around her upper body. This elegant scene hosted by the Hessels also features a snapshot of their extraordinary collection of modern paintings which covered their walls in their appartment rue de Naples. The three paintings shown above the sitters are Pierre Bonnard’s oil painting Femme s’essuyant (1909) on the left, Edgar Degas’s pastel Femme se coiffant (Metropolitan Museum of Art, New York) on the right, that both frame a larger painting by Bonnard recently identified by art historian Gilles Genty as Au Grand-Lemps, chez Claude Terrasse, which was formerly mistaken for Le Service à café (1909, see p. 30). Once again, Vuillard here celebrates his patrons’ avant-garde taste and his fellow artists’ achievements, as well as opening up the Hessels’ domestic space to his viewer and providing insight into their prestigious art collection.
Brought to you by
Adélaïde Quéau