Maurice Denis (1870-1943)
ƒ: In addition to the regular Buyer’s premium, a c… Read more Ambroise Vollard: l'œil d'une légende
Maurice Denis (1870-1943)

Vue de Toulouse

Details
Maurice Denis (1870-1943)
Vue de Toulouse
signé des initiales 'MAVD' (en bas au centre)
huile sur toile
36.3 x 54 cm.
Peint en 1896

signed with initials 'MAVD' (lower centre)
oil on canvas
14 ¼ x 21 ¼ in.
Painted en 1896
Provenance
Denys Cochin, France (acquis auprès de l'artiste, en 1897).
Ambroise Vollard, Paris (acquis auprès de celui-ci, vers 1900).
Collection particulière, Paris (par descendance).
Puis par descendance au propriétaire actuel.
Exhibited
Paris, Galerie Ambroise Vollard, Exposition des œuvres de Bonnard, Denis, Ibels, Lacombe, Ranson, Rasetti, Roussel, Sérusier, Vallotton, Vuillard, avril 1897, no. 11.
Paris, Galerie Odermatt-Cazeau, Maîtres des XIXe et XXe siècles, 1989, no. 18 (illustré).
Tokyo, Parthénon Tama et Niigata, Niigata Daiwa, Gauguin et les nabis, octobre 1990- janvier 1991, p. 118 D, no. V-34 (illustré en couleurs).
Lyon, Musée des Beaux-Arts; Cologne, Wallraf- Richartz Museum; Liverpool, Walker Art Gallery et Amsterdam, Van Gogh Museum, Maurice Denis, septembre 1994-septembre 1995, p. 186, no. 59 (illustré en couleurs).
Special Notice
ƒ: In addition to the regular Buyer’s premium, a commission of 5.5% inclusive of VAT of the hammer price will be charged to the buyer. It will be refunded to the Buyer upon proof of export of the lot outside the European Union within the legal time limit. (Please refer to section VAT refunds)
Further Details
En cet été 1896, Maurice Denis travaille au Portrait d’Yvonne Lerolle en trois aspects (1897) ainsi qu’au cycle décoratif de La légende de Saint-Hubert (1897) destiné orner à l’hôtel particulier du baron Cochin, premier propriétaire de notre tableau. Il effectue aussi un voyage dans le sud-ouest de la France qui le mènera à Montauban, Toulouse, Lourdes, Albi et Carcassonne. Toulouse n’est pas une ville anodine pour lui; c’est grâce à Arthur Huc, directeur de la Dépêche de Toulouse, que Denis et ses amis Nabis y feront leurs premières grandes expositions en province (1894 et 1896). Huc commanda en outre à Denis une affiche pour son journal (1892), et deux grands panneaux décoratifs, Le Printemps et L’Automne (1894) pour son hôtel particulier. Il ne manquait par ailleurs jamais une occasion de louer sa peinture, en écrivant dans la Dépêche sous le pseudonyme d’Homodéi.
Denis fit plusieurs croquis sur le vif du lieu, qu’il synthétisa ensuite en atelier, en une composition savamment ordonnée. À la différence des photographes de l’époque, Denis adopte ici un horizon surbaissé, bordé dans le registre supérieur par le Pont-Neuf datant du XVIIe siècle et par l’église Notre-Dame de la Daurade dont on distingue les colonnes monumentales. Le petit enfant qui dort dans l’ombre fraîche évoque celui du Pauvre pêcheur (1881) de Puvis de Chavannes que Denis admirait tant. Les personnages à contre-jour, que l’on dirait empruntés aux Pêcheurs à la ligne (1883) de Seurat, tout comme les baigneuses, ponctuent quant à eux poétiquement l’espace.
Le véritable sujet de ce tableau est en définitive l’expression du bonheur retrouvé, d’une plénitude presque arcadienne, servie ici par une orchestration de tons rose et jaune qui irradient la composition. Après des années d’incertitudes, Denis et Marthe viennent d’accueillir leur premier enfant, Noële, née le 30 juin 1896; et le peintre goûte la quiétude de ces fins d’après-midi où l’on se prend à rêver d’un temps suspendu.

Gilles Genty, historien de l’art.

During the summer of 1896, Maurice Denis worked on Portrait d’Yvonne Lerolle en trois aspects (1897) as well as on the decorative ensemble of La légende de Saint- Hubert (1897), which was destined to decorate the private mansion of baron Cochin, who was also the first owner of the present work. He also travelled that year to south west France, going through Montauban, Toulouse, Lourdes, Albi and Carcassonne. Toulouse was not completely unknown to him: with Arthur Huc’s help, the director of the Dépêche de Toulouse, Denis and his Nabis friends hosted in that city their first major exhibitions outside Paris (1894 and 1896). Moreover, Huc commissioned Denis to design a poster for his periodical (1892) as well as two decorative panels Le Printemps and L’Automne (1894) for his own private mansion. In addition, he never missed a chance to praise Denis’s painting, writing in the Dépêche under the pen name Homodéi.
Denis realized a few live sketches on the spot that he then reworked in his studio into a cleverly structured composition for the present painting. As opposed to what contemporary photographs of his time show, Denis here opted for a low horizon, structured in the upper part with the 17th century Pont-Neuf and the Notre-Dame de la Daurade church, the monumental columns of which are easily recognizable. The young child sleeping in the fresh shade recalls that in Pauvre pêcheur (1881) by Puvis de Chavannes, whom Denis admired greatly. The figures that stand out on the backlight and seem to derive from Seurat’s Pêcheurs à la ligne (1883), just like the female bathers populate the pictorial space in a lyrical way.
The true subject of this painting is definitively the expression of a happiness that has been found again, which is of an almost Arcadian abundance, supported here by a rich palette of pinks and yellows set the composition ablaze. After years of uncertainty, Denis and Marthe had just welcomed their first child, Noële, born on 30th June 1896. Hence the painter enjoyed these peaceful late afternoons where one finds oneself dreaming of a moment suspended in time.

Gilles Genty, Art historian.

Brought to you by

Adélaïde Quéau
Adélaïde Quéau

Lot Essay

Cette œuvre sera incluse au catalogue raisonné de l'œuvre de Maurice Denis actuellement en préparation par Claire Denis et Fabienne Stahl.

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