Exhibited
Saint-Tropez, Musée de l'Annonciade, Louis Valtat: paysages de l'Estérel, juillet-octobre 1989, no. 7 (illustré en couleurs).
Bordeaux, Galerie des Beaux-Arts, Louis Valtat, Exposition rétrospective, mai-août 1995, p. 90 et 98, no. 44 (illustré).
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Sans aucun doute, Valtat aurait découvert l’approche révolutionnaire de la peinture de Sérusier lors de ses études à l’Académie Julian en 1891; Sérusier l'aurait transmise à ses amis dès son retour de Pont-Aven à Paris. Sérusier dit, "au lieu de copier la nature telle qu’on la voit, on doit la représenter, la transformer en un jeu de couleurs vives, et souligner les arabesques simples, expressives et originales pour le plaisir des yeux", ce qui semble avoir marqué l’esprit de Valtat en témoigne le présent paysage méditerranéen. Ce tableau frappe le spectateur par les contrastes violents du fond lumineux qui perce à travers les branches d’un vert foncé et d’un bleu outremer, et du premier plan d’un pourpre chaleureux parsemé d’aplats d’un jaune ardent et d’un vert profond.
En parallèle de cette audace pré-fauviste, Valtat s’est également inspiré des estampes japonaises qui influencèrent l'œuvre de divers artistes modernes, des impressionnistes aux Nabis, et de ses expériences avec les techniques de gravure. Ces influences sont mises en évidence dans cette œuvre qui représente un paysage méditerranéen sûrement du Var, dans le sud de la France, avec ses pins reconnaissables. Si l'aspect décoratif issu des arabesques des branches, des motifs de couleurs éclatantes et de l’absence de perspective, rappelle l’esthétique Nabi, Valtat l’interprète avec sa propre vision, préférant des contrastes osés de couleurs, très loins de la palette Nabi traditionnellement dominée par des tons plus sobres. Le présent tableau rappelle en outre le traitement de la couleur de Matisse et surtout de Rouault, en cela qu'il n'est pas sans rappeler leurs vitraux aux couleurs translucides délimitées par des contours sombres.
There is no doubt that Sérusier’s revolutionary approach to painting, that he shared with his friends at the Académie Julian when he came back from Pont-Aven to Paris, would have been known to Valtat, attending this prestigious art school in 1891. As Sérusier declared, "Instead of copying nature as we see it, we must represent it, transform it into a game of vibrant colours, emphasise the simple, expressive and original arabesques, for the pleasure of the eye", a statement that seems to have resonated in Valtat’s mind as exemplified by this extraordinary Mediterranean landscape. This painting strikes the viewer with its violent contrasts of the bright background piercing through the dark green and ultramarine branches and the warm purplish-red foreground dotted with flat areas of a fiery yellow or deep green pigments.
Combined with this audacious pre-Fauvist tendency, Valtat’s awareness of Japanese prints, the impact of which can be seen throughout the oeuvre of different modern artists, from Impressionists to Nabis painters, and his experiments with woodcut techniques, undeniably permeate through this Mediterranean landscape probably depicting the Var region in South of France, with its emblematic pine trees. In addition, its decorative aspect with the trees’ branches painted like elegant arabesques, the various patterns of blazing colours and the absence of perspective, is definitively reminiscent of the Nabis painters’ aesthetics. Yet Valtat interprets these with his own vision, opting for daring colour contrasts as opposed to the Nabis palette traditionally dominated by more muted colours. The present lot also echoes Matisse’s and even more so Rouault’s approach to colour, standing out like a stained-glass window with translucent colours framed by dark contours.