Lot Essay
Artiste protéiforme né à Modène en 1973, Roberto Cuoghi ne se laisse enfermer dans aucune catégorie. Depuis qu’il s’est fait connaître en 1998 en décidant de se transformer physiquement pour ressembler à son propre père – adoptant les vêtements et les manières de celui-ci, allant jusqu’à prendre 80 kilos et brûler son crâne à force de décolorations – Cuoghi n’a de cesse d’interroger les questions d’identité, de métamorphose, d’hybridation.
En 2016, à l’invitation du collectionneur Dakis Joannou qui lui propose de réaliser une exposition sur l’île grecque d’Hydra, Cuoghi se lance dans la confection d’une multitude de crabes en céramique, qu’il crée grâce à des fours archaïques confectionnés pour l’occasion. Etrange et dérangeant, l'œuvre présentée ici est le fruit des expériences que l’artiste a poursuivies, explorant les possibilités offertes par le feu et les techniques de coloration.
« Le jour du vernissage, mon inconscient avait organisé pour moi un rendez-vous surprise. Cette nuit-là, le soleil s’était positionné au-dessus du tropique de Cancer et, pour la première fois depuis un demi-siècle, le solstice d’été avait lieu à la pleine lune. La constellation du Cancer est un hommage d’Hera aux crabes téméraires qui gardaient l’entrée du royaume des morts, où vivait Hydra. En pénétrant dans la constellation du Cancer, le soleil s’était retrouvé à l’opposé de la pleine lune, à l’opposé de son propre opposé, et tous deux se trouvaient alignés avec le centre de rotation de notre galaxie, un trou noir. Il s’agit de la résidence zodiacale de l’intuition, qui devient finalement un axis mundi, la conjonction symbolique du ciel et de la terre avec le royaume des morts. Cette coïncidence sera reproduira en 2062. La logique des symboles était intervenue, de façon cohérente et systématique, sans que j’en aie su quoi que ce soit jusqu’au jour du vernissage. Depuis, je réponds à ceux qui m’interrogent sur la raison qui m’a poussé à faire des crabes : regardez sur Google. »
Born in Modena, Italy, in 1973, the protean artist Roberto Cuoghi defies categorization. Since shooting to fame in 1998 after deciding to physically transform into his father – wearing his clothes, mimicking his mannerisms and going so far as to gain 80kg and burn his scalp from lightening his hair – Cuoghi has unceasingly explored questions of identity, metamorphosis and hybridization.
In 2016, invited by the art collector Dakis Joannou to put on Putiferio, an exhibition on the Greek island of Hydra, he fired dozens of ceramic crabs, and tongued them out of fiery archaic kilns he had made for the occasion. Odd and disturbing, the work presented here is the fruit of such experiments, that the artist has continued developing, experimenting unpredictable firing and colouring techniques.
“The day of the opening my preconscious had organized a surprise appointment. That night the sun had taken up position over the Tropic of Cancer and for the first time in half a century the summer solstice occurred at full moon. The constellation of Cancer is Hera’s tribute to the fearless crab that guarded the entrance to the kingdom of the dead, where the Hydra lived. Entering the constellation of Cancer, the sun found itself opposite the full moon, opposite its opposite, and both aligned with the center of rotation of our galaxy, a black hole. It is the Zodiacal abode of intuition, which ends up becoming an axis mundi, the symbolic conjunction of heaven and earth with the kingdom of the dead. This coincidence will be repeated in 2062. The logic of symbols had intervened, coherently and systematically, without me knowing anything about all this, until the opening. From that moment on, during breaks, I told the people who went on asking me why I had made crabs: “search on Google.”
En 2016, à l’invitation du collectionneur Dakis Joannou qui lui propose de réaliser une exposition sur l’île grecque d’Hydra, Cuoghi se lance dans la confection d’une multitude de crabes en céramique, qu’il crée grâce à des fours archaïques confectionnés pour l’occasion. Etrange et dérangeant, l'œuvre présentée ici est le fruit des expériences que l’artiste a poursuivies, explorant les possibilités offertes par le feu et les techniques de coloration.
« Le jour du vernissage, mon inconscient avait organisé pour moi un rendez-vous surprise. Cette nuit-là, le soleil s’était positionné au-dessus du tropique de Cancer et, pour la première fois depuis un demi-siècle, le solstice d’été avait lieu à la pleine lune. La constellation du Cancer est un hommage d’Hera aux crabes téméraires qui gardaient l’entrée du royaume des morts, où vivait Hydra. En pénétrant dans la constellation du Cancer, le soleil s’était retrouvé à l’opposé de la pleine lune, à l’opposé de son propre opposé, et tous deux se trouvaient alignés avec le centre de rotation de notre galaxie, un trou noir. Il s’agit de la résidence zodiacale de l’intuition, qui devient finalement un axis mundi, la conjonction symbolique du ciel et de la terre avec le royaume des morts. Cette coïncidence sera reproduira en 2062. La logique des symboles était intervenue, de façon cohérente et systématique, sans que j’en aie su quoi que ce soit jusqu’au jour du vernissage. Depuis, je réponds à ceux qui m’interrogent sur la raison qui m’a poussé à faire des crabes : regardez sur Google. »
Born in Modena, Italy, in 1973, the protean artist Roberto Cuoghi defies categorization. Since shooting to fame in 1998 after deciding to physically transform into his father – wearing his clothes, mimicking his mannerisms and going so far as to gain 80kg and burn his scalp from lightening his hair – Cuoghi has unceasingly explored questions of identity, metamorphosis and hybridization.
In 2016, invited by the art collector Dakis Joannou to put on Putiferio, an exhibition on the Greek island of Hydra, he fired dozens of ceramic crabs, and tongued them out of fiery archaic kilns he had made for the occasion. Odd and disturbing, the work presented here is the fruit of such experiments, that the artist has continued developing, experimenting unpredictable firing and colouring techniques.
“The day of the opening my preconscious had organized a surprise appointment. That night the sun had taken up position over the Tropic of Cancer and for the first time in half a century the summer solstice occurred at full moon. The constellation of Cancer is Hera’s tribute to the fearless crab that guarded the entrance to the kingdom of the dead, where the Hydra lived. Entering the constellation of Cancer, the sun found itself opposite the full moon, opposite its opposite, and both aligned with the center of rotation of our galaxy, a black hole. It is the Zodiacal abode of intuition, which ends up becoming an axis mundi, the symbolic conjunction of heaven and earth with the kingdom of the dead. This coincidence will be repeated in 2062. The logic of symbols had intervened, coherently and systematically, without me knowing anything about all this, until the opening. From that moment on, during breaks, I told the people who went on asking me why I had made crabs: “search on Google.”